USAGE DU NUMERIQUE DANS L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE A PARAKOU : La salle Numérique du Ceg Albarika, comme un outil d’éducation et d’épanouissement des élèves filles . Les actions du Plan International Bénin à encourager

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Les Technologies de l’Information et de la Communication (Tic) s’imposent aujourd’hui dans tous les domaines d’activités. Dans le secteur de l’éducation, le besoin se fait sentir surtout dans l’enseignement primaire et secondaire, au point où le gouvernement béninois à travers le ministère du numérique et de la digitalisation a installé des salles numériques dans certains établissements scolaires du Bénin. Le Collège d’Enseignement Général (Ceg) Albarika de Parakou fait partie de ces établissements bénéficiaires. Ainsi, grâce à cet outil de nouvelle génération, ce collège fait aujourd’hui école à Parakou et inspire plus d’un à travers l’usage des Tic dans les matières enseignées. Par cette démarche, l’on est rassuré d’un avenir radieux des élèves en l’occurrence des jeunes filles au regard des nombreux avantages et opportunités que présentent le numérique. Une initiative salutaire que les décideurs politiques doivent accompagner activement comme le fait déjà l’organisation Plan International Bénin. 

Wilfried AGNINNIN

Le Ceg Albarika est un établissement secondaire situé dans le premier arrondissement de la ville de Parakou. Il dispose des enseignants de qualité pour le déroulement des cours. Au côté de cela, ce collège est doté d’une salle multimédia et informatique. Ce qui permet aux apprenants de cet établissement de vivre la réalité des cours théoriques à la pratique. L’usage du numérique est ainsi largement développé pour mieux assurer la différenciation de l’enseignement et pour favoriser l’interactivité et le plaisir d’apprendre.

Déroulement des cours à la salle multimédia

C’est une salle numérique construite sur un socle en béton. Ce bâtiment préfabriqué est équipé entre autres, de 41 ordinateurs dont 40 pour les apprenants et 1 pour l’enseignant, d’un tableau interactif, d’un projecteur, d’une armoire de rangement, d’un routeur pour la connexion internet haut débit, d’un logiciel de gestion de classe et des contenus numériques pédagogiques.

Pour Lucien Gagni professeur de philosophie pris en interview en plein cours avec ses élèves dans la salle multimédia, le cours comprend 3 phases. « Il y a la phase théorique qui se fait en classe, il y a une phase exercice qui se fait en classe et une phase pratique qui se fait dans la salle numérique. On vient souvent avec des vidéos, la vidéo peut-être un documentaire ou une conférence qui parle du sujet en question. Nous sommes actuellement en train de visualiser un documentaire qui parle de conscience et de l’inconscient. L’élève suit, quand il finit de suivre on lui pose des questions, et c’est à travers des réponses que l’enseignant l’aide à construire son savoir. Les élèves peuvent suivre directement la vidéo sur leurs tablettes et poser même des questions directement via leurs tablettes », a-t-il fait savoir. Selon Fadilath Mora Chabi, élèves en classe de terminale A au Ceg Albarika de Parakou, « on avait déjà fait la théorie en classe, actuellement nous sommes en train de faire la pratique qui consiste à suivre un documentaire sur le cours qu’on avait déjà fait en classe. A chaque fois, le professeur marque une pause, et il nous explique le documentaire ». Le responsable de la salle multimédia et informatique du Ceg Albarika, a confié que les enseignants témoignent de l’impact du numérique sur le niveau de connaissance des élèves. Ainsi, les notions enseignées sont mieux maîtrisées et comprises par les apprenants. « Au Ceg Albarika, le numérique n’est plus un mythe, c’est devenu une réalité, une nécessité, et tous les professeurs ont commencé par s’habituer à son utilisation », s’est-il réjoui avant d’ajouter qu’au « niveau de la salle informatique, on privilégie les filles que les garçons lors des séances d’apprentissage en informatique. Parce que cette salle est essentiellement dédiée à l’Education Santé Sexuelle (Ess) ».

Les avantages des Tic pour les filles

Les opportunités et avantages qu’offrent aujourd’hui les Technologies de l’information et de la Communication (Tic) ne sont plus à démontrer. Selon l’Union Internationale des Télécommunications (Uit), plus de 90 % des métiers dans le monde entier requièrent déjà des compétences digitales. Pour Inès Atekou, étudiante ayant soutenu son master professionnel en médiation et facilitation sociales pour le développement au département de socio-anthropologie à l’Université de Parakou (Up), les Tic sont des outils incontournables dans un univers de mondialisation qui peuvent contribuer à l’éducation des filles. « Elles pourront contribuer à leur éducation si ces dernières (filles) décident vraiment et considèrent les innovations de ce secteur comme un facteur de réussite. Les filles scolarisées et celles qui sont en apprentissage, peuvent utiliser les Tic pour approfondir leurs connaissances grâces aux moteurs de recherches et aux brassages interculturels que facilitent les médias sociaux », a-t-elle fait savoir avant d’ajouter que « elles peuvent également s’informer sur les bonnes pratiques en matière de Santé Sexuelle et Reproductive (Ssr). Elles peuvent apprendre beaucoup de choses qui seront utiles pour leurs épanouissement dans le présent ou dans le futur ». Le numérique permet de réduire les difficultés scolaires et faciliter des démarches de recherche.

Selon Bienvenu Fagnimon responsable de la salle multimédia et informatique du Ceg Albarika de Parakou, grâce aux Tic, les élèves s’habituent à l’usage du numérique en classe et réussissent significativement un meilleur apprentissage à long terme. Les apprenants comprennent ainsi mieux et plus vite ce qu’ils lisent. « Les Tic nous permettent de passer des cours théoriques à la pratique, cela nous permet aussi de vite comprendre. Quand le professeur faisait la théorie on était “bleu dedans” on ne comprenait rien. Le numérique nous permet d’échanger avec les amis à l’extérieur. Je crois que le numérique présente aujourd’hui plusieurs avantages et opportunités », a témoigné Prémice Sonon, élève au Ceg Albarika de Parakou en classe de terminale A.

De son côté, le professeur de philosophie Lucien Gagni croît savoir que « le numérique s’impose à nous. On ne peut plus rien faire sans les Tic. Même le professeur ne peut plus venir en classe en se contentant des fiches comme cela se faisait il y a de cela 20 ans. Ce n’est plus d’actualité ».

Quelques actions du Plan International (Pi) Bénin

Plan International (Pi) est engagé au Bénin depuis 1994 et mène plusieurs projets avec pour principal objectif, la protection des enfants et le respect de leurs droits, ainsi que l’aide aux femmes issues des foyers vulnérables. Ainsi, le rôle de Pi est de veiller à ce que les filles et les femmes aient un accès égal à l’apprentissage des compétences techniques et de l’alphabétisation numérique à l’école, grâce à des programmes de formation pour pouvoir profiter de la technologie et des outils numériques. Au Bénin, cette organisation œuvre pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement à l’école primaire et au collège dans 4 communes rurales de l’Atacora au nord-Bénin. Elle développe également dans ces mêmes communes, un environnement favorable au retour et au maintien à l’école des enfants non scolarisés ou déscolarisées. Outre ces localités, Pi Bénin travaille dans d’autres communes.

Les métiers du numérique, l’autre alternative pour l’emploi

Les métiers du numérique offrent aujourd’hui plus de chance d’emploi aux jeunes en général et aux filles en particulier. Ainsi, les jeunes filles talentueuses sont de plus en plus sollicitées dans le domaine du numérique. « Les besoins en recrutement de la branche Ingénierie, Informatique, Etudes et Conseils (Iiec), vont croître d’ici 2025 dans différents secteurs notamment, sociétés de services et de conseils informatiques, éditeurs de logiciels, e-commerce, web, satellites, géolocalisation et bien d’autres ». Cette synthèse s’appuie sur une étude commanditée par le Fafiec, l’Organisme Paritaire Collecteur Agréé (Opca) des entreprises de la blanche dans le cadre du projet « contrat d’études prospectives du secteur professionnel du numérique », en France et citée par la Fondation Hystérésis dans son bréviaire “ les métiers du numérique mon avenir”. Le domaine du numérique est vierge et offre plusieurs métiers en émergence. Il s’agit entre autres, expert en référencement, trafic Manager, analyste Big data, architecte cloud computing, spécialiste migration cloud, spécialiste cybercriminalité, web designer et concepteur développeur logiciel.

Quelques blocages

Malgré les bienfaits des Tic, des blocages subsistent toujours en ce qui concerne l’accès des filles aux numériques. Il s’agit entre autres, de la facture sociale, de réticence des parents surtout dans les zones reculées, le manque de moyens financiers des parents, les réalités socioculturelles et bien d’autres. Ainsi, dans la plupart des régions, le garçon est plus privilégié au filles en ce qui concerne l’accès aux outils numériques.

Le rôle des parents, décideurs politiques et organisations

Les parents, décideurs politiques et les organisations œuvrant pour le développement du numérique ont un rôle prépondérant à jouer dans l’éducation des enfants et des filles en l’occurrence à travers les Tic. Selon la sociologue Inès Atekou, les parents, décideurs et autres acteurs doivent mettre en place des dispositifs de surveillance et aussi des guides à l’utilisation des Tic. Les parents doivent encourager leurs enfants et s’intéresser aux usages que leurs enfants font des Tic surtout à partir de l’âge de 15 ans. Ainsi, selon elle, les parents doivent, « développer un programme spécifique visant l’éducation des jeunes et adolescents à l’utilisation de ces outils, faire un minotage ouvert et interactif avec les enfants sur l’utilisation des Tic afin de limiter les dégâts et travailler sur l’éducation sexuelle des ados et jeunes dans nos espaces vitaux ». Lucien Gagni professeur de philosophie préconise aux parents d’initier leurs enfants surtout les filles aux Tic.

En ce qui concerne les gouvernants il est souhaitable qu’ils équipent les filles avec des outils numériques et leur proposer des formations en Technologies de l’Information et de la Communication (Tic). Cette démarche, permettra de faciliter par exemple, l’accès aux postes de dirigeants par les femmes beaucoup plus faciles.

Même si le gouvernement béninois à travers le ministère du numérique et de la digitalisation mène déjà des actions à cet propos en installant des classes numériques dans les établissements primaire et secondaire, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore des zones surtout reculées à viabiliser et promouvoir.

 

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