TRAVAIL DES ENFANTS AU BENIN : Des âmes innocentes livrées à la dureté de la vie

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TRAVAIL DES ENFANTS AU BENIN

Des âmes innocentes livrées à la dureté de la vie

L’enfant est un être fragile, vulnérable qui doit faire l’objet d’un intérêt particulier et d’une protection spécifique. Au Bénin en général et dans le département du Borgou en particulier, le travail des enfants continue par gagner du terrain dans presque toutes les communes. Les enfants font l’objet de discrimination et continuent par subir toutes sortes de violences dans leurs entourages et sont même obligés de mener des activités génératrices de revenus au profit des adultes avant de survivre. Cette forme de maltraitance n’est pas sans inconvénients sur la vie de ces êtres sans défense.

Samiratou ZAKARI (Stg)

« Le travail des enfants est toutes sortes d’activités exercées par un enfant, et qui porte atteinte à sa scolarité, qui constitue un obstacle à son développement personnel, qui agit sur son état de santé, sa sécurité et sa moralité », a défini le Directeur départemental du travail, Ramanou Arouna. Au Bénin plusieurs textes existent qui protègent les droits de l’enfant et selon la législation béninoise, peut être admis à un travail tout enfant ayant à partir de 14 ans d’âge. Mais le constat est que ces textes ne sont pas toujours respectés dans le département du Borgou. Parakou, 3ème ville à statut particulier est une ville où les enfants font objet de toutes sortes de violences. Des séances de sensibilisation sont organisées fréquemment dans le département avec les parents et autres acteurs concernés pour un changement de mentalité. Mais malgré les efforts fournis par la direction départementale du travail, le phénomène de travail d’enfant prend de plus en plus d’ampleur dans le département a laissé entendre Ramanou Arouna.

Les causes de cette situation ahurissante

La raison principale qui peut expliquer le travail des enfants dans le département du Borgou est la pauvreté extrême dans la plus part des familles. Ce qui pousse certains parents à exploiter économiquement les enfants afin que ceux-ci subviennent aux besoins de la famille. « Je suis mère de 6 enfants, mon mari et moi n’avons pas les moyens nécessaires pour subvenir à leur besoins. On était donc obligé de placer deux de nos enfants de 7 et 9ans au près des familles riches. L’argent qu’on nous donne le mois permet d’assurer nos besoins », a confié dame Mariam femme au foyer à Parakou. Paul un jeune garçon de 10ans surpris en train de soulever un marteau dans un atelier de soudure nous en dit plus. « Je suis l’aîné de ma famille, mes parents n’ont pas assez de moyen, ils ont alors jugé qu’en apprenant le métier de soudure vu mon jeune âge, je pourrais vite gagner et m’occuper de mes frères, alors que si j’allais à l’école je peux finir et ne pas gagner d’emploi », semble justifier le jeune garçon. Face à cette situation les parents semblent être les principaux responsables. Il y a aussi certaines pesanteurs sociologiques qui obligent les enfants à mener certaines activités qui vont au-delà de leurs capacités. Cas des enfants talibés en Islam et aussi des enfants bouviers en milieu peulh.

Formes de travail des enfants au Bénin

« En effet, les enfants sont exploités sur plusieurs formes », a fait savoir le directeur départemental du travail, Ramanou Arouna. On assiste à l’exploitation des enfants dans les carrières de gravier et autres, le travail des enfants dans les ateliers d’apprentissages, le travail des enfants dans les marchés comme vendeuses, le travail des enfants comme vidomègon », a-t-il exposé par la suite.

On a aussi la mendicité qui est une autre forme de maltraitance des enfants. Les enfants talibés constituent des fonds de commerce pour leurs maîtres. « Le coran ne prescrit pas la mendicité » a clarifié Moussa Daouda, Islamologue et prédicateur à la mosquée Alhouda de Parakou. Dans la totale ignorance des prescriptions islamique ou animés par l’esprit machiavélique, ses maîtres jurent au nom de la religion pour exploiter ces âmes sans défense. « Chaque matin, on quitte la maison à 7h pour aller mendier, on se promène dans la ville et on est tenu de ramener quelque chose à notre maître le soir. Les jours où on ne gagne rien, on a peur de rentrer à la maison car on est fouetté à coup de lanière » à confié avec hésitation Malick un jeune de 8ans mendiant rencontré au quartier dépôt de Parakou.

Les enfants victimes d’exploitation sont sujets à plusieurs difficultés. Vu les secteurs d’activités, les conditions de travail des enfants sont généralement éprouvantes. Ils sont soumis à des travaux avilissants ne tenant pas compte de leurs âges. Sur le plan de la santé, plusieurs maladies comme les infections pulmonaires, de la peau peuvent survenir chez l’enfant. Aussi la plupart de ses enfants sont condamnés à l’analphabétisme à vie car ils ne vont pas à l’école. Isolés souvent privés de leur famille, ils souffrent de manques affectifs. Aussi le fort stress vécu quotidiennement par les enfants peut entraîner des graves problèmes physiques et psychologiques.

Le travail des enfants est une cruelle réalité. Mais pas une fatalité. « L’enfant c’est la relève de demain et la relève ne peut être assurée que par un enfant qui est apte psychologiquement. L’enfant est un joyau qui doit être conservé et protégé. Les parents doivent sortir de leur ignorance et aider les autorités à mettre fin à ce phénomène de travail des enfants dans le département du Borgou. Tout enfant a droit à l’éducation, il n’a jamais demandé à naitre et quel que soit le degré de pauvreté des parents ils doivent s’assurer d’offrir un avenir radieux à leurs progénitures. Les acteurs à divers niveau doivent alors intensifier la sensibilisation pour que cesse ce phénomène

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