Le vendredi 21 mai 2021, le projet Capitalisation des Savoirs et Savoir-faire Locaux de Gestion du Climat (Casalogec) dans les communes de Savè et Ouèssè au Bénin, a été officiellement lancé à l’Université de Parakou (Up). Ce projet de deux ans initié par le Laboratoire de Climatologie et Ethnoclimatologie Tropicales de l’Université de Parakou (Labo Climet-Up) du professeur Bonaventure-Eustache Bokonon-Ganta et financé par le Fonds National pour l’Environnement et le Climat (Fnec), vise à valoriser les savoirs endogènes pour faire face aux effets du changement climatique à Savè et Ouèssè. Le lancement officiel de ce projet s’est fait à l’amphi Solidarité de l’Up, à travers un atelier, en présence du coordonnateur du projet Casalogec professeur Bonaventure-Eustache Bokonon-Ganta, du chef division météorologique Zone Parakou Damien Akouètè Akakpovi, du représentant du Directeur Départemental du Cadre de Vie et du Développement Durable Zou-Collines (Ddcvdd-Z/C) Armand Logbo, des membres du Labo Climet-UP et bien d’autres.
Wilfried AGNINNIN
Les savoirs endogènes ou encore les savoir-faire locaux, occupent une place de choix et très importante dans la lutte contre les changements climatiques. C’est justement dans cette dynamique que, le Laboratoire de Climatologie et Ethnoclimatologie Tropicales de l’Université de Parakou (Labo Climet-Up) du professeur Bonaventure-Eustache Bokonon-Ganta a initié le projet Capitalisation des Savoirs et Savoir-faire Locaux de Gestion du Climat (Casalogec) dans les communes de Savè et Ouèssè. Ainsi, des savoirs et savoir-faire locaux dans ces deux communes seront capitaliser dans les langues locales notamment Shaabè et Mahi afin d’adapter ces savoirs endogènes aux phénomènes climatiques.
Pour le coordonnateur du projet Casalogec professeur Bonaventure-Eustache Bokonon-Ganta, les raisons de la mise en place de ce projet sont claires. « Ce projet a été initié, parce qu’on a remarqué que, depuis que nous sommes dans les questions de changement climatique, les messages ne prennent pas réellement à la base. Quatre vingt pourcent des populations sont des producteurs et productrices, ce qui fait que les messages que nous passons à différents niveaux ne sont pas réellement pris en compte, et on n’obtient pas les résultats escomptés à partir de ces messages », a-t-il fait savoir. Au regard de ce constat, il est indispensable de changer le paradigme à travers la capitalisation des savoirs endogènes pour la gestion du climat dans les langues des communautés afin que les messages puissent mieux passer. A en croire le professeur Bonaventure-Eustache Bokonon-Ganta, « Au niveau des messages, il faut qu’ils soient dans leurs langues nationales, au niveau des technologies, des techniques, il faut que ça soient conformes à leurs us et coutumes, et au niveau des résultats attendus, il faut que cela soit facilement interprétable par les communautés ».
Dans son intervention, le représentant du Directeur Départemental du Cadre de Vie et du Développement Durable Zou-Collines (Ddcvdd-Z/C) Armand Logbo, a remercié le Labo Climet-Up pour avoir initié ce projet qu’il trouve original. « C’est une très bonne initiative du laboratoire du professeur Bonaventure-Eustache Bokonon-Ganta, une initiative très originale. Ce n’est pas un projet ordinaire dont nous avons souvent l’habitude. Ce projet va essayer de capitaliser les savoirs et savoir-faire endogènes en matière de gestion du climat…Dans la lutte contre les changements climatiques aujourd’hui, je crois que les initiatives de ce genre, nous devons rivaliser d’ardeur pour les soutenir », a-t-il exprimé. Selon le chef division météorologique Zone Parakou Damien Akouètè Akakpovi, ce projet permettra aux populations de ces deux communes, de mieux maîtriser les questions de variabilité climatique. « Ce projet leur permettra d’avoir une très bonne maîtrise sur la variabilité des paramètres météorologiques notamment la pluie », a-t-il fait remarquer.
Le chef site de la commune de Ouèssè dans le cadre de ce projet, Léonce Landry Aguessi, a pris l’engagement de travailler d’arrache-pied pour l’atteinte des objectifs. Il a, par ailleurs, sollicité l’accompagnement des personnes ressources afin d’avoir des informations fiables et crédibles sur le projet.
Entre autres résultats attendus au terme de ce projet, des prédicteurs saisonniers du climat seront répertoriés par le biais des cahiers d’observation aux fins de valorisation et des savoirs et stratégies endogènes de gestion du climat des groupes socioculturels Shaabè et Mahi du Centre-Bénin répertoriés et transcrits dans leurs langues seront partagés avec lesdites communautés.