AZIZ TOURE L’AMBIANCEUR, Un artiste polyvalent hors du commun

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AZIZ TOURE L’AMBIANCEUR,

Un artiste polyvalent hors du commun

Concepteur de “Akou man serré kô “, Aziz Touré alias l’ambianceur est un artiste connu du grand public à travers ces prestations dans les grandes manifestations. Votre quotidien, Daabaaru, est allé à sa rencontre. Il n’a pas hésité de parler de son entré dans le monde artistique de son quotidien et de ses projets. Il a également profité de cette opportunité pour annoncer la sortie de son prochain album pour fin septembre. Lisez plutôt

Karimatou BARASSOUNON (Stg)

Daabaaru : Bonsoir l’ambianceur, merci de vous présentez à nos lecteurs.

Aziz Touré: Moi c’est Aziz Touré à l’état civil. On m’appelle l’ambianceur, je suis artiste, chanteur, compositeur, maître chorégraphe et mannequin.

Comment est née la passion de la musique en vous?

Depuis les cours primaires déjà, au cours des oraux après les compositions, moi je ne faisais pas que les poésies et chants que nous apprenaient les enseignants. Je fredonnais les chansons que j’entendais dans les rues que les parents et artistes avaient l’habitude de chanter. C’est comme ça j’étais déjà devenu artiste au sein des établissements. Mise à par cela, comme j’allais à l’école, les soirs, j’avais un ami qui avait un vidéo club que j’allais aider pour accueillir la clientèle ; donc j’étais devenu danseur au file des jours à voir des artistes prestés, ceci m’a donné une motivation de les imiter et devenir aussi interprète et danseur. Cela m’a imposé plus dans mon milieu local, ce qui a fait que les gens m’ont connu plus dans la danse que dans les autres activités. On m’appelait lors des cérémonies pour les animations, des interprétations ou des danses.

On vous appel aussi “la voix des sans voix“. D’où vient ce pseudo ?

“La voix des sans voix”, à des moments, il arrive des évènements qui se passent dans mon milieu mais il y a des personnes qui ont peur de le dire. Quelque soit leur âge, leur influence, ils n’arrivent pas à le dire. Mais puisque Dieu m’a donné la chance de prendre le micro et de m’exprimer dans le public, je dis ce que ces personnes n’arrivent pas à dire et cela est accompagné par des applaudissements. Certes c’est une vérité qui blesse mais malgré qu’on me prenne pour un drogué, un soulard j’arrive à le dire. Cela entre dans les oreilles de qui de droits.

Parlez nous de votre cursus scolaire et académique.

En faite je ne suis pas allé loin au niveau de l’école. Déjà à partir des classes de cinquième et quatrième, les choses ont commencé par dandiner. J’étais plus dans les animations qu’à l’école. Ce qui a fait que beaucoup de professeurs ne me connaissaient pas. Je venais à l’école quand il y a activités culturelles. C’est d’ailleurs ce qui a poussé certains de mes professeurs à m’attribuer des notes parce que je représentais le collège au niveau des concours culturels. Je remportais des prix. Je n’ai pas évolué dans le domaine scolaire.

D’abord la chanson “Akou man serré kô “que tout le monde aime, qui est sorti il y a trois à quatre ans et qui vous a révélé aux yeux de tout le monde. D’où avez tiré l’inspiration ?

Comme on le dit, «  La musique, c’est comme une œuvre d’art, une œuvre d’esprit ». Moi franchement, à voir cette chanson, c’est une fois fini l’album que j’ai constaté l’engouement. Si non je ne l’avais pas pris comme un morceau qui allait marcher. C’est pour cela que j’ai donné un autre nom à l’album. Si je savais que ce morceau allait marcher, j’aurais baptisé l’album ”Akou Man séré kô ” mais j’ai nommé l’album ” pointe tamou” comme quoi je piétinais la pointe parce-que chez nous, c’est nous même qui nous rasons la tête, c’est nous même qui nous coiffons. Pourquoi je le dis, nous avons des personnes qui ont des fortunes qui pouvaient nous accompagner dans ce que nous faisons mais ne le font pas. La politique a laissé que ceci n’est pas considéré comme une activité qui peut nourrir son homme. Nous, nous transpirons mais ceux qui vivent de nos arts sont dans les climatiseurs ce qui m’a poussé à un moment donné à dire piétiner la pointe parce que en faisant confiance à ces personnes ou en faisant leurs éloges dans ma musique avec mes propres moyens, je me suis dis vraiment j’ai piétiné la pointe.

Vous avez chanté en Dendi, en français en Bariba dans beaucoup de styles. Finalement Aziz Touré est dans quelle tendance musicale ?

Mon domaine le plus connu c’est l’ambiance. Dans l’ambiance, il y a certains messages qui ne doivent pas être passé dans le bruit. Il faut aller de façon sage, posé pour le faire passer afin que celui qui t’écoute puisse mieux le saisir. Donc les rythmes diffèrent d’un message à un autre. J’utilise parfois la rumba et la salsa pour bien m’exprimer. Le bruit vient souvent puisque c’est lui qui nous rassemble le plus. Le menuisier, le soudeur malgré le bruit qu’ils font n’attire pas les gens mais il suffit qu’un artiste fasse un petit bruit et les gens laissent tout pour aller le voir.

Après environs seize ans de carrière, combien de distinctions avez vous reçu ?

Au cours de ma carrière, j’ai été plus présent dans des manifestations cérémoniales (baptême, mariage….). Les grands concerts, concours et autres je ne suis pas dedans. Parce-que ceux qui participe ou sont sollicités ont des relations avec les politiciens.

Pourquoi ne cherchez-vous pas à faire comme ceux-là ?

Cela ne peut pas marcher. Si nous allons nous pencher sur des questions de politiques, notre musique sera une musique de régime. Il est vrai que la politique est un raccourci financier qui permet de faire la promotion des artistes mais moi je n’ai pas opté pour ça. C’est pour ça je me suis ressaisi, c’est-à-dire j’ai pris un recule pour mieux travailler et allez de l’avant. Certes il y’a des bonnes volontés qui sont prêt à nous accompagner mais aujourd’hui ils s’épuisent à cause de ces grandes personnes qui refusent de céder la place à la nouvelle génération.

Jusque là, combien de collaboration avez-vous déjà fait avec les 3 d’albums que vous avez ?

A mon niveau il n’y a pas de grandes collaborations outre que mes rencontres avec mes collègues lors des concerts. Je suis déjà allé au Burkina Faso, au Niger, au Togo où j’ai rencontré quelques artistes de là-bas avec qui j’ai échangé. Aujourd’hui ce qui vend la musique c’est le management.

Quelles sont vos ambitions ou bien vos projets ?

Mon premier projet pour cette année est le lancement de mon prochain album. Je veux aussi bien aider avec mes revenus, les handicapés que je trouve autour de moi, c’est-à-dire dans mon milieu. Les aider à aller à l’école quand bien même ils ne veulent pas.
J’ai également envie d’imposer le style vestimentaire batonnu c’est-à-dire les pagnes tissés afin que ceux qui viennent d’ailleurs aient une image sur notre identité.

A quel niveau êtes-vous pour la sortie du nouvel album ?

J’ai fini l’album. Il ne me reste que les petits réglages. Mes fans pourront goûter à mon nouveau fruit d’ici la fin du mois. Il sera baptisé : “anki yunu touri”, ce qui veut dire” si tu veux que ça te suffise “, mieux vaut compter sur soi que de compter sur le bien d’autrui.

Aujourd’hui les nouveaux artistes ont du mal à faire véhiculer de beaux messages à-travers leur œuvre. Qu’en pensez-vous ?

Aujourd’hui j’ai compris que notre nombre pléthorique nous crée de problème. Des enfants sont sans éducation. Ce qui fait que ces gens qui ratent l’éducation parentale, une fois devenu artiste n’ont aucun bon message à véhiculer dans leur morceau, ce que moi j’ai toujours déploré parce que pour moi, la musique n’a rien avoir avec l’alcool, la cigarette, ni la voyoucratie. On nait musicien, on ne le devient pas. C’est un don. Mais aujourd’hui ces jeunes ont pris la musique comme un métier de voyous et de divagations avec leurs coiffures, habillements, peu catholique. Je ne suis pas dans ces choses là. J’aime me faire apprécier par tous à-travers mes œuvres et ma conduite.

Nous sommes à la fin de l’entretien. Quels sont vos appels à l’endroit des autorités et à l’endroit de ceux qui aime la musique et qui hésitent encore à investir?

Pour finir je tiens d’abord à remercier Daabaaru pour son engagement aussi à la chose culturelle.
En ce qui concerne les autorités, je sais qu’ils nous voient sur scène et entendent parler de nous malgré leur indisponibilité. Je leur demande de nous faire confiance et de chercher à voir mieux dans ce panier culturel qui regorge encore assez de personnes capable d’aller vendre très chère notre culture. Ce n’est pas facile c’est vrai mais avec encore un peu de confiance nous pourrons hisser ensemble le drapeau de notre culture. Je demande aussi aux aînés de nous aider à l’union afin que la jeune génération aille de l’avant. Il est temps de s’unir.

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Culture

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Daabaaru