
Le jeune leader Mahugnon Néhémie Kotobiodjo (Ph Dr)
Le jeune leader Mahugnon Néhémie Kotobiodjo, Alumni du programme Next Gen Initiative, a organisé à Parakou, une initiative citoyenne sur la paix et la cohésion sociale le samedi 3 mai 2025. Cette rencontre a mobilisé une trentaine de jeunes venus de plusieurs quartiers de la ville de Parakou. L’objectif commun est de construire ensemble une culture de paix durable. C’est aussi une manière de promouvoir la paix et l’engagement citoyen des jeunes, tout en mettant un accent particulier sur l’inclusion des femmes et des groupes souvent marginalisés dans les dynamiques de gouvernance locale.
L’initiative s’inscrit dans le cadre des actions soutenues par le Wademos Network (West Africa Democracy Solidarity Network), un réseau transnational dirigé par la société civile, indépendant et non partisan. À travers des sessions éducatives, des discussions interactives et des ateliers de réflexion, les participants ont été invités à déconstruire les stéréotypes, à revisiter les valeurs citoyennes et à s’interroger sur leur rôle en tant qu’acteurs de changement au sein de leurs communautés. Selon Mahugnon Néhémie Kotobiodjo, «il ne suffit pas de parler de paix, encore faut-il l’incarner au quotidien dans nos actes, nos paroles et nos choix collectifs».
Construire une paix locale face aux défis régionaux

Des participants (Ph Dr)
Pour le jeune leader Mahugnon Néhémie Kotobiodjo, l’initiative intervient à un moment stratégique. Le septentrion béninois est confronté à des menaces sécuritaires croissantes, notamment du fait de l’insécurité transfrontalière et des tensions intercommunautaires. À cela s’ajoutent les périodes électorales, souvent perçues comme des moments de fragilité sociale. «C’est dans cette optique que les discussions ont mis l’accent sur la responsabilité des jeunes dans la prévention des conflits et la promotion d’un dialogue intergénérationnel apaisé. Des thématiques telles que la tolérance, l’acceptation de l’autre, la participation politique des jeunes, la lutte contre les discours de haine ou encore la gouvernance locale ont été abordées avec franchise. L’approche pédagogique, inclusive et participative a permis à chacun de contribuer activement à l’élaboration de pistes de solutions adaptées au contexte local», a-t-il fait savoir.
L’engagement citoyen, une réponse aux défis du développement
Pour Mahugnon Néhémie Kotobiodjo, cette rencontre marque le début d’un processus plus large de mobilisation citoyenne. «Les jeunes sont au cœur du développement durable. À ce titre, ils doivent être des vecteurs de paix et de cohésion sociale, à travers leur engagement concret. Il est essentiel de les outiller, de les écouter et de leur offrir des espaces d’expression pour qu’ils puissent pleinement jouer ce rôle», a-t-il déclaré. Les jeunes participants, venus notamment de la communauté U-Report de Parakou, ont salué la qualité des échanges avant de prendre l’engagement d’être ‘’ambassadeurs de paix’’ dans leurs quartiers et villages. Création de Clubs de paix dans les écoles, de forums communautaires intergénérationnels et de projets artistiques pour sensibiliser à la tolérance, sont des actions concrètes déjà proposées par des participants à mettre en œuvre dans leurs localités.
Des recommandations pour une action durable

Lors de la formation (Ph Dr)
À l’issue des échanges, plusieurs recommandations fortes ont été formulées par les participants. Ainsi, il a été recommandé de renforcer le dialogue communautaire afin d’impliquer toutes les composantes de la société (jeunes, femmes, leaders traditionnels, religieux, autorités locales) dans la construction d’une paix durable ; de plaider pour l’inclusion des groupes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes en situation de précarité, dans les processus de prise de décisions. Intégrer les notions de paix, de cohésion sociale et de citoyenneté responsable dans les programmes éducatifs et les curricula scolaires et utiliser les outils numériques et les réseaux sociaux pour mener des campagnes de sensibilisation massives sur la non-violence, la tolérance et la participation citoyenne, ont été aussi proposées.
Au-delà de cette journée, l’ambition est de créer une dynamique locale durable, capable de faire face aux menaces actuelles tout en posant les bases d’un vivre-ensemble plus harmonieux. À travers cette initiative soutenue par Wademos, la jeunesse de Parakou montre que, malgré les difficultés, il est possible de bâtir des ponts là où il y a des murs, et de semer l’espérance là où la division menace.
Il faut rappeler que Wademos regroupe plus de 30 organisations de la société civile dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest, et œuvre pour le renforcement de la démocratie, de l’état de droit et de la participation citoyenne sur le continent.
Wilfried AGNINNIN