PROMESSE DE LIBERTÉ, DÉMOCRATIE ET BONNE GOUVERNANCE AU COURS DE SON SECOND MANDAT, Le développement équilibré du Bénin, l’autre défi qui attend Talon

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Patrice Talon est réélu le 11 avril dernier pour un second mandat présidentiel de 5 ans. Si cette réélection n’a été d’aucune surprise pour plusieurs béninois au vue de l’élogieux bilan du chantre de la rupture, elle exprime plusieurs attentes du peuple béninois. Au nombre de celles-ci, la stratégie de mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement (Pag) qui, pendant une demie-décennie donne l’impression de la concentration de la plupart des actions dans la partie méridionale du pays. L’un des défis que Patrice Talon aura à relever au cours des cinq prochaines années reste et demeure, la mise en œuvre de plusieurs actions dans la partie septentrionale du pays pour tenter d’équilibrer l’équation de développement.

En effet, pendant cinq ans, plusieurs béninois ont l’impression que Patrice Talon s’est concentré sur une partie du pays. Plusieurs actions de grandes envergures semblent être réalisées dans la partie méridionale du pays. Cet état de choses est très bien perceptible sur le terrain et dans différents secteurs.

De la réalisation de plusieurs actions du Pag

Dans le secteur des infrastructures routières par exemple, en cinq ans, le régime Talon a battu le record de la construction des routes et la réalisation d’infrastructures de qualité conçues pour durer des décennies. Selon le ministre Hervé Hèhomey, reçu sur la chaîne de télévision nationale sur l’émission “l’heure des moissons”, en marge de l’an 4 du gouvernement Talon, «Aujourd’hui, globalement, le bilan est satisfaisant parce que nous avons achevé 771 kilomètres de routes bitumées. Nous avons aujourd’hui 1 385 kilomètres de routes en chantier en cours d’exécution, véritablement en cours d’exécution ». Imaginez que sur autant de kilomètres déjà achevés, le septentrion n’a eu droit qu’au bitumage de la route Korontière-Boukoumbé-Natitingou long de 60 kilomètres uniquement. Au même moment, des régions entières restent enclavées. C’est le cas des 2Kp (Kouandé-Kérou-Péhunco) et Sinendé. Quatre grandes communes productrices non seulement, de la première culture d’exportation du Bénin qu’est le coton mais aussi, des céréales.

Dans le secteur du cadre de vie qui a été l’un des nombreux secteurs révélés au peuple béninois depuis 2016, sur 9 villes bénéficiaires de la première phase du projet asphaltage, seules deux villes du septentrion notamment Parakou et Natitingou, sont prises en compte.

Le projet de construction de 20 marchés en cours ne concerne que trois villes du septentrion à savoir Parakou, Djougou et Natitingou. Outre ce Projet, plusieurs villes de la partie méridionale bénéficient d’autres projets tels que l’aménagement des berges de la lagune de Cotonou, la modernisation de la gestion des déchets solides ménagers dans le grand Nokoué et bien d’autres.

De tels exemples l’on peut en citer dans presque tous les domaines. Et la tournée de reddition de compte organisée par le chef de l’Etat en fin de son premier mandat vient appuyer cet état de choses car, dans plusieurs communes du Nord, Patrice Talon a semblé avouer n’avoir vraiment pas fait grande chose. A Tchaourou par exemple, le chef de l’Etat a confessé au cours de cette tournée que, « …grande chose n’a pas été faite à Tchaourou ». Dans presque toutes les communes du Nord, Patrice Talon n’a fait pratiquement que des promesses. Par contre, dans la plupart des communes de la partie méridionale du pays, l’homme d’Etat reçoit d’abord des remerciements pour certains acquis avant que d’autres doléances ne lui soient soumises.

La promotion des cadres

L’équilibre que doit rechercher Patrice Talon au cours de ce deuxième mandat, va au-delà de la concrétisation du Programme d’Actions du Gouvernement (Pag). Cet équilibre doit également concerner la promotion des cadres. Même si l’on part du principe que la partie méridionale est plus peuplée que celle septentrionale, il n’en demeure pas moins qu’au cours de son premier mandat, Patrice Talon a semblé promouvoir beaucoup plus de cadres ressortant du Sud que ceux du Nord, au point où certains se sont demandé si le Nord est un désert de compétences. Le chef de l’Etat doit également veiller à cette promotion des cadres au cours de ce quinquennat.

La mesure individuelle du relevé des conseils des ministres doit pouvoir non seulement, contenir des noms tels que Codjo, Ahouandjinou, Aligbonon, Béhenzin, Glèlè etc, mais aussi, des Orou Kouman, Saka, M’Po, Djobo, Yorou, Biaou et meilleurs.

Cependant, il convient de saluer le bilan très élogieux du président Talon au cours de son premier mandat. Au-delà de toute considération régionaliste, il faut également reconnaître que le souci d’un développement équilibré est pour le bien de tous car, comme le dit l’adage, « toute personne qui mange un met appétissant devant une autre qui a faim n’est point en sécurité ». Un développement déséquilibré crée des frustrations et s’il est accru, pourrait engendrer des actions incontrôlables qui pourraient compromettre la paix, le développement et l’unité.

Si le président Patrice Talon ne veut pas donner raison à ceux qui ont traité ses propos du mercredi 7 avril 2021, d’ethnocentriques et régionalistes, l’homme doit rechercher dans chacune de ses décisions et actions, l’équilibre régional.

Barnabas OROU KOUMAN

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