SUIVI DES GROSSESSES ET LUTTE CONTRE LA MORTALITÉ PÉRINATALE EN AFRIQUE : Armel Otékpo et trois jeunes africains créent l’application Wohever

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Women Health Everywhere (Wohever) est la nouvelle application créée par quatre jeunes talents africains pour apporter des solutions aux nombreux problèmes qui minent le secteur de la santé notamment le suivi de la santé des femmes enceintes en Afrique en général et au Niger en particulier.

Selon Armel Lémonla Otékpo chef d’équipe de Wohever, la mise en place de cette application entre dans le cadre d’un programme auquel ils ont postulé. « Nous nous sommes mis ensemble pour soumettre à l’appel à candidatures du Colab Sme qui est un programme qui vise à connecter les acteurs de la Santé de la Mère et de l’Enfant (Sme) au Mali et au Niger, et à promouvoir les initiatives multiacteurs pour changer concrètement le quotidien de millions de femmes et d’enfants. Nous avions été sélectionnés parmi les 5 meilleurs projets au Niger à recevoir un financement de 4.000 euros d’abord et suite à un suivi évaluation à mi-parcours, les méritants reçoivent un accompagnement de 6.000 euros pour une accélération de leur projet, soit un total de 10.000 euros en suivant un programme d’accompagnement cadré sur deux ans afin de construire une innovation responsable », a-t-il fait savoir avant de préciser que « ces différents encadrements, formations, renforcements de capacités venaient des différents experts partenaires nationaux et internationaux du Colab tels que Bond’Innov, Ird, MakeSense Africa, avec le soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères ». À en croire le chef d’équipe, plusieurs raisons ont concouru à la création de cette application.

Ce qui a motivé

C’est une évidence. Le suivi de la santé des femmes enceintes, des mères et des enfants laisse à désirer surtout dans les zones reculées à cause de la non-dématérialisation de la plupart des services de santé. Par ailleurs, le ratio sage-femme et médecins en fonction de l’effectif de la population est loin d’être respecté dans les hôpitaux publics du continent. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), le taux de mortalité est de 1500 femmes / jour dans le monde en voulant donner naissance, dont au Niger 536 cas ont été enregistrés. De plus, selon les études de Bizo O. I. (2018) : 501 cas de mortalité périnatale ont été enregistrés seulement à la maternité Issiaka Gazobi du Niger.

Ainsi, Armel Lémonla Otékpo et son équipe comptent au regard de la situation, « pouvoir utiliser les opportunités qu’offrent le digital de nos jours pour optimiser le suivi et la gestion des grossesses dans les hôpitaux. Dans un second temps, permettre à la femme d’avoir un sentiment de suivi total de sa grossesse et une meilleure gestion de son temps et du bien-être de l’enfant ».

La particularité de cette application digitale est qu’elle est conçue de sorte à optimiser le travail du médecin et le suivi de la mère. Elle dispose également d’une base de données très riche pour aider à l’amélioration du mieux-être des femmes en période de grossesse au Niger. « Cette plateforme dispose d’un système de notification pour le rappel des différents examens, injections et traitements afin que l’enfant reçoive tous les soins appropriés, et des contacts ressources (comme le conjoint). En cas de perte de carnet de soins, la femme ou le médecin peut déjà consulter la page numérique de la plateforme pour la traçabilité », a expliqué le chef d’équipe de l’application Wohever.

Fonctionnelle pour le moment au Niger, les concepteurs de l’application comptent l’étendre dans les prochains jours, à d’autres pays. « Notre vision dans un an est de pouvoir connecter tous les centres hospitaliers de Niamey sur Wohever pour le suivi de la mère et l’enfant, de continuer à améliorer l’application avec l’appui des acteurs, et de la déployer sur tout le territoire et maintenant dans les autres pays de la sous-région. Notre vision est large et ne se limite pas au Niger ni au Sahel », envisage Armel Lémonla Otékpo. Ainsi, des projets sont en cours pour une meilleure vulgarisation de l’application au sein des hôpitaux. « Nous continuons à travailler sur l’application en intégrant tous les paramètres qui nous reviennent comme suggestion, l’exemple de l’utilisation de la langue locale qui facilitera la prise en mains avec nos parents analphabètes, etc…. De plus, nous continuons la sensibilisation afin de faire adhérer le maximum de chefs d’entreprises ayant des cliniques et d’obtenir les différents agréments auprès des autorités publiques pour son utilisation dans les centres de santé publique », a-t-il fait savoir.

Samira ZAKARI

 

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