En plus des derniers points des relevés des conseils des ministres qui frustrent une partie du pays chaque mercredi, ce sont des actions du gouvernement qui semblent montrer de façon ouverte un attachement à certaines communes qui apparaissent comme les plus aimées de la République. Une région du Bénin semble être laissée pour compte par le gouvernement de la rupture et son Chef Patrice Talon. Si non comment comprendre qu’après avoir investi plus de 300 milliards pour révéler le tourisme à Ouidah, des milliards pour l’asphaltage 1 qui n’a pris en compte que 2 communes du septentrion (Parakou-Natitingou) pour un total de moins de 15 kilomètres contre 9 villes sur le plan national pour un total d’environ 200 kilomètres de route bitumées ou pavées, le gouvernement s’apprête à injecter plus de 100 milliards à Ouidah, Porto-Novo, Abomey et Bohicon.
Depuis 2016, de gros investissements tels que la zone industrielle de Glo-Djigbé, Sèmè City, la route des pêches (2è phase 84 milliards), le projet de lutte contre les inondations (130 milliards), le projet de salubrité dans le grand Nokoué (8 milliards) ont été faits. Des kilomètres de route ont été construits dans la partie méridionale pour relier plusieurs communes et même des hameaux à coups de centaines de milliards. Les marchés modernes n’en parlons même plus. Les chantiers de Parakou et Djougou ne ressemblent à rien pendant que les autres sont prêts et n’attendent que les marchands. Abomey a eu droit à une agence dédiée à la réhabilitation de sa cité historique. Au même moment, Nikki, le seul empire au Bénin avec l’unique authentique fête culturelle d’envergure internationale se contente des promesses de construction de l’arène de la Gaani et du palais de l’empereur.
Le septentrion, l’enfant orphelin de la République?
Il convient de se poser cette question, «le septentrion est-il l’enfant orphelin du régime Talon ?». En effet, à côté de ces milliards investis dans une seule partie du pays pour des réalisations qui apparaissent comme du « joindre l’utile à l’agréable », les populations du Nord souffrent le martyre pour le minimum. À la date d’aujourd’hui, c’est dans cette région du pays qu’il existe encore des communes sans un seul millimètre de bitume. Kouandé, Kérou, Péhunco, Kalalé, Sinendé, Karimama, 6 grosses communes dont des enfants ne savent pas ce qu’on appelle le bitume.
Dans cet enclavement, d’autres localités sont encore isolées pour manque d’infrastructures de franchissement. Le cas le plus lamentable est le pont de Kankou devenu un éléphant blanc sous Talon. Ce qui est triste, c’est que les populations de Karimama ne réclament même pas un projet spécial pour lutter contre les inondations cycliques comme ailleurs, elles veulent simplement le bitume de moins de 100 kilomètres pour leur permettre de rallier facilement la route inter-Etat Cotonou-Malanville. Les populations des 2Kp (Kouandé-Kérou-Péhunco) ne rêvent même pas de l’asphaltage encore moins d’une statue de Kaba, elles veulent juste une route bien faite leur permettant de transporter leurs fortes productions agricoles et rallier leur chef-lieu de département, Natitingou. Les populations de Kalalé, avec leur atout agro-pastoral, veulent juste faire 30 minutes pour se rendre à Nikki au lieu de trois heures pour parcourir moins de 50 kilomètres. Que dire des dernières réformes dans le secteur agricole et commercial qui ont fait de la plupart des producteurs de soja, cajou et autres, des débiteurs insolvables auprès des institutions de microfinance ?
Patrice Talon doit rétablir l’équilibre
Il est nécessaire que le gouvernement et son Chef se rendent compte du déséquilibre qui réside dans la mise en œuvre de son Programme d’Actions et travaillent pour le peu de temps qui reste, à restaurer un équilibre.
Il est important, au regard de tout ce qui précède, de se poser certaines questions. Que font les cadres de cette localité pour attirer l’attention du gouvernement ? À quoi servent les ministres et cadres de la région du septentrion qui soutiennent le régime ? Que sont devenus les associations de développement, les têtes couronnées, sages, notables et leaders religieux ? Qu’est-ce qui explique cette situation ? Les analyses sur ces différentes interrogations sont à venir dans nos prochaines parutions.
Barnabas OROU KOUMAN (BOK)
Quotidien Daabaaru, leader de la presse écrite dans le septentrion