Quelques jours après la tentative du coup d’État déjoué le 7 décembre 2025, autorités locales, responsables religieux et traditionnels ainsi que des milliers de citoyens de la 8e Circonscription Électorale se sont rassemblés pour réaffirmer leur attachement à la République et aux institutions. C'est à travers une marche, le vendredi 12 décembre 2025, qui a pris corps au carrefour Mathieu Kérékou de Parakou avant d'échouer à la mosquée du quartier Dépôt.
Dans une déclaration solennelle, lue devant les autorités de la ville de Parakou et une foule venue des communes voisines, les participants ont exprimé leur soutien au président Patrice Talon et salué le professionnalisme des forces républicaines qui ont permis de préserver la stabilité nationale. « Le Bénin n’appartient à aucun camp, à aucun groupe, à aucune ambition particulière. Le Bénin appartient au peuple béninois », a affirmé Yvette Akplogan, porte-parole du comité d’organisation. A l'en croire, « nous n’avons pas besoin de violence pour être forts. Notre force, c’est notre unité », a-t-elle rappelé, invitant chaque citoyen à la préservation de la paix.
Le choix du carrefour Général Mathieu Kérékou pour abriter le démarrage de la marche n’est pas anodin. Ce carrefour porte le nom d'un ancien Chef d’État qui a marqué l’histoire politique du Bénin. « Le général Kérékou, décédé en octobre 2014, reste dans la mémoire collective comme celui qui a accepté la Conférence nationale des forces vives en 1990, ouvrant la voie au retour du pays à la démocratie », a expliqué Abdou-Aziz Tegnami Abdoulaye, membre du comité d’organisation.
Pour Inoussa Zimé Chabi, maire de la ville de Parakou, il s’agissait de prier non seulement en hommage à ceux qui sont tombés, mais aussi pour rendre grâce à Dieu après l’échec du coup d’État. Il n’a pas manqué de saluer la force et la clairvoyance des forces de défense et sécurité béninoises. Il a conclu en insistant sur l’importance de la prière. « C’est parce que nous prions que cela ne s’est pas produit. Nous allons toujours continuer à louer l’Éternel afin qu’il protège le peuple béninois et le chef de l’État », a-t-il fait savoir.
Son homologue de Sinendé, Sanni Bio Kouri, a rappelé que le Bénin avait connu des tentatives de prise de pouvoir par les armes, mais que celles-ci appartiennent désormais au passé. « Le coup d’État, c’est fini au Bénin », a-t-il martelé. Il a ensuite invité la jeunesse béninoise à rejeter l'apologie du coup d'état sur les réseaux sociaux. « Le pouvoir militaire ne peut pas diriger une République », a-t-il insisté, rappelant que l’armée doit rester dans les casernes et que la gestion politique revient aux civils.
Au terme de la marche, les participants ont scandé des slogans en faveur de la paix et des institutions républicaines. Cette marche se veut un signal fort. Car, malgré les tentatives de déstabilisation, le Bénin a choisi la voie du dialogue, de la démocratie et de l’unité nationale.
Léonel AGALATI (Coll Ext)