PROGRAMME D’INSERTION DES JEUNES DANS L’EMPLOI AU BENIN : Une bouée de sauvetage ou un appât électoral ?

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Dès l’avènement du pouvoir de la rupture, la jeunesse béninoise nourrissait l’espoir que Patrice Talon pourrait avoir la clé de l’énigme du chômage et du sous emploi. L’espoir était si fort tout simplement parce que le chantre de la rupture est un exemple de réussite étant un pur produit du secteur privé. Ainsi donc, plusieurs programmes ont été très tôt mis en place afin de solutionner cette équation à multiple inconnus. Le dernier en date est celui d’insertion des jeunes dans l’emploi qui vise 2 000 chercheurs d’emploi par an. Mais, au vue de la période de mise en œuvre de ce nouveau programme qui a l’air d’une bouée de sauvetage à la jeunesse béninoise, il semble présenter au même moment l’aspect d’un appât électoral.

Edouard ADODE

L’épineuse question de l’emploi des jeunes béninois est l’une des préoccupations majeures du pouvoir de la rupture. Alors, pour essayer de résoudre cette question, le gouvernement béninois a mis en place plusieurs programmes qui visent dans leur ensemble à renforcer l’employabilité des jeunes qui après de longues années d’étude se retrouvent à tourner les pouces ou sous employés en attendant d’avoir le mieux.
Mais après plus de quatre années de réformes, ces initiatives du gouvernement semblent être loin de combler les attentes de la jeunesse béninoise. D’ailleurs, la situation de l’emploi des jeunes semble s’empirer davantage puisqu’en plus des jeunes qui étaient dans l’attente d’un emploi décent, les réformes du gouvernement ont créé le licenciement d’une bonne partie des jeunes qui se cherchaient déjà dans plusieurs secteurs économiques.
Inutile de rappeler ici les affres des réformes dans le secteur de l’éducation, qui ont mis au chômage bon nombre de ceux qu’on appelait « enseignants vacataires ». De même, l’assainissement du port autonome de Cotonou a fermé la porte de plusieurs emplois, quand bien même qu’ils soient de l’informel. A tout ceci s’ajoute la fermeture de plusieurs sociétés qui absorbaient une quantité non négligeable de main d’œuvre juvénile.
Mais vers la fin de ce mandat de Patrice Talon qui normalement devrait être son unique, si on s’en tient à son souhait de candidat en 2016 ; le gouvernement ouvre un Programme Spécial d’Insertion dans l’Emploi (Psie). Ce programme qui permettra chaque année à 2 000 jeunes de trouver un emploi d’un an renouvelable une fois, est une bouée de sauvetage au vue du nombre de personnes qui seront impactées par cette initiative du gouvernement. A travers ce programme, des milliers de jeunes béninois pourront ainsi pousser un ouf de soulagement.
Cependant, étant à quelques mois d’une période électorale qui cache des surprises surtout en ce qui concerne la candidature ou non de Patrice Talon à sa propre succession, cette mesure de la rupture porte en elle des traits semblables au programme de reversement des vacataires en agents contractuels de l’Etat sous le règne de Boni Yayi. Une mesure qui avait pesé lourd dans la réélection de Boni Yayi avec pour conséquence son K.O. retentissant. C’est donc à croire que la rupture s’inscrit dans la même lancée pour davantage avoir l’onction de la jeunesse qui constitue une bonne partie de l’électorat au Bénin.
En tout cas, ce programme permettra à quelques jeunes de sortir de la précarité en attendant le motif réel que cache Patrice Talon derrière ce programme.

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