« Mieux vaut tard que jamais », dit-on. La junte militaire malienne a mené le bon combat et la lutte a payé. En effet, la Cour de justice de l’Union Economique et Monétaire Ouest-africaine (Uemoa) a ordonné le jeudi 24 mars 2022, la suspension des sanctions prises en janvier dernier contre le Mali. Ces sanctions faisaient suite au manquement de la junte à son engagement de rendre prochainement le pouvoir à des civils. Cette décision est prise après deux recours formulés par un collectif d’avocats qui avait saisi cette Cour, le 15 février 2022, contre les sanctions prises le 9 janvier par les dirigeants de la Cedeao. Le premier recours demandait leur abrogation et le second la suspension de leur application en raison de leur impact sur la population.
Quelques sanctions prises contre le Mali en son temps
Plusieurs sanctions ont été prises contre le Mali suite au coup d’État du 18 août 2020 et du 24 mai 2021. Ainsi, le 18 août 2020, la Cédeao a suspendu le Mali de toutes ses instances, le 25 Août 2020 l’Organisation Internationale de la Francophonie (Oif) a, à son tour, suspendu le Mali de ses instances et le 16 septembre 2021 la Cédeao menace d’imposer des sanctions sévères contre le Mali « si les militaires ne rendaient pas le pouvoir en février 2022 », date prévue pour les élections. De même, le 7 novembre 2021, la Cédeao annonce l’interdiction de voyage et le gel des avoirs financiers des autorités de la transition du Mali. Le 17 novembre 2021, la Cédeao établit une liste de 149 personnalités du gouvernement malien et du Conseil National de Transition (Cnt), visées par des sanctions individuelles. Les communautés régionales décident de la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Mali et les pays de la Cédeao, la suspension de toutes les transactions commerciales avec le Mali, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité. Malgré toutes ces sanctions, le Mali est resté sur sa position.
La lutte a payé
La ténacité de la junte militaire face aux différentes sanctions a fini par payer. C’est ce qu’il convient de retenir de cette décision de la Cour de l’Uemoa qui suspend les sanctions infligées au Mali. Cela prouve à suffisance que les décisions de la Cedeao ne sont pas fondées. Elles sont ainsi prises en faveur d’un camp. De tout ce qui précède, l’on peut dire que la Cedeao a vraiment trouvé “garçon” sur son chemin. La lutte engagée paie toujours.
Wilfried AGNINNIN
