UNE VIE, UN MÉTIER : Bernadette Boni retrace son parcours d’infirmière

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L’homme est redevable à sa communauté et doit aimer sa patrie. Cet acte de patriotisme permet de servir sa Nation avec loyauté et dévouement. Après service rendu à la Nation pendant des années, c’est une immense joie qui se lit sur le visage des personnes qui ont travaillé durement. Bernadette Boni, infirmière à la retraite depuis avril 2017 et qui réside à Papanè dans l’arrondissement central de Tchaourou raconte tout sur son parcours. C’est à travers votre rubrique ‘’Une vie, un métier’’. Lisez plutôt.

Romaine KPANA & Aboubakar FAÏSSAL (Etd Cfoman-Daabaaru)

Daabaaru : Dans quel domaine avez vous servi votre pays et pourquoi ce choix ?

Bernadette Boni : J’ai servi dans le domaine de la santé, je suis une infirmière. Pourquoi j’ai choisi ce métier? Parce que la santé me plaît trop, c’est ma passion. Soigner une personne, donner la vie à quelqu’un, c’est quelque chose qui me motive assez.

Comment avez-vous intégré ce corps de métier ?

C’est par un recrutement. En son temps, ce sont les prêtres de notre paroisse qui nous envoyaient pour les formations. Et j’ai commencé ma formation à l’hôpital de Boko dans la commune de N’Dali avant d’être recrutée à l’hôpital Saint Martin de Papanè (Tchaourou) en tant qu’infirmière. J’ai commencé ma formation à l’hôpital de Boko, le 24 octobre 1972, donc j’ai fait cinq ans de formation. Le 16 janvier 1977, j’ai été transféré à l’hôpital Saint Martin de Papanè. Je suis restée dans ce centre de santé jusqu’à ma retraite.

Quels sont les avantages de votre métier ?

Les avantages de mon métier sont énormes. Au moment du recrutement, ils m’ont recruté comme une aide-soignante et au fur et à mesure après les études, infirmière, parce que j’ai une formation interne dans l’hôpital. C’est un hôpital privé, donc j’ai été aide-soignante. Avec les études à l’interne, je suis devenue infirmière et après, il y avait des échelons qui s’augmentaient. L’autre avantage, c’est qu’après les soins, les patients que j’ai soignés des années plus tard, s’ils me voient, ils disent ‘’ah’’ voilà telle personne qui m’avait sauvé la vie. C’est Dieu qui sauve mais quand même, on se dit c’est lui qui a aidé mon enfant à faire ceci ou à faire cela. Donc voilà les éloges que font ces patients.

Qu’en est-il des inconvénients ?

Oui, les inconvénients de l’agent de la santé, il y en a. En faisant un soin, on peut s’infecter et en voulant injecter tu peux te piquer. Il faut quand même être vigilant. Il y a aussi des erreurs médicales ou fautes qui peuvent te conduire devant la justice, ce qu’on ne souhaite pas d’ailleurs. Voilà un peu des inconvénients de ce métier.

Quel a été le plus beau jour de votre carrière ? Racontez-nous 

Le plus beau jour de ma carrière, c’est le jour où l’hôpital m’a adressée ma lettre de retraite. Il est notifié que je dois être admise à la retraite. J’ai été jusqu’au bout de ma carrière. Je suis à la retraite, j’ai pris ma retraite or ce n’est pas donné à tout le monde. Je suis à la retraite, c’est le plus beau jour qui m’a émerveillé dans mon métier. Le plus beau jour encore qui m’a marqué dans ma carrière, dans ce métier, c’est le jour où j’ai occupé le poste d’une aide-soignante. J’ai été une infirmière générale de cet hôpital. Autre moment de joie, j’ai soigné un patient dont mon chef hiérarchique ne s’attendait pas à ce résultat satisfaisant. Donc, il m’a décerné une lettre de félicitations.

Racontez-nous le moment qui vous a le plus marqué négativement

Parfois, je peux recevoir un malade qu’on amène déjà en catastrophe dont il a trop tardé à la maison. En le faisant descendre de l’ambulance avant de l’amener dans l’urgence, il peut s’éteindre avant d’être étalé sur le lit, pour les premiers soins. Donc voilà un moment vraiment triste qui me touche profondément.

Quel conseil avez-vous à l’endroit de la jeunesse qui veut vous emboîter le pas ?

La première des choses, il faut avoir l’accueil parce que si tu n’accueilles pas un patient il serait découragé or l’accueil guérit déjà à au moins 50% les patients. Donc il faut bien accueillir le patient et avoir la vocation parce que si tu n’as pas la vocation et tu veux faire le métier d’agent de santé, tu n’arriveras pas. Il faut avoir la vocation. Le métier de la santé c’est un métier de sacerdoce. Donc ne considère pas qu’on aille pas te payer à cent pour cent. C’est un métier de sacerdoce, l’accueil et la vocation.

Votre mot de fin

Je vous remercie de m’avoir interviewé sur mon parcours professionnel. Tout le monde n’a pas cette chance de parler de sa carrière devant le micro. Je salue le travail que Daabaaru fait. Que le Seigneur vous bénisse

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Daabaaru