RETICENCE DES JEUNES FACE AU MARIAGE : Quand être célibataire avec enfants devient la mode

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RETICENCE DES JEUNES FACE AU MARIAGE

Quand être célibataire avec enfants devient la mode

Le mariage est a priori le lien à partir duquel les foyers sont fondés. Cette alliance sacrée souvent recommandée aux jeunes pour leur entrée dans la vie conjugale semble être de plus en plus délaissée par cette couche de la société pour plusieurs raisons. Le coût élevé de la vie, le manque d’emploi, la déception amoureuse, la durée des études et la cherté de la dot, sont autant de raisons qui justifient le célibat de bon nombre de jeunes. Une situation qui favorise d’ailleurs la prolifération des familles monoparentales c’est-à-dire des célibataires avec enfants. Au fil du temps, cet état de choses tend vers un grand problème social qui mérite d’être pris au sérieux très tôt afin d’y remédier.

Huguette LAWANI (stg)

La génération actuelle des jeunes a du mal à se marier dans une tranche d’âge raisonnable afin de fonder un foyer digne du nom. Ainsi, la situation matrimoniale de cette couche juvénile est orientée soit au célibataire sans enfant ou avec enfant. Un phénomène actuellement à la tendance au regard de certains paramètres de la vie, et qui ne cesse de bouleverser les habitudes. De ce fait, le mariage est relégué au second rang des projets établis et apparaît comme un dilemme.
La plupart des jeunes gens et femmes ont bien envie de se lancer dans ce long voyage éternel qu’est le mariage. Cependant, ils évoquent au premier rang le manque de moyens financiers avant de fonder leur foyer. Issiakou Abdou diplômé d’une licence en droit depuis 5 ans évoque son cas, « si je vous dis mon âge, vous n’allez pas y croire. Normalement je devais déjà avoir deux enfants mais pour manque de boulot et étant encore sous la responsabilité de mes parents, je n’ose pas prendre cette décision, celle du mariage bien sûr ». Ce jeune homme n’est pas le seul dans le cas, plusieurs autres sont également confrontés à ce problème. Pour Christelle Chimène Kotchoni, secrétaire de formation, épouser un homme sans emploi paraît difficile. « Je me patiente afin de trouver non seulement l’homme de ma vie, mais aussi celui qui peut participer à mes besoins. Pour participer à mes besoin c’est qu’il doit avoir, ne serait-ce, qu’un petit boulot », a-t-elle fait savoir. De son côté, l’instituteur Brice Houkarin évoque le cas des déceptions amoureuses qui bloquent certains jeunes à se marier. « Si je ne suis pas marié, ce n’est pas parce que je ne veux pas, mais simplement parce que j’ai été plusieurs fois déçu, alors il est tellement difficile pour moi de faire confiance et d’aimer puisque je ne crois plus un mot des paroles de nos jeunes filles », se désole-t-il avec un air décourageant.
Selon le sociologue-anthropologue et enseignant à l’Université de Parakou Sotima Tchantipo, « la réticence des jeunes face au mariage est due aux difficultés d’emploi, aux études de plus en plus longues, le coût élevé de plus en plus de la dot ». Pour pallier cette situation, il préconise « l’éducation des jeunes aux vertus du mariage, rendre la dot symbolique, ne pas avoir peur d’aller au mariage seront l’idéal ». Pour le socio-anthropologue, en Afrique l’enfant est cet être vivant qui apporte le bonheur dans le couple. C’est pourquoi Sotima Tchantipo, invite les jeunes à s’unir dans le mariage avec un petit emploi en attendant le meilleur.
Attendre de l’argent avant de se marier serait une utopie, avoir le minimum permettra de mieux construire son foyer, l’essentiel serait de se jeter d’abord à l’eau avec les moyens de bord et le reste viendra à coup sûr.

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