
Les officiels
Un atelier de formation et de concertation des forces vives du département de l’Alibori se tient à Parakou depuis le mercredi 2 juillet 2025. Il est organisé par l’Ong internationale Promediation en collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (Misp) du Bénin. Cette activité, financée par le ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas, vise à créer un espace de dialogue et d’échange multi-acteurs entre les communautés pour la prévention des conflits et la promotion de la paix, ainsi que la cohésion sociale.
Wilfried AGNINNIN
Les forces vives de l’Alibori sont conscientes de la situation sécuritaire critique que traverse leur département. Il s’agit, en effet, des attaques récurrentes des Individus Armés Non Identifiés (Iani) qui perturbent la quiétude des citoyens de ce département, le plus touché par le phénomène de l’extrémisme violent. L’atelier de Parakou, qui mobilise des maires, leaders religieux, têtes couronnées, forces de sécurité, représentants d’associations et bien d’autres acteurs, permettra de proposer des actions concrètes et de faire des recommandations pour promouvoir la paix.

Quelques acteurs impliqués
Pour le directeur de l’Ong Promediation, Éric Blanchot, cet atelier vise essentiellement à former les participants sur le règlement pacifique des différends à travers la médiation. Il a, par ailleurs, rappelé que son organisation travaille depuis 2020 sur la régularisation de la transhumance au Bénin et au Niger. Éric Blanchot a exprimé sa gratitude à l’endroit du Royaume des Pays-Bas pour leur intervention dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale, tout en reconnaissant les efforts du gouvernement béninois dans ce sens.
En procédant au lancement des travaux, le représentant du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique du Bénin, Adamou Aba Bagnan, a rappelé que cet atelier se déroule dans un moment où le département de l’Alibori est confronté à des difficultés sécuritaires et à des risques de radicalisation conduisant à l’extrémisme violent. Attaques des IANI, incidents entre agriculteurs et éleveurs sur le foncier et les ressources naturelles qui tendent à se multiplier, sont autant de préoccupations qui interpellent les différents acteurs. «Tous ces faits nous interpellent et nous contraignent à l’urgence, celle de trouver des solutions complémentaires aux canons. Parallèlement à la lutte contre ces hors-la-loi, il urge, en effet, de développer et de promouvoir des actions de prévention afin de ressouder les rangs, recréer un climat de confiance au sein de nos communautés et entre celles-ci et les forces de défense et de sécurité, renforcer la cohésion sociale», a-t-il lancé. Il n’a pas manqué de remercier le maire de Karimama pour avoir eu l’idée de cette initiative et les responsables de Promediation pour sa mise en œuvre.

Des participants
En prenant la parole, le Préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé, et son collègue de l’Alibori, Ahmed Bello Ky-Samah, ont rappelé que cet atelier s’inscrit dans la vision du gouvernement qui a très tôt pris la mesure de l’enjeu en accordant une priorité aux actions sécuritaires en vue de neutraliser ces hommes sans foi ni loi à travers le positionnement des forces de défense et de sécurité dans les zones stratégiques. «Je voudrais saisir cette occasion pour trouver les bonnes formules, pour que nous puissions réapprendre à parler, à nous parler, que nous puissions réapprendre comment faire pour prévenir ces situations. Trouver les langages appropriés pour prévenir les conflits intra ou intercommunautaires», a-t-il invité.
Il faut noter que les travaux de cet atelier prennent fin le 4 juillet prochain.