Une délégation du Cadre de Concertation des Confessions Religieuses (Cccr) du Bénin était à Parakou le jeudi 4 décembre 2025. Objectif, faire la restitution des travaux du séminaire du 2 au 4 septembre dernier à Cotonou aux membres de ce cadre du département du Borgou. Ce séminaire avait pour thème, « Rôle des confessions religieuses pour des élections apaisées en 2026 ». À l'issue de la séance qui a eu lieu au siège de Dedras Ong à Parakou, les participants ont été imprégnés des grandes conclusions issues du séminaire de Cotonou.

Pour le pasteur Michel Alokpo, porte-parole du Cccr, le cadre existe depuis 2009 et vise essentiellement à promouvoir la paix au sein des acteurs religieux et politiques. « Nous avons gagné au sein du Cccr parce que nous avons plaidé pour des élections inclusives. Mais ce qui reste, ce sont les élections transparentes, crédibles. Et ça se joue sur les lieux de vote », a-t-il fait savoir. De son côté, le pasteur Kinkponwe Alphonse, président du Cccr au niveau du département du Borgou, s'est dit honoré d'avoir accueilli la délégation nationale du Cccr. « Ce que je peux retenir du message que nous avons reçu, c'est la paix. J'ai lu quelque part, et il est écrit, “Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés enfants de Dieu.” Nous avons un objectif général, en tant que confession religieuse : travailler pour qu'il y ait la paix dans notre pays. Nous sommes les artisans de la paix. Sans la paix, il n'y a pas de développement. Nous devons nous battre pour qu'il y ait la paix. Nous devons nous battre, mais nous ne devons pas nous combattre », a-t-il confié avant de prendre l'engagement de jouer sa partition pour des élections apaisées en 2026. « Je prends l'engagement, au nom de toute la population du Borgou, que nous allons faire tout ce qui est de notre pouvoir pour que les élections se passent dans la paix », a rassuré le pasteur Kinkponwe Alphonse, pour finir.

Dans son intervention, le représentant du préfet du Borgou, Zacharie Adam, a remercié et salué le travail que fait le Cccr du Bénin pour la consolidation de la paix. « Je voudrais vous inviter à être les vecteurs de la transmission des messages de paix, du vivre-ensemble, de la cohésion sociale vers la masse critique, vers nos populations. (...). Ce cadre de concertation qui a vu le jour au Bénin depuis plus d'une dizaine d'années doit être soutenu. Et c'est ce qu’a bien compris le Chef du gouvernement, le président Patrice Talon, en accordant son violon aux responsables de ce cadre de concertation et en ayant bien voulu accompagner l'organisation de ce séminaire. Je voudrais donc, au nom de la population du département du Borgou, les féliciter pour ce travail qui est fait. Félicitations », a exprimé le représentant du préfet. Il a, par ailleurs, reconnu le rôle indispensable que jouent les religieux dans une communauté. « En tant que religieux, vous êtes un référent de notre société. Vos voix portent là où les nôtres échouent. Quand je dis les nôtres : nous, politiques ; nous, administratifs ; nous, commerçants. Et chaque religieux a une famille derrière lui. Je voudrais donc vous inviter, au-delà de nos bibles et de nos corans, au-delà des versets et des sourates, à faire des actes de ce séminaire-là des semi-sourates et des semi-versets que nous devons chaque fois répéter à nos fidèles à l'entame de nos cultes. C'est important », a-t-il invité.
Des recommandations faites à l'issue du séminaire de Cotonou

À l'issue des travaux de ce séminaire, une déclaration assortie de recommandations a été faite. Elles ont été présentées à Parakou par Noël Gankpé, surintendant général et membre du Comité national de suivi du Cadre de Concertation des Confessions Religieuses (Cccr), pour que la paix règne. Ainsi, le séminaire recommande vivement à tous les fidèles adeptes des confessions religieuses des comportements dignes de bons citoyens, sur qui l’on peut compter pour le développement de la nation, pour le vivre-ensemble et une bonne coexistence pacifique ; l'organisation, avant les élections communales et législatives ainsi que présidentielle, de séances de jeûne et de prière pour invoquer le Dieu créateur du ciel et de la terre, afin que les élections se déroulent dans la paix au Bénin. Les fidèles sont invités à aller voter dans la paix. « C'est par le vote que nous pouvons changer les choses. Si quelqu'un n'est pas d'accord avec un système donné, c'est par le vote qu'il se manifeste et non par les insurrections populaires, le vandalisme, les marches, les casses ; ce n'est pas le moyen approprié pour exprimer ce que l'on désire le plus. Nous sommes tous conviés à sortir massivement pour aller voter dans la paix, non pas avec des armes, non pas avec des coupe-coupes, des machettes, des fusils, des pierres, mais dans la paix, pas dans la violence », a invité Noël Gankpé.

De même, il est recommandé l'organisation des séances d'échange avec les responsables des partis politiques pour leur faire signer une charte de bonne conduite avant, pendant et après les élections ; des séances régulières de concertation entre le président Boni Yayi et Patrice Talon afin de garantir la paix. Les voies de recours auprès des autorités compétentes sont indiquées aux fidèles après les élections. Les participants ont également souhaité que le nouveau président de la République qui sera élu forme un gouvernement de l'unité nationale. La célébration, les 11 décembre de chaque année, des pionniers de la République, la mise en place d'une commission paix, réconciliation et consorts pour développer les mécanismes du vivre-ensemble et l'organisation d’une assise nationale après les élections avec les différentes parties prenantes sont autant de recommandations à l'issue de ce séminaire.

A travers cette séance, le Cccr œuvre ainsi pour les élections générales de 2026 apaisées au Bénin. La tournée de restitution se poursuit dans les autres départements du pays.
Wilfried AGNINNIN



