TRAQUE DES CYBERCRIMINELS PAR LE GOUVERNEMENT DU BÉNIN : Voici ce que proposent certains citoyens

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Le gouvernement béninois dans son désir d’arrêter jusqu’au dernier cybercriminels, procède depuis peu, par le biais des forces de l’ordre et des agents de renseignements à l’arrestation de tout individu auteur d’actes cybercriminels. Cette chasse devenue plus intense et récurrente, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les arnaques, les escroqueries et autres délits d’ordre cybercriminels et ne laisse aucun citoyen indifférent. Ainsi, les avis diffèrent d’un citoyen à l’autre. Quelques personnes rencontrées dans la ville de Parakou se prononcent sur la question et font des propositions de solutions à l’endroit du gouvernement et des autorités judiciaires du pays. C’est à travers une tribune libre réalisée par la rédaction. Lisez plutôt. 

Athalie GBAGUIDI & Huguette LAWANI (Stgs)

Arnaud Lankpo, gérant d’une boutique

« Je pense que l’initiative du gouvernement contre la cybercriminalité est salutaire, en ce sens qu’elle permet d’éviter le développement des vices que sont la paresse à laquelle se livre la jeunesse, la recherche du gain facile, l’impolitesse notoire dont fait preuve la jeunesse envers les parents, les personnes âgées et les autorités à divers niveaux. Nous avons également la déscolarisation des jeunes filles qui se laissent séduire par des cadeaux et promesses faits par ces cybercriminels, la baisse de la promotion de l’excellence dans les établissements d’apprentissage, car, désormais les jeunes ne gagnent plus leur vie à la sueur de leur front. Aussi, il faut noter que la cybercriminalité pousse les jeunes à verser le sang humain pour des sacrifices dans l’objectif de gagner beaucoup d’argent sans aucun effort. Je suggère au gouvernement de rester inflexible dans la lutte contre la cybercriminalité. Il doit dialoguer avec les jeunes déjà arrêtés afin de découvrir les compétences en eux et leur créer des centres spéciaux de formation afin de permettre leur insertion dans les structures où ils pourront gagner désormais leur vie honnêtement. Alors ces derniers seront de véritables modèles pour la génération montante ».

Eric Hounkpatin, entrepreneur

« Le nom que je voudrais donner à l’opération lancée par le gouvernement est “Zéro gayman au Bénin”. Cette activité menée par les jeunes et autres a des conséquences positives et négatives sur chaque jeune en particulier et sur le pays en général. Avec un portable Android ou un ordinateur, un cybercriminel peut vivre dans le luxe (belles maisons, grosses motos, belles voitures). Mais allez voir les victimes d’accidents. Ce sont ces jeunes qui roulent sans le moindre contrôle. D’autres meurent sans maladie parce qu’ils sont prêts à vendre leur âme pour de l’argent et passer peu de temps sur terre. Tout cela réduit la population. Par ailleurs, nous constatons que si rien n’est fait d’ici 10 à 20 ans, le Bénin sera réellement un désert de compétence. L’excellence a déserté le forum. Qui seront formés dans ces lycées que veut construire le gouvernement au moment où les jeunes finissent les études en classe de 4ème pour prendre le chemin de la cybercriminalité ? Le vol n’a pas deux noms. Courage au gouvernement. Je voudrais alors proposer au gouvernement que les condamner à 10 ans ou 20 ans d’emprisonnement ne serait pas la solution sinon, on assistera au pire et au manque de main d’œuvre. Ces gens peuvent être déposés dans un centre où ils seront formés dans les domaines comme l’agriculture, l’élevage et autres. La Chine fait former ses prisonniers et ces derniers vont travailler pour rapporter de l’argent à l’Etat »

Cyriaque Aïvo, gestionnaire d’un kiosque de Mobile Money 

« Ce que moi je pense par rapport à cette affaire, c’est que les responsabilités sont partagées. La première se situe au niveau du gouvernement béninois qui n’a toujours pas encore mis des stratégies en place pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés. Nous sommes en Afrique. Quand les parents supportent jusqu’à un niveau donné, ils abandonnent. Peu sont ces parents qui aident leurs enfants à trouver un job ou à s’insérer professionnellement, pire quand ils sont pauvres, ils mettent tout leur espoir sur l’enfant qui a pu se défendre jusqu’à la licence. Et quand tu ne fais toujours rien pour leur venir en aide financièrement, on te considère comme un vaurien, un farfelu malgré ton diplôme universitaire. Il faut que l’État voit dans ce sens, afin que l’insertion des jeunes soit prioritaire. Également, qu’il pense à privilégier le système éducatif technique et professionnel à travers des lycées où les formations seront de courtes durées et moins coûteux. À la jeunesse qui se livre à cette activité à risque, c’est vrai que c’est difficile de trouver un emploi dans le pays après de longues études, mais il faut savoir prendre par le bon chemin. Ne pas prendre par des raccourcis qui pourraient hypothéquer l’avenir à jamais. C’est sûr que ces jeunes cybercriminels une fois derrière les barreaux seront en train de regretter amèrement leur acte et seront près à renoncer à tout juste pour être libre. Ce qui est fait est fait, or ils pourraient éviter cela par l’auto emploi, il y a des étudiants cordonniers, d’autres vont faire le lavage auto-moto, ce n’est pas qu’ils sont bêtes, juste qu’ils veulent vivre dignement avec la paix du cœur. “Tout bien mal acquis ne profite jamais ”»

Adjaratou Imorou, institutrice dans une école maternelle

« De mon côté je trouve que c’est bon que les cybercriminels soient en train d’être arrêtés, mais une fois en prison, faut qu’ils sentent que c’est du bien que l’État leur veut. Donc, le gouvernement peut initier pour eux, des séances d’orientation, de communication sur les enjeux de la cybercriminalité, leur permettre de s’exprimer en donnant leur point de vue. Ceci, leur permettra de faire une introspection et de constater eux-mêmes les dégâts qu’ils ont causé à plusieurs familles »

Germaine I. étudiante à l’Université de Parakou 

« Selon moi, ces traques n’ont pas le droit d’être parce que la plupart du temps ce sont ces jeunes qui sauvent leurs parents quand ils sont dans des situations de santé compliquées, surviennent aux besoins de leurs frères et sœurs. Bref ils ont trop de charge à porter. La vie est chère et chacun se défend comme il peut, si on peut permettre aux filles de se prostituer pourquoi ne pas donner libre choix au cybercriminels ? Si c’est la méthode qu’ils ont trouvé pour se sortir de la précarité. Pour moi, les autorités doivent revoir leurs stratégies, afin d’aider cette jeunesse à fleurir et non à concourir à sa perte ».

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