UNE VIE UN METIER : Lazare Houéfondé revient sur sa carrière de kinésithérapeute

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Aider les personnes en difficultés à retrouver le sourire, a toujours été une grande fierté pour lui. Il décide pour cela, de consacrer 30 années de sa vie aux personnes ayant perdu la mobilité de leurs membres. C’est Lazare Houéfondé, kinésithérapeute à la retraite. Au cours de sa carrière, il a servi avec dévotion et passion tous les patients qui étaient placés sous sa responsabilité. Pour ce premier numéro de l’année 2021 de votre rubrique  »Une vie un métier  », votre journal est allé à la rencontre de cet ancien agent du Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou (Chud ). Lisez plutôt.

Pourquoi avoir choisi faire carrière dans le domaine de la kinésithérapie?

Lazare Houéfondé : Déjà jeune, j’étais touché quand je voyais une personne en difficulté et surtout un handicapé qui avait du mal à se déplacer aisément comme les autres. Je me suis dis ‘une fois grand, je dois faire quelque chose pour venir en aide à ces personnes là, afin qu’ils aient la chance de marcher aisément.

Comment et quand êtes-vous devenu kinésithérapeute ?

Pour relayer les expatriés néerlandais qui avaient développé la kinésithérapie au Chud, je suis allé me faire former dans le domaine à Dakar au Sénégal. J’ai fini ma formation en 1991, et je suis rentré au pays où j’ai pris service au Chud Borgou.

Quels sont les avantages de votre métier ?

Comme avantage, je dirai qu’en tant que kinésithérapeute, on arrive à développer des relations personnelles avec nos patients. Aussi, parlerai-je du fait qu’on donnait satisfaction aux personnes qui étaient dans la douleur. Je ne sais pas si on peut appeler ça avantage mais ça procure un grand bien, on est satisfait d’aider les autres qui après, nous en sont reconnaissants. Aider quelqu’un qui était dans la douleur, à remarcher. J’ai aidé plusieurs personnes dans ce sens qui aujourd’hui, ne cessent de me remercier. Ils voient en moi, un sauveur. Ce métier m’a permis aussi d’être nommé directeur départemental par intérim de la famille au niveau des assistants sociaux.

Qu’en est-il des difficultés ?

Comme difficulté, il faut dire qu’en toute chose il y a toujours des problèmes. Mais, on arrive à s’adapter. Au début de ma fonction, on était logé dans une vielle bâtisse à l’intérieur du Chud et le plateau technique était presque même inexistant. C’était un peu difficile, mais on a su faire avec, encore que notre métier ne demandait pas grand chose comme matériel. Il fallait juste développer son intelligence et avoir la main pour traiter les gens.

Quel a été le moment le plus heureux de votre carrière ?

Ce qui m’a marqué, c’est toujours dans le travail. J’ai rendu beaucoup de service aux personnes handicapées, surtout les enfants qui avaient des malformations, des déformations et qui ne pouvaient pas bien marcher. Au niveau de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Boko, il y avait des missions chirurgicales qui venaient, où on prend en charge ces enfants. Et je faisais souvent partie de l’équipe de soin. Je peux dire que j’ai rendu beaucoup de services à ces âmes innocentes que j’en suis satisfait aujourd’hui. Beaucoup de parents me voient et disent,  » c’est grâce à ce monsieur que mon enfant marche aujourd’hui  ». Certains enfants, quand ils me voient aussi ne cessent de me dire merci car pour eux, c’est grâce à moi ils marchent. C’est forcément des moments qu’on ne peut pas oublier.

Parlez nous des moments tristes que vous ayez connus au cours de votre carrière ?

Des moments malheureux, je n’en ai pas connu vraiment. En tout cas, moi j’essayais toujours de prendre tout sportivement. Donc, tous ces moments là, qu’on peut considérer de triste se transformaient en moment heureux. Aussi, ai-je eu cette chance là d’être toujours responsable au niveau de mon service, donc les petits problèmes entre collègues, je n’en ai pas connu en tant que tel.

Un message à partager avec la jeunesse ?

Je demande aux jeunes de ne pas trop se presser pour l’emploi, il faut d’abord chercher à se former. Le boulot viendra après ou même, ils peuvent s’auto-employer si possible. Aussi, faut-il être conscient de ce qu’on fait, la conscience professionnelle c’est important pour une carrière. Quand vous travaillez, travaillez avec beaucoup de désintéressement et comme ça, vous irez beaucoup de l’avant. Mais, si vous voulez chercher le gain facile, vous allez régresser puisque vous n’aurez pas toujours ce que vous voulez. Et surtout, il faut servir sans rien attendre en retour. C »est seulement comme ça, vous pouvez gagner le pari de la vie.

Votre mot de la fin

Je reviendrai encore sur la jeunesse pour finir. Je les exhorte à chercher de l’expérience car, il ne suffit pas seulement de se faire former. Ensuite, servir avec conscience les populations, pour lesquelles nous sommes appelées à agir. Je vous remercie pour cette occasion que vous m’offrez de m’exprimer.

Propos recueillis et transcrits par Samira ZAKARI

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