RELIGIONS ENDOGENES AU BENIN : Zoom sur quelques divinités “Bun” adorées en milieu Baatonu

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C’est un secret de polichinelle que les religions endogènes occupent une place importante dans l’histoire du Bénin depuis la nuit des temps. D’où le nom de “berceau du vodoun” qui lui a été attribué. Le vodoun est un culte consacré à un ensemble de divinités réparties entre les différents groupes sociolinguistiques.

Ainsi, au Nord-Bénin et précisément dans le Baru tem, ces religions ancestrales occupent une place de choix dans les habitudes religieuses des populations. Pour les adeptes, le vodoun connu sous le nom de “bun” dans cette région du pays est adoré parce qu’il sert d’intermédiaire entre le Dieu suprême et les êtres humains. C’est à travers le “bun” qu’ils adressent leurs prières à Dieu, pense le professeur Léon Bio Bigou directeur du cabinet de recherche “Kaso”. « Dans leurs invocations à travers les griots en milieu traditionnel baatonu, en s’adressant à ces divinités tout en chantant, les griots disent, “si quelque chose m’arrive, c’est à vous divinités que nous allons nous adresser parce que vous voyez plus que nous, vous avez des puissances que nous n’avons pas. Donc si nous avons des préoccupations, c’est à vous que nous allons nous adresser. Et si vous, à votre niveau vous avez des préoccupations, vous allez vous adresser au bon Dieu qui est l’être suprême puisque c’est lui qui a tout créé” », a-t-il expliqué.

À en croire l’enseignant chercheur à la retraite de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), « pour la vision du baatonu par rapport à sa croyance, c’est la recherche de la paix pour une vie meilleure. Pour le baatonu, sans la paix il n’y a pas le bonheur ». Ainsi, pour obtenir la paix qu’ils recherchent, les hommes s’accrochent et croient à une puissance qui leur permet d’atteindre Dieu.

Quelques divinités présentes dans le Baru tem

En milieu baatonu, on distingue une panoplie de divinités qui varient d’une localité à une autre. « Le fétiche Yo Gourou; Nari enfant né suite à l’invocation (commune de N’Dali); Ina Sina Tabé à Ina; Gankourou worou à Gamia (Bembèrèkè); Gankourou Bona ; Wouré à Sori (Gogounou); Makara Kpérou (à Sèrékali, commune de Nikki); Gakonrou à Banikoara; Wèrè Worou (à Wèrè), Tem Yakou Bakarou (Nikki); Dodowon, près de Bori; fétiche Nari Dodowon Nari », a listé le professeur Léon Bio Bigou. Il parle par la suite de Yankassou dans la région de Sonnoumon (fétiche Sannitori), de Kpéro Boun appelé Bio Yérouma sur la route de Pira à partir de Wou Béro, de Touko N’kpéro, une grosse pierre surplombant la rivière Kpero ou rivière aux hippopotames située après Wou Bérou, d’Agbarou, rivière située entre Wou Bérou et Sonnoumon, de Sina Sanni à Sontou, près de Sébérou entre Tamarou et Pèrèrè et bien d’autres.

Pour cette 29ème édition de la fête du vodoun ou “Bun” en langue baatonu, chacune de ces divinités est honorée par les adeptes à travers des sacrifices pour conjurer le mauvais sort et demander la protection et la paix de Dieu au sein des familles.

Samira ZAKARI

 

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