En tant qu’être humain doté de sens, il n’est pas rare de voir les hommes pleurer au point de laisser dégouliner des larmes pour exprimer leur peine, leur abattement ou leur joie face à une situation. Pleurer est un acte tout à fait normal et naturel mais, certains notamment les hommes trouvent en ce fait, un signe de faiblesse et s’abstiennent d’en venir aux larmes pour honorer le dicton, « un vrai homme ne laisse jamais apparaître ses larmes ». Pour preuve, une étude de la société allemande d’ophtalmologie (Dog), révèle que les femmes pleurent de 30 à 64 fois par an contre 6 à 17 fois pour les hommes au cours de la même période. Une différence qui n’apparaît qu’à l’adolescence.
Pourtant, au delà de leur capacité à apaiser les esprits, les spécialistes de la santé démontrent que les pleurs ont un pouvoir thérapeutique et réparateur sur le plan psychologique. D’où la nécessité de ne pas s’en priver quand ils viennent.
Pourquoi faut-il laisser couler les larmes ?
Selon la psychologue Michèle Hosseini interviewée par le site “Doctissimo” pleurer peut baisser la tension émotionnelle. Aussi précise t-elle, « pour hydrater et nourrir la cornée, les glandes lacrymales sécrètent en permanence des larmes “basales” contenant des lipides, du mucus et un peu d’eau. Le film lacrymal protégeant la cornée se constitue de trois couches notamment une couche lipidique, lubrifiant et prévenant l’évaporation ; une couche aqueuse, nourrissant et protégeant la cornée ; une couche mucinique, permettant l’arrimage du film lacrymal à la cornée ». Du fait de leur proximité au liquide céphalo-rachidien, la composition des larmes contient du sel et des antiseptiques tels que les lysozymes et les lactotransferrines. A en croire la psychologue, les larmes jouent un rôle important dans la protection de la cornée et assurent la protection contre les infections.
Nul besoin de rappeler que pleurer apaise les douleurs. Ainsi, les larmes pourraient posséder une protéine “l’opiorphine” qui est un antidouleur et antidépresseur naturel, selon les spécialistes de la santé. De même, certains chercheurs de l’université de Floride du Sud martèle que, « les larmes d’émotion contiennent plus de protéines que les autres types de larmes, de même que des hormones, du manganèse et du potassium ». Ainsi, pleurer permettrait de rétablir les taux de ces macromolécules dans le corps et contribuer de ce fait, au maintien en bonne santé de l’organisme.
Les psychologues pensent également que les pleurs sont un moyen de communication. « Les pleurs sont à la frontière du corporel et du psychique. Une fois que le langage permet la communication, le statut des pleurs est différent », a fait savoir la psychologue Michèle Hosseini. Elle poursuit en précisant que pleurer peut faire baisser la tension émotionnelle. « Les larmes résultent d’un trop plein intérieur, comme quelque chose qui déborde de soi. Elles peuvent apaiser la détresse et faire revenir le corps à l’équilibre, celui d’avant les pleurs. Sans pour autant que le conflit psychique soit résolu ». En se fiant aux dernières études menées par les universités de la Floride du Sud et de Pittsburgh, pleurer améliore l’humeur dans 9 cas sur 10. Le sentiment de bien-être se renforce quand les larmes versées conduisent à la résolution du problème ou à une nouvelle compréhension de la situation qui a conduit aux larmes.
Samira ZAKARI
