Le Secrétaire général de la Confédération des Syndicats Autonomes (Csa ) du Bénin (Csa-Bénin), Anselme Amoussou, n’est pas content du gouvernement béninois qu’il accuse d’avoir enterré toute forme de dialogue social. Invité de l’émission « De vous à nous » sur Peace Fm le dimanche 25 mai 2025, il a affirmé que les cadres de concertation entre l’État et les partenaires sociaux ne fonctionnent plus, faute de volonté politique. Il pointe en particulier la Commission Nationale de Concertation, de Consultation et de Négociations collectives (Cncc), aujourd’hui «vidée de son essence», où même les patronats récemment intégrés n’y trouvent plus de sens.
Selon lui, le recul est tel qu’il ne s’agit plus de défendre des revendications, mais de lutter pour le droit même d’exister en tant que syndicat. Le ministre du Travail est notamment mis en cause pour avoir remplacé la traditionnelle rencontre du 1er mai avec les centrales syndicales par un simple discours télévisé. «Ce n’est pas du dialogue, c’est un monologue», déplore-t-il, estimant que les autorités n’ont plus rien à dire ni à écouter. Il décrit une gouvernance sourde, fermée à toute discussion, où les demandes sont ignorées et les rencontres inexistantes.
Anselme Amoussou exprime sa nostalgie d’un temps où la transparence, le respect mutuel et les négociations réelles existaient encore. Aujourd’hui, dit-il, les partenaires sociaux sont méprisés et réduits à l’impuissance. Il craint que cette stratégie du silence ne fabrique une «poudrière sociale» et appelle à la résistance pacifique, à la vigilance et à la défense de l’héritage syndical du Bénin. «On ne peut pas laisser saccager ce que nous avons construit au fil des années», avertit-il.
Pour le syndicaliste, la situation actuelle traduit un affaiblissement démocratique dangereux. Le dialogue social, outil essentiel pour prévenir les crises et garantir la justice sociale, a été abandonné. Anselme Amoussou en appelle à un sursaut national pour restaurer les espaces de concertation et redonner une voix aux travailleurs. Son message est clair : sans écoute, il n’y a ni paix sociale, ni avenir collectif.
La Rédaction