Les 13 et 14 septembre 2024, le siège de l’union communale de producteurs de coton et la salle de conférence de la Mairie de Matéri ont servi de cadre pour la tenue d’une séance formation majeure. Elle vise à renforcer les capacités des membres des mécanismes locaux de règlement de conflits sur le dialogue communautaire et les techniques de règlement des conflits. L’initiative émane du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) et le Royaume des Pays-Bas à travers le Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance.
Aboubakar FAÏSSAL (Stg)
Au regard des menaces terroristes observées depuis des années en Afrique subsaharienne, il urge de trouver des solutions idoines pour répondre à ce phénomène. La meilleure, c’est de renforcer les capacités de ceux qui se chargent du règlement de conflits. C’est bien dans cette dynamique que s’inscrivent le Pnud et le Royaume des Pays-Bas à travers le Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent puis à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance.
Dans son allocution, Sakinath Bello, Coordonnatrice du projet a rappelé l’objectif poursuivi. A l’en croire, le projet «vise à prévenir l’extrémisme violent et à travailler avec les communautés pour faire face efficacement aux conflits qui pourraient naître entre éleveurs et agriculteurs». Selon elle, ce projet va leur permettre de joindre les forces pour apporter une réponse efficace aux différents fléaux qui sont source de malaise dans la communauté. «On ne peut pas construire le développement, on ne peut pas construire un village, une commune, un pays dans la division dans la crise entre les membres de ces communautés», a-t-elle expliqué pour inviter l’assistance à faire preuve de tolérance, de paix, de solidarité pour régler leurs problèmes. Pour finir, elle a invité les participants, à informer et sensibiliser les autres une fois de retour dans leurs localités.
A son tour, le maire de la commune de Matéri Robert Wimbo Kassa a souligné l’importance du dialogue. A l’entendre, sans le dialogue, «il n’y aura pas de cohésion, sans le dialogue on ne sait pas ce que chacun de nous vit». Le maire a invité les différents participants à s’adonner, à accorder une attention particulière et à partager ce qu’ils pensent, car pour lui, quand on ne partage pas, on estime qu’on est le plus malheureux. «C’est donc une opportunité pour nous tous d’échanger, de se dire les vérités et de prendre les résolutions conséquentes», a-t-il confié. Selon lui, il faut trouver des solutions pour renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Pour finir, le maire Robert Wimbo Kassa a remercié le Pnud et le royaume des Pays-Bas pour cette ingénieuse initiative.
Sentiments de quelques participants au terme de la séance
«La séance de formation à laquelle nous venons d’assister est plus que nécessaire parce que le thème sur lequel nous avons été formés est relatif à la gestion des conflits. Ce qui est un facteur déterminant pour la cohésion sociale, aujourd’hui très recherchée et fortement recommandée par tout le monde. On est revenu au cours de la formation sur des situations que nous avions l’habitude de gérer au quotidien. Les capacités ont été renforcées sur comment prendre en charge plus efficacement ces questions pour que cela ne dégénère pas. Je crois que ces genres de formation doivent être faits même dans les villages pour donner ces enseignements aux paysans parce qu’ils en ont besoin».
«Ce fut une très bonne séance. On nous a donné des enseignements, des techniques sur comment prévenir les conflits, et aussi sur comment les gérer si malgré la prévention, les conflits arrivent à éclater. La séance m’a tellement plu. Tout ce qui a été dit va dans le sens de la consolidation de la cohésion sociale. Je suis sûr que cela va aider toute la communauté».
«J’ai suivi avec intérêt la séance. Cette séance vient renforcer nos capacités en matière de gestion de conflits au niveau de nos villages. C’est déjà un premier jet qui est lancé pour les différents comités, les leaders religieux, les chefs traditionnels. Je pense que c’est un début. J’ai senti qu’ils ont été intéressés par le sujet, ils y ont participé attentivement et ont posé beaucoup de questions pour mieux comprendre désormais ce qui sera leur rôle au niveau des villages pour la gestion des conflits. Je pense qu’on doit continuer ces formations. Cette session ne suffit pas pour qu’ils soient vraiment aguerris. Si on répète et avec l’appui d’autres structures, ils pourront être à la hauteur des tâches qui les attendent. »
«Cette formation m’a plu car cela m’a donné des outils, des techniques que je peux utiliser pour résoudre certains problèmes. Par exemple, lorsqu’il y a des problèmes de terre, je peux intervenir puisque j’ai plus de connaissances maintenant pour agir. On nous a aussi démontré pourquoi il est important que nous cherchions chaque fois à régler les problèmes en notre sein, avant toute chose. Nous avons compris que nous avons des mécanismes, qui, s’ils sont utilisés peuvent permettre de régler pacifiquement et durablement nos différends. Pour toutes ces raisons je trouve que cette formation est capitale».