Ça grogne dans le rang des usagers de la route de Parakou notamment chez les conducteurs de taxis-motos communément appelés « Zemidjan ». Ils dénoncent le comportement des éléments de la police Républicaine de la Direction départementale du Borgou dans le contrôle du respect du code de la route qui crée souvent des accidents de circulation. Il s’agit principalement de la répression du non port de casque et la circulation en contre sens. Le lundi 26 juin 2023, la situation a dégénéré avec à la clé un mouvement d’humeur de ces conducteurs dispersés par la police à l’aide des gaz lacrymogènes. Au regard de cette situation, ils appellent les forces de l’ordre à revoir leurs méthodes de contrôle.
Wilfried AGNINNIN
Le contrôle concerne les usagers de la nouvelle voie quittant le Camp Séro Kpéra de Parakou, longeant la clôture de la Direction Départementale de la Police Républicaine (Ddpr) Borgou et qui tombe sur la double voie Cotonou-Parakou. En effet, certains usagers qui quittent ce tronçon pour le centre ville, prennent le contre sens en passant devant la Ddpr. Ainsi, ils sont arrêtés par la police. Dans cette répression, des cas d’accident de circulation sont souvent enregistrés.
Un citoyen habitant dans les environs et témoin d’un cas d’accident, pense que ces agents de police font de l’exagération. « Les policiers exagèrent dans la répression. Moi je pense que si un usager essaie déjà de s’échapper parce qu’il a vu les policiers, ils peuvent le laisser partir pour ne pas créer un accident. Mais ce n’est pas le cas. Les policiers poursuivent l’usager et cela occasionne parfois des accidents. Et ce n’est pas bien », déplore-t-il. Un autre témoigne, « Sans te mentir, nos policiers là nous créent plus de dégâts que de nous trouver de solutions. S’ils sortent pour faire la répression contre le non port de casque et le sens contraire, on enregistre souvent deux ou trois cas accidents par semaine à cause de leur manière de fonctionner. La fois dernière, Ils ont voulu arrêter un motocycliste qui tentait de les éviter et une fille à moto est venue le cogner. Elle a été transférée à l’hôpital. Personnellement, ils sont en train d’exagérer.»
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
L’après-midi du lundi 26 juin 2023, une altercation est survenue entre policiers et « Zemidjans » en face de la Ddpr Borgou. À l’origine, une interpellation d’un usager ayant causé un accident impliquant l’un des leurs qui serait entre la vie et la mort. L’insistance de ces hommes en jaune à voir leur collègue supposé hospitalisé aurait été vaine. Pour se faire entendre, ils (zémidjans) ont interrompu la circulation devant la direction de la police républicaine. Ils reprochent également aux policiers, de se cacher et bondir sur eux pour les interpeller. Aussi, dénoncent-ils des rançonnements et autres interpellations qu’ils jugent exagérés.
« Le conducteur de taxi-moto en question avait emprunté le sens contraire. Subitement, le policier est sorti d’une cachette pour le surprendre. Pris de panique, ils se sont accrochés créant ainsi un accident qui a grièvement blessé le conducteur.», a confié Emmanuel, un conducteur de taxi-moto. Un autre poursuit, « Le policier l’a conduit à l’hôpital des soins d’urgence. Mais nous, nous voulons voir notre camarade afin de savoir dans quel état il se trouve. C’est tout ce qui a fait dégénérer la situation ».
Ces usagers invitent les éléments de Soumaïla Yaya à revoir leur méthode de répression pour préserver la vie des populations. Ils suggèrent également l’installation d’un panneau de signalisation au niveau de la fin du nouveau goudron (clôture Ddpr Borgou). Toutes nos tentatives pour avoir le son de cloche des responsables de la Ddpr du Borgou ont été vaines.
Par ailleurs, la circulation contre sens, le non port de casque et la fuite pour interpellation par les forces de l’ordre, constituent des infractions de la route. Ainsi, les usagers doivent faire preuve de responsabilité en respectant le code de la route. Cela fait partie aussi des comportements d’un bon citoyen.