POUR MIEUX VIVRE SUR TERRE, Le père David Ahossinou conseille la pratique de la douceur

5 ans ago | Written by
18 411 vues
0 0

POUR MIEUX VIVRE SUR TERRE,

Le père David Ahossinou conseille la pratique de la douceur

« …c’est une force qui transforme le monde, aplatit les montagnes, rapproche les cœurs et rend les gens capables de grandes choses ensemble », dixit le prêtre salésien

Au jour le jour, le monde est empreint à la violence. Les hommes sont stressés, chagrinés et déprimés au quotidien. Cette situation rend l’humanité malheureuse. La cause première de cet état de chose est souvent le manque de douceur envers soi et envers les autres. Or, rien n’est plus merveilleux que de vivre heureux sur la terre. Raison pour laquelle le prêtre oblat de saint François de Sales, David Ahossinou, chargé de communication dans l’archidiocèse de Parakou, exhorte les uns et autres à la pratique de la douceur pour un monde meilleur. Ceci à travers une interview accordée à votre journal Daabaaru pour le compte de votre rubrique ‘’coin vertu’’ de cette semaine. Lisez-plutôt.

Edouard ADODE

Daabaaru : Père, que peut-on comprendre par le mot ‘’douceur’’ ?

Père David Ahossinou : la douceur renvoie à ce qui est affectueux, ce qui rend la vie agréable entre les hommes. La douceur est une force intérieure forcément orientée vers le bien.

En quoi la douceur peut-elle être classée parmi les vertus ?

La douceur c’est une vertu en ce sens que la vertu, c’est d’abord cette disposition habituelle de faire du bien. La douceur est une vertu parce qu’étymologiquement elle renvoie à une force intérieure. La douceur est classée parmi les vertus parce que c’est une force qui intrinsèquement fait du bien.
Comment reconnaître un homme doux ?
Le premier signe, c’est qu’il ne s’énerve pas à tout va ; la colère, c’est tout le contraire de la douceur. La brutalité et la rudesse sont contraires à la douceur. Et donc,  celui qui est doux ne s’énerve pas facilement parce que la colère consiste à combattre le mal or la douceur consiste à vaincre le mal. La douceur n’est pas seulement envers l’autre, non, elle est d’abord envers soi-même, parce que quelqu’un qui n’est pas doux envers lui-même, ne peut pas l’être envers les autres. Beaucoup d’entre-nous ne supportent pas d’être imparfaits. Face à certains échecs, on a du mal à accepter, on s’accuse, on se chagrine, on va jusqu’à se mépriser et on se met en colère contre soi-même. Or plus on est en colère contre soi-même, plus la colère s’agrandit et on tombe dans une cascade de colère qui nous rend simplement malheureux.

Comment devient-on doux ?

La douceur commence par l’écoute de soi. Il faut apprendre à s’accepter, apprendre à connaître que nous ne sommes pas parfaits et que l’échec aussi fait partie du chemin. C’est ainsi que petit à petit à l’intérieur de soi-même, les élans de colère s’écourtent laissant la place à la douceur. Il est important de savoir que celui dont l’action a suscité la colère en moi, mérite du respect de ma part. L’autre moyen est de se mettre à l’écoute de l’autre.

Que gagne-t-on en étant doux ?

Saint François de Sales disait, « une cuillérée de miel attire plus de mouche qu’un tonneau de vinaigre ». C’est pour dire qu’avec la douceur on arrive à rassembler plus de personnes autour de bonnes causes. On arrive à mieux se faire entendre que par le bruit ou que par la colère. Donc nous avons besoin de la douceur dans nos familles, dans nos écoles, mieux dans nos pays. Tout processus de changement qui ne commence pas à toucher le cœur est voué à l’échec ; et pour toucher le cœur, c’est parler aux gens à partir du cœur et non à partir de la tête. Donc, l’homme ne doit pas s’énerver car même au plan physiologique, il ne se fait pas du bien. Cela ne veut pas dire de se taire devant l’injustice. Mais celui qui veut corriger l’injustice et se met en colère, finit dans l’injustice. La douceur ouvre beaucoup de portes professionnelles comme sur le plan social. C’est une vertu qui nous permet de construire des relations que nous ne pouvons jamais imaginer. Pour être un bon leader, on a besoin de la douceur. Les latins parlent de ‘’douce fermeté’’. On peut-être doux et ferme.

Quelle appréciation faites-vous de la douceur au sein de la jeunesse ?

La jeunesse est en crise de douceur. Vous n’avez qu’à visiter les réseaux sociaux, et voir quelle violence règne sur ces réseaux. Les réseaux sociaux sont devenus des lieux où l’on déverse la colère. Et ce n’est pas seulement la jeunesse. La force n’est pas synonyme de violence. La force réelle c’est cette réserve d’amour qui est déposée en chacun de nous, qui peut nous rendre capable d’efforts physiques, d’endurance…

Dites-nous, quelles personnes vous ont particulièrement frappé la leur douceur ?

Jésus-Christ est l’exemple parfait de cette vertu. L’autre personne qui m’a touché, c’est François de Sales, ce que j’ai appris de cet homme, a bouleversé ma et me pousse à faire l’effort d’être doux. L’autre personne qui m’a marqué par sa douceur est mon père, Victorin Ahossinou. Vraiment, je ne l’ai jamais vu lever le fouet. Il sait t’appeler et te parler en te mettant devant les conséquences de ce que tu as fait.

Pour la 12ème édition du marathon de Saint François de Sales, dont vous faites partie des organisateurs, vous avez retenir un thème qui associe en même temps douceur et force. Dites-nous, que suggère cette antithèse notée dans ce thème ?

« Rien n’est plus fort que la douceur, et rien n’est plus doux que la force réelle ». Douceur et force sont toutes deux des vertus. Donc la vraie force procure du bien et la douceur aussi produit du bien. Etre fort, c’est être capable de ne pas écraser la fourmi qui me pique. Dans le cadre de cet évènement sportif, nous profitons de ce canal pour toucher les cœurs à travers ce sport de masse. Au cours de cet évènement, faibles et forts se côtoient dans l’harmonie et dans l’acceptation. C’est un appel à la douceur. La force réelle est celle qui vous met au delà de la mêlée. Le feu ne peut éteindre le feu.

Votre mot de la fin

J’invite tout le monde à cultiver la douceur. Nous avons tous le gène en nous. Cela demande un peu de persévérance et d’endurance. Avec la douceur, le monde devient plus beau, la vie ensemble plus agréable. Cultivons la douceur, c’est une force qui transforme le monde, aplatit les montagnes, rapproche les cœurs et rend les gens capables de grandes choses ensemble. Je vous remercie.

Article Categories:
Coin des vertus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru