POUR LA PROMOTION DES METHODES CONTRACEPTIVES AU BENIN : La rude bataille des structures promotrices du planning familial

3 ans ago | Written by
19 527 vues
0 0

POUR LA PROMOTION DES METHODES CONTRACEPTIVES AU BENIN

La rude bataille des structures promotrices du planning familial

La planification familiale est un ensemble de méthodes visant l’espacement des naissances dans une famille et pour éviter des grossesses hasardeuses non désirées. Au Bénin, plusieurs structures mènent depuis des années des actions pour la promotion de la planification familiale dans la société. Cependant malgré l’importance de cette pratique, ces structures se voient de plus en plus confronter à plusieurs difficultés qui empêchent l’atteinte des résultats de leur mission.

Samiratou ZAKARI

La planification familiale est l’ensemble des moyens qui concourent au contrôle des naissances, dans le but de permettre aux familles ou à la jeune fille de choisir ou d’éviter d’avoir un enfant. Il existe une panoplie de méthodes de planification familiale qui varient en fonction de l’âge de la femme. Il s’agit en effet du préservatif qui est le moyen le plus simple adapté à tous les âges pour éviter les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles. A cela s’ajoute le collier du cycle, les implants qu’on insère généralement dans le bras de la femme et ont une durée de vie de 05 ans, le stérilet, l’in-plano, les pilules qui sont plus conseillées aux jeunes filles, les spermicides avec leur action de destruction des spermatozoïdes, le fémidon, les injections.

La planification familiale est une pratique dont les avantages ne sont à démontrer au Bénin. Ainsi, il existe une multitude d’Organisations Non Gouvernementales (Ong) et de structure d’État qui militent pour la promotion des méthodes contraceptives dans les familles et dans le rang des jeunes filles.

Les actions des structures promotrices

L’Agence Béninoise pour la Promotion de la Famille (Abpf) est une structure de l’Etat qui depuis plusieurs années mènent des actions pour la santé de la femme et surtout pour l’adoption de la planification familiale dans les familles. Selon Assanatou Gado, infirmière à l’Abpf Parakou, des séances de sensibilisations sont faites fréquemment au niveau des lycées et collèges, les marchés, les lieux de cultes, les villages, afin d’informer les femmes sur l’importance de l’adoption des méthodes contraceptives. « Nous organisons aussi des émissions radio afin d’impacter un grand nombre », a souligné l’infirmière.

Le Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leader (Roajelf) Bénin, quand à elle mène également des actions dans le même sens que l’Abpf surtout à l’endroit des jeunes filles. Rouhimatou Bouanra, chargée de la santé de reproduction et du Vih/Sida à Roajelf précise, « nous organisons des plaidoyers à l’endroit des élus locaux, les responsables des centres de promotion sociale, les organisations de jeunes, les chefs traditionnels pour susciter leur implication dans la promotion de la contraception chez les jeunes. Des campagnes de dépistages et offres de services en planification familiale avec le soutien des cliniques expérimentées dans le domaine sont organisées ». Elle ajoute que des ateliers de réflexion sont organisés en collaboration avec d’autres organisations dans le but de faire un réseautage pour mieux impacter la communauté. Les actions menées par les Ong ont d’impacts sur la vie des communautés et des familles.

Selon la chargée de la santé de reproduction et du Vih/Sida à Roajelf Bénin, les actions menées par leur réseau a permis l’adhésion de plusieurs élus locaux pour déléguer une ligne budgétaire aux services liés à la planification familiale. Aussi, l’engagement des leaders religieux et traditionnels a permis l’adhésion de plusieurs jeunes filles et femmes aux méthodes de planifications familiales dans leur zone d’intervention.

Cependant, même si plusieurs femmes ont compris l’importance de la planification familiale dans la société, cette pratique continue d’être rejetée par certaines. Ainsi, les structures promotrices sont confrontées à d’énormes difficultés sur le terrain.

Les difficultés des structures

La plupart des femmes rencontrées à Parakou ont fait savoir qu’elles n’ont jamais fait recours aux méthodes de planification familiale à cause des effets secondaires que présentent certaines de ces méthodes. Ce qui est d’ailleurs confirmé par l’infirmière à l’Abpf Assanatou Gado. « La plupart des méthodes de planification familiale ont des effets secondaires. Après l’utilisation de certaines méthodes contraceptives, certaines femmes ont plus tard des difficultés de procréation ce qui entraîne la réticence chez d’autres femmes malgré nos sensibilisations. Elles refusent catégoriquement », a-t-elle déploré.

Rouhimatou Bouanra explique de son côte qu’il y a certaines normes sociales et croyances religieuses qui ne promeuvent pas les méthodes de planification familiale. De même, « l’inexistence en zone rurale et la rareté en zone urbaine des coins de jeunes et adolescents, dédiés à la planification familiale, font qu’après les sensibilisations même quand le jeune désire se rendre dans un centre pour exprimer ce qu’il ressent, il est limité », a-t-elle laissée entendre.

De même, la mentalité de certains hommes qui pensent que l’adoption d’une méthode contraceptive par leur femme constitue une porte ouverte à la prostitution, est autant d’obstacle qui empêche l’adoption de la pratique dans certaines sociétés.

Vu l’importance de la planification familiale pour l’épanouissement des familles il va falloir une forte implication des populations surtout des leaders religieux afin d’accompagner les structures dans leur mission.

Article Categories:
A la une · Société

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru