SORTIE MÉDIATIQUE DU CONSEIL MUNICIPAL DE PARAKOU : Charles Toko condamne les propos tribalistes d’Aboubacar Yaya . Voici l’appel à l’unité du maire et son conseil

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SORTIE MÉDIATIQUE DU CONSEIL MUNICIPAL DE PARAKOU

Charles Toko condamne les propos tribalistes d’Aboubacar Yaya

. Voici l’appel à l’unité du maire et son conseil

A quelques jours du démarrage de la campagne électorale pour les communales et municipales du 17 mai prochain, certains probables candidats en manque d’arguments face aux populations, se lancent déjà dans des propos discoutois susceptibles de mettre en mal la cohésion et l’unité nationale dans la troisième ville à statut particulier du Bénin. Le dernier cas en date est celui de l’ancien ministre d’État Aboubacar Yaya qui a fait de graves déclarations publiques qui frisent du tribalisme dans une ville cosmopolite en plein essor de développement. Face à ces dérives verbales, le conseil municipal a donné de la voix ce jeudi 20 février en condamnant ces genres de propos venant d’une personnalité de la trempe du docteur Yaya. Dans son discours, le maire Charles Toko appelle tous les parakois à l’unité. Lisez l’intégralité de sa déclaration face à la presse en présence de têtes couronnées, sages et élus locaux.

Edouard ADODE

« Chers Journalistes,
Dans sa pré-campagne pour la conquête de la mairie, Monsieur *Aboubacar YAYA, ex Ministre d’Etat du Bénin*, s’en est pris à ma gouvernance au cours de cette semaine. Si j’estime que cela est de bonne guerre, il a cependant légèrement dépassé les bornes lorsqu’il touche à des questions sensibles d’unité, de cohésion sociale, de cohabitation pacifique au sein de la *commune de Parakou*. En effet, il a déclaré que le *Maire Charles TOKO* a peuplé la mairie d’étrangers allant jusqu’à dire que je n’ai rien trouvé d’autre que de nommer un *SOMBA* comme Secrétaire Général de la mairie. Monsieur *Aboubacar YAYA* révèle ainsi sa méconnaissance des spécificités ethniques du Bénin et son projet de modèle de gouvernance de la ville de Parakou.

Sur les spécificités ethniques

Aucune ethnie au Bénin n’est connue sur l’appellation de SOMBA. Les historiens nous apprennent que *« l’expression Somba désigne un peuple qui regroupe un ensemble de communautés, Waama, Berba, Otammari, Natemba et Yendé, ».

Plus globalement, « les Somba forment un ensemble de peuples établis dans la chaîne de l’Atacora, au nord-ouest du Bénin et au Togo »

De nos jours, l’expression SOMBA est utilisée de manière péjorative pour désigner le même groupe de communautés. On aime à faire croire que ce sont des sous hommes. Est-ce de cette manière qu’un prétendant au fauteuil municipal perçoit une partie de ses concitoyens, ceux qu’il espère diriger, ses possibles futurs administrés?.

Sur son projet de modèle de gouvernance

Le Ministre Aboubacar YAYA, déclare que les ressortissants d’autres ethnies qu’il qualifie d’étrangers à Parakou, ne sont pas en droit de participer à la gestion du pouvoir. Ces étrangers qu’il appelle sous des noms divers d’oiseaux (pintades, perdrix, pigeon, coq…) ne sont rien d’autres que les Fons, les Adja, les Nagots, les Peulhs, les Yom, les Lokpa; qu’il ajoute tout bonnement à ceux qu’il appelle SOMBA.

Une fois encore, c’est cet ensemble que l’ex Ministre d’Etat estime être indigne de participer à la gestion de la cité. Et, pourtant la constitution du Bénin recommande l’unité nationale et l’accès équitable des béninoises et des béninois aux emplois publics et, partant, à la gestion des affaires publiques.

J’en ai été franchement écœuré surtout au regard du rang de celui qui parle. Monsieur Aboubacar YAYA n’est pas des moindres dans ce pays. Docteur et Professeur d’Université, il a occupé des hautes fonctions dont la toute dernière est Ministre d’Etat chargé de la fonction publique. Donc éducateur et Autorité nationale, il ignore totalement que le modèle de développement de la commune de Parakou doit tenir compte de son caractère cosmopolite.

Au demeurant, je voudrais rassurer les uns et les autres, ressortissants de divers groupes ethniques et fiers de l’être, vivants, travaillant et contribuant plus qu’activement au développement de Parakou, que ces propos n’engagent que Monsieur Aboubacar YAYA. Parakou a plus que besoin de tous ses fils et filles, dignes béninois pour relever son développement.

Nous n’allons pas, à cause du pouvoir ou des appétits malsains, réveiller les démons du passé. Tout le monde se souvient encore de ces malheureuse parenthèses : 1963 et 1991 et de leurs conséquences néfastes pour Parakou et le pays tout entier.

Restons sereins et ayons la tête sur les épaules pour traverser la période électorale dans la paix et la cohabitation pacifique. Privilégions les débats d’idées constructives et défendons sainement nos projets de société respectifs. Le peuple, désormais mature et qui sait d’où il vient et où il va, jugera.
Je vous remercie »

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Daabaaru