Certains commerçants de mauvaise foi profitent de cette période de pandémie du coronavirus pour augmenter le prix des produits de première nécessité sur le marché. Malgré les mises en garde de la ministre de l’industrie et du commerce Shadiya Assouman, le phénomène subsiste toujours. Dans les marchés, boutiques et autres lieux de vente, les prix ordinaires de ces produits demeurent à la hausse. Face à cette situation, les consommateurs appellent les autorités à la répression.
Wilfried AGNINNIN
C’est une pratique déloyale qui n’épargne aucun consommateur des produits de première nécessité. Selon Aïssétou revendeuse de savon au marché Arzèkè de Parakou, ce phénomène est dû à l’installation du cordon sanitaire autour de quelques villes du Sud-Bénin. « Avant je prenais le carton de savon à 6 000 F cfa pour revendre à 6 200 F cfa, aujourd’hui le prix a changé c’est devenu 6 300 F cfa donc moi même je revends ça à 6 500 F pour trouver 200 f de bénéfices. C’est parce qu’ils ont fermé la voie », a-t-elle tenté de justifier.
De son côté, Zouliath tenancière d’une boutique de vente de divers justifie également la situation par l’avènement de la Covid-19. « C’est la maladie du coronavirus qui fait tout ça, nous mêmes là on achète les produits comme ça. Avant, le bidon d’huile était à 14 000 F maintenant c’est devenu 14 500 f », a-t-elle expliqué. Rencontrée au marché Arzèkè de Parakou, Bilikissou Torou a fait savoir pour sa part que les prix des produits de première nécessité ne devraient augmenter, car le cordon sanitaire est déjà levé depuis le lundi passé. Elle a saisi l’occasion pour inviter les autorités à prendre les dispositions pour décourager ces commerçants véreux.
Ce que disent les autorités
A travers un communiqué en date du 5 mai dernier, la ministre de l’industrie et du commerce Shadiya Assouman a fait savoir que les mesures de riposte contre la propagation de la pandémie du coronavirus ne concernent pas le transport des marchandises. A l’en croire, rien ne saurait expliquer cette surenchère notée. « Il m’a été donnée de constater que certains commerçants prennent cela comme prétexte pour créer de la surenchère sur les produits de première nécessité tels que le riz, le maïs, le gari, l’huile, le sucre, le savon, la tomate, le mil, le haricot et le bétail qui sont pour l’essentiel des produits locaux », a-t-elle constaté. Selon la ministre, le gouvernement ne saurait tolérer une telle spéculation qui fragilise le panier de la ménagère. Elle a rassuré que les dispositions sont prises pour sanctionner avec la dernière rigueur les commerçants qui se donnent à cette pratique déloyale.
Pour Auguste Nougbodjingni président d’une association de défense des consommateurs du septentrion, la sortie de la ministre fait suite aux plaintes de son association. « Le constat est amer sur le terrain. Les commerçants profitent de toutes les situations pour faire de surenchère sur les peuples. La pandémie ne devrait pas engager ces genres de comportement. Pourquoi parce que, vous devez constater que les marchandises passent librement », a-t-il fait remarquer. Selon lui, l’association des consommateurs veille aux grains en collaboration avec la direction départementale du commerce et de l’industrie. « Nous avons des personnes sur le marché qui contrôlent ces genres de situation de commerçants véreux. », a rassuré Auguste Nougbodjingni. A l’en croire, la répression n’a pas encore démarré pour cause de la campagne électorale qui occupe actuellement les autorités. Pour Auguste Nougbodjingni, il revient aux autorités de prendre des décisions afin de mettre fin à cette pratique déloyale.
En attendant la répression sur le terrain, les consommateurs continuent de subir les conséquences du coronavirus.