L’artiste visuel béninois Fatiou Akinde, a réalisé une fresque dont le thème est “L’Or blanc”. Cette œuvre fait la promotion du coton béninois, les défis à relever pour une production agro-écologique et les produits tricotés et tissés. A travers cette fresque qui fait allusion à la Société Béninoise de Boissons Rafraichissantes (Sobebra), Fatiou Akinde invite les acteurs de la filière Coton à réfléchir sur les impacts environnementaux et sanitaires de la production cotonnière au Bénin. Voici la description de cette fresque faite par l’auteur dans une interview accordée à notre rédaction. Lisez plutôt.
Wilfried AGNINNIN
Daabaaru : D’où est partie votre inspiration pour la réalisation de cette œuvre artistique ?
Ma pratique du dessin est un moyen d’engager des réflexions sur diverses thématiques intéressantes notamment le changement climatique, la gestion des ressources naturelles, la compréhension du monde mais également d’explorer d’autres domaines que ce soit par mes sujets, mes techniques et la recherche du contact par l’art urbain. Voilà ce qui explique la présence de ma fresque à l’édition passée du festival Effetgraff.
Quel message véhicule cette œuvre ?
Cette fresque dont le thème est L’Or blanc est une œuvre qui vient faire une ode au coton béninois et mettre la lumière sur les défis qu’il a encore à relever aujourd’hui partant de sa production à sa transformation.
La culture du coton, qualifié « d’or blanc », est un élément structurant des économies agricoles, et le moteur du développement rural de notre pays. Cependant, la durabilité des systèmes de culture à base de cotonnier est souvent mise en cause, au vu de leurs impacts sur l’environnement et la santé humaine, liés à la lutte chimique contre les ravageurs du coton.
Cette fresque vise à sensibiliser à l’amélioration des conditions de production dans les systèmes cotonniers vers une transition agro-écologique. Elle aborde également la valorisation de cette ressource par la transformation locale du coton béninois en produits tricotés et tissés qui seront exportés et qui continueront à faire rayonner notre pays le Bénin sur les marchés internationaux dans le domaine de l’industrie textile
Faites-nous une description de votre œuvre
L’Afrique est un continent riche de par sa culture et sa créativité. Depuis le temps de nos ancêtres nous avons appris à cultiver et à transformer les richesses de la mère nature. Pour ma fresque j’ai choisi de valoriser un des produits les plus cultivés au Bénin à savoir le coton ou l’or blanc.
Cette fresque est subdivisée en trois grandes parties.
– La première partie représente un champ de coton, avec la présence d’un tracteur qui illustre la nécessité de passer à la modernité afin améliorer la productivité, pour que notre beau pays le Bénin acquière le statut de producteur numéro 1 dans le monde.
– La deuxième partie illustre les techniques et méthodes de transformation qu’utilisaient nos ancêtres. On y voit une femme en train de filer le coton de façon traditionnelle. Cette partie est coupée par une machine de tissage, qui permet aux tisserands de transformer le fil de coton en pagne.
– La troisième partie, illustre un aspect plus culturel, avec des danseurs de Têkê, danse traditionnelle Baatonu dont l’apparat a toujours été constitué de pagnes en coton tissé de plusieurs coloris.
Ces danseurs sont enveloppés par le pagne sorti de la machine de tissage et porté en Tako (tenue traditionnelle des Baatombu) par un majestueux guerrier Wassangari sur son cheval. Cette fresque fait donc un lien entre la production du coton dans les champs, le filage du coton avec la méthode traditionnelle de nos ancêtres, le tissage du coton filé et l’utilisation de ce pagne dans l’ère culturelle Baatonnou.
Pourquoi le choix de la Sobebra notamment la Béninoise ?
Le choix de la Sobebra pour cette œuvre est toujours dans le but de valoriser ce patrimoine naturel qui est le nôtre.
