VINDICTE POPULAIRE : Le professeur Moktar Adamou dénonce la mauvaise organisation de la police

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Le Doyen de la Faculté de Droit et de Science Politique (Fdsp) de l’Université de Parakou (Up), Moktar Adamou s’est prononcé sur les violences populaires ayant conduit à des pertes en vies humaines ces derniers jours au Nord-Bénin. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 26 octobre 2021, dans les locaux du décanat de la faculté de droit.

En effet, un étudiant en troisième année de licence de droit confondu à un présumé voleur de voiture a été brûlé vif par les populations, à Parakou. De même, un autre jeune homme a été tué par une frange de la population qui a décidé de se rendre justice dans la commune de Banikoara. Ainsi, pour le professeur Moktar Adamou, ces actes barbares sont illégitimes et illégales.

Cependant, en abordant le cas de Parakou où la victime a été gardée pendant quelques heures avant d’être tuée, le professeur Moktar Adamou pense que cela relève de la mauvaise organisation des forces de l’ordre et de sécurité. « Garder un délinquant pendant quatre heures, ni la police, ni la justice n’ont rien dit jusqu’à ce que la population passe à l’acte… en toute honnêteté, j’ai été découragé », s’est-il désolé. De même, concernant le cas de Banikoara, l’enseignant de droit estime que les meilleures dispositions n’auraient pas été prises afin de garantir la sécurité du détenu et empêcher la population à commettre l’irréparable. C’est pourquoi, il dénonce tout simplement un “dysfonctionnement” au niveau du système sécuritaire de la Police Républicaine. Il insiste sur le fait que la ville de Parakou soit une ville à statut particulier et que le déploiement des forces de l’ordre devrait être optimal en cas de débordements de ce genre.

Par ailleurs, le doyen Moktar Adamou a précisé que la vindicte populaire est un acte à punir sévèrement. « En tant que pénaliste, je voudrais une réaction de la justice, une réaction du président du tribunal de Parakou et du procureur de Kandi… la personne humaine est sacrée et inviolable, des actes aussi abjectes ne sauraient restés impunis », a-t-il déclaré. Il a, pour finir, invité les populations à faire confiance à la justice, car dit-il, nul n’a le droit de se faire justice.

Daniel KOUAGOU

 

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