AU CŒUR DU PROGRAMME SPECIAL D’INSERTION DANS L’EMPLOI : Psie, l’autre visage du hautement social de Talon . Environ 10 milliards déjà débloqués par l’Etat . 6 036 jeunes impactés . Des entrepreneurs aux anges . Ce que les acteurs attendent encore

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L’emploi des jeunes est une préoccupation majeure pour les dirigeants et occupe une place primordiale lors des rencontres. Au Bénin, le gouvernement accorde une attention particulière à cette situation. Ainsi, il a mis en place avec ses différents partenaires, des projets et programmes pour répondre à cette question. Parmi ceux-ci, figure en bonne place le Programme Spécial d’Insertion dans l’Emploi (Psie). Une initiative présidentielle annoncée le 31 juillet 2019 par le Chef de l’Etat Patrice Talon, lors de son message à la Nation dans le cadre de la célébration du 59e anniversaire de l’accession à l’indépendance du Bénin. Effectivement démarré le 1er juillet 2020, le Psie a véritablement changé et impacté la vie de milliers de jeunes à travers toutes les communes du Bénin.

Wilfried AGNINNIN

Le Psie est une initiative présidentielle qui a pour objectif «de recruter, chaque année, à la charge de l’État, 2000 jeunes diplômés à placer dans des entreprises privées ou publiques, sur une période d’un an, avec l’espoir qu’ils sauront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue de la période d’insertion, ou alors qu’ils sauront voler de leurs propres ailes dans l’auto emploi». D’un coût global de 38 662 625 117 de Fcfa, entièrement financée par le budget national, ce programme va durer 5 ans.

Des chiffres qui parlent

Au 31 août 2024, soit plus de quatre années après le démarrage effectif des activités du programme, des résultats satisfaisants et encourageants ont été notés. Sur l’ensemble des bénéficiaires ayant fini les un an prévu au contrat du programme, 68,63% sont maintenus en emploi, soit 55,69% dans l’emploi salarié et 12,94% dans l’emploi indépendant, disposant ainsi des revenus stables. A cette même date, le nombre total de candidats à l’emploi éligibles est de 61 536 avec 1 399 Petites et Moyennes Entreprises (Pme) bénéficiaires du Psie. Par ailleurs, le nombre de candidats insérés dans les Pme est évalué à 6 036 avec 30% de femmes insérées sur l’ensemble des allocataires. Il faut noter que le programme a versé une subvention totale de 9 645 954 000 de francs Cfa aux entreprises bénéficiaires au titre de salaires des candidats à l’emploi insérés, directement payés par le trésor public au 31août 2024.

Des bénéficiaires impactés

Selon Deen Z. graphiste recruté pour le compte d’une société dans le cadre du Psie, ce programme du gouvernement est une très belle initiative qui vient aider les jeunes diplômés à quitter le chômage et s’insérer professionnellement. Par ailleurs, «comme forces, on note une bonne organisation des entretiens déjà au niveau du Psie et aussi le mode de sélection des candidats qui est très bien». De son côté, Ismaël B. bénéficiaire du programme se réjouit de la transparence et de la neutralité qui sont observées tout au long du processus de recrutement. Barnabas Orou Kouman, promoteur du groupe de presse Daabaaru a bénéficié aussi de ce programme avec la mise à disposition d’un Directeur Commercial (Dc) au profit de son entreprise. Tout d’abord, il a remercié le gouvernement pour cette brillante idée qui vient apporter un soutien considérable aux entreprises surtout les jeunes entrepreneurs qui n’ont pas la force d’oser recruter des cadres. A l’en croire, ce projet vient donner un coup de pousse qui permet d’asseoir des entreprises fortes qui se développent. «Il faut dire que nous avons soumissionné à l’offre du Psie, nous avons inscrit notre entreprise et nous avons formulé la demande d’un certain nombre d’agents. Et pour le moment, le processus qui est arrivé à terme est celui d’un commercial. Il s’agit de marketing commercial. Il a démarré depuis le 5 août et son arrivée au sein de l’entreprise a apporté beaucoup d’améliorations parce que nous n’avions pas un Directeur Commercial qui doit aller à la rencontre des clients et des partenaires. C’est vraiment un cadre compétent qui nous a été envoyé. Cela a un impact considérable sur le développement de l’entreprise», s’est-il réjoui.

Ce que les acteurs attendent encore

Malgré ces avantages et performances soulignés, des améliorations restent à faire pour parfaire ce programme qui fait chaque jour des heureux dans le rang des jeunes. Pour Ismaël B., le programme doit penser à imposer aux entreprises, un salaire minimum à payer aux employés au cas où elles décident de les garder au terme de leur contrat. «Malheureusement, les entreprises n’arrivent pas à proposer aux allocataires du Psie, tout au moins la moitié de ce que leur proposait le programme». Il propose également le suivi périodique par le Psie des jeunes placés ainsi que leur formation. Barnabas Orou Kouman espère encore beaucoup plus de résultats à l’avenir. «Ce que j’aimerais, vous savez nous sommes une entreprise de presse et il se fait que de façon claire sur la plateforme du Psie, il n’y a pas une ligne réservée aux médias. On ne voit pas clairement le recrutement des journalistes, des cadreurs, de monteurs, de journalistes présentateurs, de journalistes animateurs. Les métiers de l’audiovisuel ne sont pas clairement mentionnés au niveau de la plateforme. C’est une très grande difficulté qu’on pourrait peut-être améliorer à l’avenir», a-t-il souhaité. Il poursuit en invitant l’Etat à prolonger le délai de prise en charge des allocataires mis gratuitement à la disposition des entreprises. «Ce que moi j’aimerais proposer, c’est que l’État puisse prendre en charge toute la première année. La deuxième année déjà, nous on commence par payer les cotisations Cnss et à partir de la troisième année, on prend entièrement en charge l’allocataire. Ça va être très bien si on pourrait aller dans ce sens», propose Barnabas Orou Kouman avant de faire observer qu’il y a une rigueur qui est implémentée dans la mise en œuvre de ce programme.

A noter que pour être éligible au Psie, il faut être âgé de 18 à 40 ans au 31 décembre de l’année de la demande ; être immédiatement disponible ; être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur (Bac Professionnel, Bts ou Dut, licence Professionnelle ou Dts, Master ou Ingénieur) ; être inscrit sur la plateforme digitale du Psie.

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