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Abandon de la langue Baatonum au profit d'autres vernaculaires au Nord-Bénin: Barnabas Orou Kouman tire la sonnette d'alarme

Abandon de la langue Baatonum au profit d'autres vernaculaires au Nord-Bénin: Barnabas Orou Kouman tire la sonnette d'alarme

C'est un fait flagrant, qui n'échappe pas aujourd'hui à l'attention des défenseurs de la culture et de la langue Baatonum. Il s'agit en effet, de l'abandon de cette langue au profit d'autres vernaculaires dans certaines familles pourtant Baatonu au nord-Bénin. C'est le constat fait par le journaliste Barnabas Orou Kouman, qui alerte sur un phénomène en plein expansion mais qui n'honore guère le peuple Baatonu.

Dans une vidéo publiée sur son compte Tiktok, le professionnel des médias originaire de Guilmaro dans la commune de Kouandé a fait savoir que «la langue Baatonu est de plus en plus abandonnée et si les choses continuent ainsi d'ici 10 ans, l'effectif des Baatombu va malheureusement baisser. 

Le constat qui choc 

Selon le journaliste, il est récurrent de constater dans des communes comme Parakou, Pèrèrè, Kandi et Nikki, des familles qui adoptent d'autres vernaculaires comme langue maternelle à la place de leur langue d'origine qui est le Baatonu. «Tu entres dans certaines maisons, et tu entends les enfants parler le Dendi au lieu du Baatonum. Pourtant, le Dendi à la base, est une langue importée par les commerçants, pour faciliter les échanges commerciaux. Mais on prend du plaisir à le parler comme si c'était notre langue maternelle. Et le phénomène est même très développé jusqu'à Nikki qui est censé être le fief des Baatombu», a-t-il déploré.

Face à cette situation déplorable qui ne fait que plonger davantage la langue et la culture Baatonu dans le gouffre, le journaliste a lancé un appel à l'endroit de la Commission Nationale Linguistique Baatonu (Cnlb), l'empereur de Nikki et l'ensemble des rois du Barutem afin de trouver une solution pour sauver cet héritage linguistique avant qu'il ne soit trop tard. «De mon point de vue, à chaque célébration de la Gaani, nos têtes couronnées devraient s'asseoir et tenir des réflexions sur tout ce qui freine le développement de notre langue. Exiger par exemple, la priorisation de la langue Baatonum par tous les fils et filles de cette ère culturelle serait déjà un grand pas», a-t-il proposé. 

Samira ZAKARI