PROLIFERATION DES POINTS DE TRANSACTIONS FINANCIERES MOBILES AU BÉNIN : Les risques d’une activité rentable

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PROLIFERATION DES POINTS DE TRANSACTIONS FINANCIERES MOBILES AU BÉNIN

Les risques d’une activité rentable

Les banques mobiles via les réseaux Gsm ont rendu aujourd’hui facile les transactions financières dans le monde, en Afrique et au Bénin. Ces services qui sont le fruit de l’évolution des outils technologiques permettent de faire des opérations financières en un laps de temps à l’aide d’un simple téléphone portable. Bien que ce service financier soit profitable aux populations, il n’en demeure pas moins qu’il présente des conséquences parfois lourdes. Face à cette situation, les agents de transactions financières mobiles prennent garde et restent éveillés pour ne pas tomber dans les mains des faussaires. Comment les risques de transactions financières sont-ils gérés entre employeurs et employés de ces points de transfert d’argent ?

Wilfried AGNINNIN

Les services de transactions financières mobiles courent les rues surtout dans les grandes villes. Au Bénin, on dénombre deux grands réseaux Gsm qui offrent les services de transactions financières mobiles. Il s’agit du réseau Mtn à travers Mobile Money et Moov via Moov Money. Les agents offrant ces services sont pour la plupart installés dans les coins stratégiques des villes. Ils reçoivent des clients pour des opérations de transferts ou de réception d’argent, d’achat de crédit, de paiement des factures de la Sbee, de la Soneb ou encore pour les réabonnements Canal Plus.

Quelques risques

Les services de transactions financières mobiles ne présentent pas que des avantages. Il y a aussi des conséquences que l’on note souvent au cours des opérations. « Moi j’ai été victime un jour d’une histoire de faux billets. Il y a un homme qui était venu faire un dépôt de 50 mille. Et j’ai déjà lancé l’opération. Mais pourtant je lui ai dit qu’il n’a qu’à me donner les 50 mille avant que je ne confirme. Et il m’a dit non il faut confirmer. Je lui ai dit donne moi l’argent d’abord. Il m’a donné les 50 mille et j’ai constaté que ce sont des faux billets de 10 mille. Mais grâce au secours des gens il a été arrêté », a témoigné Brigitte Tometi un agent de Mobile Money rencontré à Parakou. Ibrahim Chabi un agent de vente de crédit et de service de transaction financière mobile installé en face de l’Université de Parakou n’est pas aussi épargné. « Notre service a beaucoup de risques. Un monsieur était venu un jour pour envoyer 3 100 francs. Il a mal donné le numéro et l’argent est allé chez une autre personne. Ça a amené de dispute entre lui et moi », a-t-il raconté. A l’en croire une transaction mal faite peut-être récupérée à la direction des réseaux Gsm. Mais ce rétablissement peut prendre du temps et même parfois impossible surtout pour les forfaits.
Brigitte Tometi invite par conséquent ses collègues à la vigilance. « Il y a certaines personnes qui viennent faire retrait sachant qu’elles n’ont aucun franc dans leurs comptes. Après avoir lancé l’opération elles t’envoient un faux Sms de confirmation du montant qu’elles veulent retirer. Là si tu n’es pas vigilant et intelligent tu vas les donner l’argent. Et après tu vas te rendre compte que c’était un faux Sms. Que chaque agent soit donc vigilant », a-t-elle invité. Ibrahim Chabi conseille également à ses collègues de bien vérifier les numéros de téléphone avant toute opération financière.

La gestion des risques entre employeurs et employés

Certains patrons sont catégoriques et exigeants pour quelconque perte. Brigitte Tometi a fait savoir qu’en cas de perte son patron lui impose le remboursement des dettes. « C’est moi qui prends en charge des pertes et dettes. On enlève ça de mon salaire. En tout cas, là où je suis là, si tu as manquant de 50 mille c’est toi qui rembourse, mon patron ne donne même pas la moitié, il prend tout en même temps », a-t-elle précisé. L’employeur de Ibrahim Chabi est un peu généreux face à certains risques indépendants de la volonté de l’agent. « De mon côté s’il y a une perte et que cela ne dépend pas de moi, mon patron me dit de payer la moitié des dettes, c’est comme ça, ça se passe », a-t-il clarifié.
Les services de transaction financière mobile sont avantageux aussi bien pour les populations que les opérateurs de réseaux Gsm. Il revient cependant à l’État de prendre des dispositions idoines afin de mieux sécuriser ce service. Les opérateurs Gsm doivent également mettre à la disposition des agents des matériels nécessaires pouvant leur permettre de faire convenablement des opérations pour minimiser les risques. Ces derniers doivent être également vigilants sur le terrain, car d « la prudence est mère de sûreté », dit-on.

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