SLAM AU BENIN : El-gaf le pro, un jeune talentueux qui force l’admiration

2 ans ago | Written by
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Le Bénin regorge plusieurs jeunes talentueux qui font la fierté du pays à travers leurs arts. Parmi tant de jeunes artistes slameur, les amoureux des mots, des lettres, des rimes et des jeux de mots en général, il y a un qui mérite attention et force l’admiration. Idrissou Abdoul-Gafarou de son vrai nom, El-gaf le pro, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un jeune slameur qui étonne avec ses manières de jouer avec les mots. C’est un jeune talentueux qui mérite le soutien de tous afin de hisser davantage l’image du Bénin à l’international. A travers une interview exclusive accordée à la rédaction du quotidien Daabaaru, le jeune prodige étale ses ambitions dans le domaine du Slam. Lisez plutôt

Floriane AYEDAMOU (Stg Cfoman-Daabaaru)

Daabaaru : Qui est El-gaf le pro ?

El-gaf le pro : El-gaf le pro est un slameur, auteur, compositeur et interprète de ses rimes. Je suis originaire de Parakou, une ville située au Nord-Benin.

Pourquoi avoir choisi le Slam ?

Je dirai tout simplement que c’est le Slam qui m’a choisi. Depuis tout petit, j’ai toujours été un grand amoureux des mots, des lettres, des rimes et des jeux de mots en général. Alors, par l’intermédiaire d’un ami, j’ai découvert le Slam, je me suis dis tiens voilà c’est ce qu’il me fallait. C’est ainsi que le Slam m’a choisi car au départ, je ne savais rien du Slam. Dès que j’ai découvert le Slam, je me suis senti stupéfait et je me suis dit que je devrais faire comme ça un jour. C’est ainsi que je me suis lancé dans l’aventure. C’était en 2013 que j’ai réellement découvert le Slam. Alors petit à petit, je me suis mis à écrire des textes qu’il faut qualifier de Slam. Voilà , c’est comme cela qu’on a réussi à s’améliorer comme on le pouvait

Es-ce que tu vis de ton art ?

Je ne vis pas du Slam, je vis le Slam. Parce que vivre le Slam c’est autre chose. On est au Bénin, je vous signale que ce n’est pas facile de vivre de son art dans notre pays. Mais nous croisons les doigts nous faisons des efforts espérant qu’un jour ça payera. La loi de la rue comme on le dit, donc vivement qu’un jour je vis de cet art en attendant, je vis l’art.

Quelles étaient vos impressions lors de votre première prestation ?

Ma toute première prestation a eu lieu en 2015. Disons que j’en garde pas de très beaux souvenirs parce qu’il y a eu le stress et tout. Je me souviens avoir oublié mon texte, j’ai dû raconter n’importe quoi pour quitter la scène. Une chose est sûre, ça m’a donné un peu d’expérience parce que je n’avais pas l’habitude à faire ça. Donc, la première fois franchement, c’est quelque chose d’inoubliable, on n’oublie jamais. Moi qui pourtant étais un habitué de la scène, j’ai eu chaud ce jour là. Mais plaise à Dieu, tout va pour le mieux. Tant qu’il y a la vie il y a de l’espoir c’est ce que je me suis dit. Mais j’avais eu la peur de ma vie. Tout ça, c’est bien ça forge.

Que faites-vous dans la vie à part le Slam ?

En dehors du Slam, je suis aussi artiste comédien. Je fais également du business. Comme je l’ai dit, je n’ai pas encore atteint l’étape pour vivre de mon art, même si cela m’apporte à manger. Puisque ce n’est pas un travail régulier et précis, je ne peux pas dire que je vis de mon art. Je ne me nourris pas exclusivement de ça.

Que pensez-vous du Slam au Bénin ?

Concernant le Slam au Bénin, je dirai tout simplement que nos aînés ont fait de leur mieux. La nouvelle génération est en train de prendre la relève. Parce qu’il y a franchement quelques jeunes qui ont le talent en eux. Mais malheureusement, nous ne sentons pas un réel accompagnement et un réel soutien de la part de nos aînés. Ce n’est pas qu’ils ne le font pas, mais, qu’ils en fassent plus. On a besoin qu’ils soient les pionniers du Slam de notre pays le Bénin. S’ils ne sont pas derrière nous pour nous guider en quelques sortes, je pense que le Slam va s’assombrit, ce qu’on ne souhaite pas. Jusque-là, il n’y a pas de grands événements de Slam organisés par le Bénin. Cela aurait pu permettre à nos aînés de voir ce que nous savons faire.

Avez-vous eu des featuring ?

Pour l’instant, je ne fais que des prestations. Je n’ai jamais eu à enregistrer un de mes Slam. Il m’arrive de travailler souvent avec d’autres slameur, mais les featuring non. Mais un frère et moi, avons l’habitude de travailler ensemble. Il s’appelle ‘’Lyriciste Enigmatique’’. Si je vais appeler ça featuring, alors oui, je le fais souvent avec lui.

El-Gaf, un texte de Slam pour conclure cet entretien ?

« Je suis ce que je suis et ce que tu penses que je suis

Et si je te fuis ce n’es point pour que tu me suives

Très souvent, on ne dit pas ce qu’on pense

Mais on pense ce qu’on dit

Pourtant ce qu’on dit et ce qu’on pense se compensent et représente ce qui est

Ce que chaque être cache en son sein

Comme le disait l’autre, “je pense donc je suis”

Moi je dis ce que je pense et je pense ce que je dis

Je vis donc je me dépense

Nuance, je suis en pleine repentance

Je panse ma panse et danse au rythme de la cadence de mon appétence qui depuis ma tendre enfance essence mon existence qui n’a plus de sens depuis que j’ai perdu l’usage de mes sens

Que dis-je ?

J’ai perdu mon aisance et l’essence de ma vie

Je me dois donc de marquer ma présence pour que l’histoire retienne de mon histoire, une histoire pleine d’expériences…

 

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Comments

  • Très impressionnant.
    Ce gar je l’admire quant il eqt sur scène. Courage à toi champion

    Wahabou LAFIA KODA/ PCFC FNEUP 29 octobre 2021 10 h 11 min Répondre
  • Belle rédaction ❤️

    Salomé KOHOUGBALA 29 octobre 2021 10 h 16 min Répondre
  • Courage à lui. Que l’État songe un jour pour la promotion du slam au Bénin.
    Vraiment courage 🙏🙏

    Sabi Gnannou SABI SIO 29 octobre 2021 10 h 43 min Répondre
  • BROD’ART force à toi. Tu as tout dit et voilà, que l’avenir sourit à tous !

    Alphaseïd 29 octobre 2021 10 h 54 min Répondre

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