La mise en service du port sec de Parakou dans le département du Borgou est imminente. L’annonce a été faite récemment par son promoteur Samuel Dossou-Awore à travers un communiqué. Longtemps attendue par les populations béninoises en général et de Parakou en particulier, cette ouverture se présente comme une grande opportunité pour la cité des Koburu, le Nord-Bénin et la sous-région. L’économiste, Docteur Aimé Kocou Dadégnon explore ses avantages économiques dans tous ses aspects.
Wilfried AGNINNIN
Le processus de mise en service du port sec de Parakou est sur la bonne voie. D’ailleurs, le Chef de l’État Patrice Talon accorde une attention particulière à ce projet d’envergure et s’est personnellement impliqué pour sa concrétisation.
Ce que le port sec de Parakou va apporter à l’économie
Le port sec de Parakou, s’il venait à être mis en service, serait un grand vivier pour l’économie de la cité des Koburu, le Nord-Bénin et la sous-région. Selon l’économiste Docteur Aimé Kocou Dadégnon, il impulsera une nouvelle dynamique à l’économie locale et régionale à travers la création d’emplois, la dynamisation du commerce régional, les gains liés à la réduction des coûts de transports, le renflouement des recettes fiscales tant au niveau communal que national et bien d’autres.
En ce qui concerne la création d’emplois, il a souligné une demande accrue en main-d’œuvre, notamment pour les activités de manutention, de logistique, d’administration douanière, et de transport. A cela s’ajoute, la stimulation des secteurs annexes comme les services (hôtels, restaurants, services sociaux, logement,…). «Dynamisation du commerce régional, en facilitant les échanges entre le Bénin et ses voisins du Sahel, un port sec à Parakou renforcerait le rôle du pays en tant que hub régional du commerce international. Les entreprises locales pourraient profiter d’une meilleure accessibilité aux marchés étrangers, stimulant ainsi la croissance économique régionale et nationale», a-t-il fait savoir.
Revenant sur la réduction des coûts logistiques, en délocalisant certaines opérations portuaires de Cotonou vers Parakou, «les entreprises locales pourraient bénéficier de coûts de transport réduits, notamment pour les exportations vers les pays voisins. Cela permettrait de rendre les produits béninois plus compétitifs sur les marchés internationaux». Aimé Kocou Dadégnon a mentionné aussi le renforcement des infrastructures locales avec des investissements dans les infrastructures routières et ferroviaires autour de Parakou, améliorant ainsi l’accessibilité de la ville et favorisant le développement d’autres secteurs économiques comme l’agriculture et l’industrie manufacturière. A l’en croire, «les recettes fiscales des activités logistiques générées par le port sec augmenteront les revenus fiscaux pour la collectivité locale de Parakou et pour l’État béninois, notamment via la collecte des droits de douane et des taxes diverses liées aux opérations commerciales. Cela pourrait permettre au gouvernement d’investir davantage dans des projets de développement local». Avec une planification adéquate, il pourrait non seulement améliorer la logistique et les échanges commerciaux, mais aussi dynamiser l’économie locale en créant des emplois et en améliorant les infrastructures, croit savoir l’économiste Docteur Aimé Kocou Dadégnon.
A rappeler qu’un port sec est une extension logistique terrestre d’un port maritime, conçu pour gérer les flux de marchandises loin des côtes. Il permet d’effectuer des activités portuaires telles que le dédouanement, le stockage et la distribution à l’intérieur des terres. Ce type de port fonctionne en complémentarité avec les ports maritimes et utilise des moyens de transport multimodaux, comme les trains et les camions, pour acheminer les marchandises entre les ports maritimes et les régions intérieures.