PRESENCE DES FEMMES DANS LES INSTANCES DE PRISE DE DECISIONS DE 1960 A NOS JOURS AU BENIN : La mayonnaise peine encore à prendre

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Avant l’accession des pays africains à l’indépendance, la femme était considérée comme le sexe faible, qui ne pouvait prendre aucune initiative, sans l’avis, le soutien et l’accompagnement de l’homme. Son seul rôle légitime dans la société, était de procréer et de s’occuper de la famille. Mais à partir de 1960, période de l’indépendance de plusieurs pays africains, dont le Bénin, qui a été marquée par de nombreuses mutations et transformations de la société traditionnelle, le discours autour de la femme a connu un changement. La gent féminine a su, peu à peu se libérer du joug de la domination masculine qui pesait sur elle. Ainsi, les femmes luttent pour cesser d’être un poids pour les hommes, en sortant du cocon familial pour mener des activités qui participent à leur émancipation et autonomisation. Elles n’hésitent pas à s’affirmer et à apporter leur contribution pour les questions concernant le développement de la cité. Malgré tout ceci, la voix des femmes comptent peu au niveau des instances de prise de décisions.

Dans les administrations publiques comme privées, l’on retrouve de plus en plus, des femmes amazones et pleines d’initiatives qui impressionnent plus d’un, par leur talent et leur professionnalisme. Elles n’hésitent même pas à rivaliser la première place, avec les hommes, sur certains domaines reconnus dangereux.

Cependant, même si de 1960 à jours, d’énormes progrès ont été faits en ce qui concerne l’émancipation de la femme béninoise, la question de leur représentativité dans les instances de prise de décisions, notamment en politique, reste quant à elle, épineuse. La mayonnaise peine encore à prendre, malgré la volonté manifeste de celles-ci à émerger dans ce secteur. D’Hubert Koutoukou Maga qui fut le premier président du Bénin après les indépendances, à Patrice Talon, actuel chef d’Etat, l’effectif des femmes dans le gouvernement à toujours été largement inférieur à celui des hommes et n’a jamais dépassé 10%. Le constat reste le même à l’Assemblée Nationale (An) où le pourcentage des femmes élues n’a jamais excédé 15% depuis la première mandature.

En effet, le pourcentage des femmes à l’hémicycle de 1991 à 2019, varie entre 6,25 et 12,19%. Les institutions de la République notamment la Cour Constitutionnelle (Cc), la Cour Suprême (CS), le Conseil Economique et Social (Ces) et la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) ont elles aussi, plus connu des dirigeants hommes que femmes. Sur les 77 maires que compte le Bénin depuis l’avènement de la décentralisation, seulement la mandature de 2020, connait le plus grand effectif de maires femmes soit 3 sur les 77.

De même, malgré leur engagement, leur présence en grand nombre et leur activisme au sein des partis politiques, elles ont toujours été reléguées au second rang lors du partage. Les femmes ont toujours été mises au devant de la scène pour défendre la cause des partis politiques lors des campagnes électorales, à cause de leur leadership et de leur don de mobilisation, mais quand vient le moment des positionnent, elles sont écartées. Par ailleurs, les seules qui arrivent à taper du poing sur la table et à prendre leur indépendance politique, se voit très tôt balayer du jeu, avec des raisons qui souvent, n’en valent pas la peine. Combien de femmes ont pu bénéficier de la confiance de leurs pairs et être portée à la tête de leur parti politique lors des élections ?

Le seul parti politique créé en 2010, par une femme en la personne de l’honorable Claudine Prudencio, n’a jamais pu dépasser l’étape des élections législatives et municipales, avec un faible taux de réussite à ces joutes, nonobstant que les pouvoirs publics, ont toujours clamé leur volonté de promouvoir la gent féminine dans tous les secteurs.
Pourtant, les femmes ont suffisamment prouvé qu’elles peuvent elles aussi, faire le job au même titre que les hommes. Le Bénin connait des femmes intellectuelles avec des carnets d’adresses bien fournis et de riches expériences professionnelles, qui peuvent contribuer au développement de leurs pays. Malheureusement, elles n’ont jamais reçu le soutien nécessaire de la part de leurs sœurs et des hommes pour aller au bout de leur rêve.

Dans quelques heures, le Bénin fêtera le 61ème anniversaire de son accession à l’indépendance, mais le bilan reste mitigé pour ce qui est de la représentativité des femmes dans les grandes instances de prise de décision. Alors, il est temps que des actes concrets soient posés pour permettre à la gent féminine, de démontrer son talent de femme politique et d’intellectuelles complet.

Samira ZAKARI

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