RETRAIT DU MALI, DU NIGER ET DU BURKINA-FASO DE LA CEDEAO : Les peuples, les grands perdants

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Le 7 juillet 2024, les Chefs d’États membres de la Cedeao ont tenu à Abuja au Nigéria leur 65ème sommet. À cette occasion, ils ont évoqué les conséquences que pourrait induire le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes) de la communauté Ouest-africaine. Il s’agit par exemple de l’exigence de visa aux ressortissants du Niger, du Mali et du Burkina-Faso pour circuler au sein de l’espace Cedeao. Ainsi, les peuples, seront les grands perdants dans cette lutte.

Samira ZAKARI

La circulation des ressortissants de l’Aes dans l’espace Cedeao, pourrait être conditionnée à la présentation d’un visa si les dirigeants venaient à maintenir leur décision de se retirer de la Cedeao.
Dans son discours à l’ouverture du sommet, le Président de la commission de la Cedeao, Dr Omar Alieu Turay, a souligné que le retrait de ces trois pays, «affectera les conditions de voyage et d’immigration des citoyens de ces trois pays, car ils auront désormais à mener des démarches en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans la sous-région». De même, ils pourraient se retrouver dans l’impossibilité de créer facilement des entreprises au risque d’être touchés par des lois en vigueur dans les pays membres de la Cedeao.
Quand les populations servent de cobaye
C’est un secret de polichinelle, le conflit entre la Cedeao et les pays du sahel notamment le Niger, le Burkina-Faso et le Mali semble s’être envenimé avec le coup d’Etat perpétré par les militaires, en juillet 2023 au Niger. Un putsch condamné par la Cedeao qui avait pris à l’époque des sanctions contre le gouvernement de Niamey dirigé par le général Tiani avant de revenir par la suite sur sa décision.

Cependant, les autorités militaires au Niger, au Burkina-Faso et au Mali accusant la Cedeao d’être instrumentalisée par la France, ont pris la résolution de se retirer de l’organisation sous-régionale. Ainsi, est née l’Alliance des États du Sahel (Aes) qui pour eux, répond mieux à leurs aspirations de libérer leurs différents pays du néocolonialisme. Dans cette guerre Aes-Cedeao, les pauvres citoyens seront visiblement les grands perdants. Avec le retrait de ces trois pays de la Cedeao, plus rien ne sera comme avant pour les ressortissants de ces pays qui seront considérés comme des étrangers au sein de l’espace. Leur circulation dans l’espace comme l’a notifié Dr Omar Alieu Turay pourrait se faire sur présentation d’un visa. Ce qui n’est pas le cas pour les ressortissants des autres pays de l’Afrique de l’ouest, membres de la Cedeao. Pour ces résidants dans les pays de la Cedeao, ils devront se soumettre aux exigences de leur pays hôte relatives aux étrangers, pour entreprendre. Alors, il n’y a aucun doute que cette décision de leurs dirigeants, si elle est actée définitivement, ne sera pas à leur avantage.
Au demeurant, les dirigeants de la Cedeao et de l’Aes garants du bien-être de leurs citoyens, doivent s’asseoir autour d’une table de négociation afin de mettre fin à cette crise qui fait plus de victimes au sein des pauvres populations qui n’ont rien demandé.

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