C’est fait !
Le jeudi 4 décembre 2025, l’Assemblée Nationale (An) du Bénin a délibéré et adopté, à l’unanimité des députés présents et représentés la loi n°2025-22 portant loi de finances pour la gestion 2026. Elle s’équilibre en ressources et en charges à la somme de 3 783,984 milliards de F cfa, contre 3 551,005 milliards de F cfa en 2025, soit une hausse de 6,6 % par rapport à 2025. Les travaux se sont déroulés sous le leadership du Président Louis Gbèhounou Vlavonou en présence du Ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances Romuald Wadagni, de ses collègues Yvon Détchénou de la Justice, Shegun Adjadi Bakary des Affaires étrangères et Shadiya Assouma du Commerce. Découvrez à travers ce compte rendu de la cellule de communication de l’An les différents aspects de budget exercice 2026.
Wilfried AGNINNIN

C’est fait ! L’Assemblée nationale du Bénin a délibéré et adopté, à l’unanimité des députés présents et représentés, en sa séance plénière de ce jeudi 4 décembre 2025, la loi n°2025-22 portant loi de finances pour la gestion 2026. Elle s’équilibre en ressources et en charges à la somme de 3 783,984 milliards de FCFA, contre 3 551,005 milliards de FCFA en 2025, soit une hausse de 6,6 % par rapport à 2025.
La séance plénière au cours de laquelle cette loi et celle relative au règlement définitif du budget de l’État, gestion 2023, ont été adoptées a été présidée par le Président Louis Gbèhounou Vlavonou. Aux côtés du Ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances se trouvaient ses collègues Yvon Détchénou de la Justice, Shegun Adjadi Bakary des Affaires étrangères et Sadiya Assouma du Commerce.
Selon le rapport général qui a été présenté à la séance plénière par la Commission des finances et des échanges que préside l’honorable Gérard Gbénonchi, le projet de loi de finances 2026 reflète l’effort constant de mobilisation de recettes intérieures, sans privilégier la perception de nouveaux impôts et taxes, d’une part, et l’élargissement de l’espace budgétaire en faveur du bien-être de la population et des investissements innovants dans tous les domaines, d’autre part.
Il traduit également, selon le même rapport, une maîtrise de la progression des postes de dépenses ainsi que leur ciblage, en conformité avec l’objectif d’amélioration de la qualité de l’action publique.
Élaboré à partir des repères économiques et sociaux adoptés par le Gouvernement et débattus au Parlement le vendredi 27 juin 2025, ce budget prévoit un taux de croissance du PIB de 7,5 % en 2026 ; un déficit budgétaire (dons compris) qui s’établirait à 2,7 % du PIB, contre 2,9 % projeté pour la fin de l’année 2025 ; un taux d’inflation maîtrisé ; et un niveau d’allocation de ressources aux dépenses à sensibilité sociale qui atteindrait 42 % du budget général.
Grandes innovations et mesures nouvelles
Cette loi de finances ainsi adoptée comporte plusieurs innovations. En effet, les dispositions de l’article 13 de la loi n°2006-24 du 28 décembre 2006 portant loi de finances pour la gestion 2007 sont modifiées et reprises. À compter du 1er janvier 2026, la répartition ci-après est retenue pour le reversement des produits de la taxe sur la valeur ajoutée à chacune des administrations bénéficiaires :
Pour la taxe sur la valeur ajoutée perçue par la Direction générale des impôts : 1 % à loger par le Trésor public au compte de consignation ouvert sur la comptabilité générale de l’État pour le remboursement des certificats de détaxe ; 12,35 % à la Caisse autonome de gestion de la dette ; 86,65 % au Trésor public.
Pour la taxe sur la valeur ajoutée perçue au cordon douanier : 2 % à loger par le Trésor public au compte de consignation ouvert dans la comptabilité générale de l’État pour le remboursement des certificats de détaxe ; 97,5 % au Trésor public ; 0,5 % aux collectivités territoriales. Les modalités de fonctionnement du compte de consignation ouvert dans la comptabilité générale de l’État pour le remboursement des certificats de détaxe sont reprises par arrêté du ministre chargé des Finances.

Par ailleurs, les dispositions du paragraphe 2 de l’article 247 du Code général des impôts sont modifiées et reprises comme suit : les frais de carburant pour véhicules, à l’exception de ceux engagés par les véhicules affectés exclusivement aux activités de transport public de personnes ou de marchandises assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée ; des produits pétroliers utilisés pour le fonctionnement des cuves ; ainsi que le gaz utilisé comme combustible pour le fonctionnement des usines, le gasoil, les huiles et les graisses utilisées par les entreprises industrielles et du secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) pour le fonctionnement de leurs engins, à l’exclusion des produits destinés aux véhicules de tourisme et de transport des personnes.
En ce qui concerne les entreprises des BTP, cette déduction est limitée à 90 % de la TVA supportée, figurant sur la facture d’achat. Le paragraphe 1 de l’article 254 du Code général des impôts est complété par la phrase ci-après : — toutefois, les demandes qui n’ont pu être déposées à l’issue d’un bien être pourront être introduites exceptionnellement, sous peine de forclusion du droit à remboursement pour ladite période au cours de laquelle le droit à remboursement est né.
Les préoccupations des députés

En commission comme en plénière, les députés ont soulevé plusieurs préoccupations. Il s’agit notamment : des clarifications sur les effets des performances économiques réalisées ; la capitalisation ou non des fonds levés au titre de la dette domestique ; des précisions sur l’état d’avancement de l’étude actuarielle du déficit budgétaire du FNRB ; la nécessité de prendre des mesures pour faire face aux dérèglements climatiques à travers la création d’un fonds climat ; des précisions sur les domaines d’intervention du fonds destiné à la gestion des catastrophes ; les raisons qui justifient le manque de données statistiques désagrégées ; les raisons qui expliquent le maintien de la dotation budgétaire du compte opération militaire à l’extérieur, lorsqu’on sait que le Bénin n’effectue plus de coopération militaire ; les raisons qui expliquent la baisse des dépenses destinées au secteur de l’énergie alors qu’on accorde une priorité à l’industrialisation ; la nécessité de fournir les éléments de clarification sur les rapports d’impact liés à l’utilisation des ressources de l’euro ; la nécessité de procéder à l’actualisation de la base de données en vue de prendre en charge les soins de santé des extrêmes pauvres ; la mise à la disposition de la Représentation nationale de la plaquette d’informations retraçant l’évolution des dépenses sociales prioritaires ; les conditions d’approvisionnement en matières premières dans les usines de transformation des produits agricoles ; le point sur la mise en exécution de l’aménagement des 1500 km de routes et des 1000 km de pistes rurales ; les raisons qui expliquent le retard observé dans l’achèvement de la route Djougou-Péhunco ; les précisions sur les travaux d’achèvement des pistes rurales des localités du pays ; le sort réservé à la construction des lycées scientifiques.
Pour ce qui est des amendements qui ont été faits, il faut souligner qu’ils ont été pris en compte à 100 % par le Gouvernement.
Un budget de consolidation et de projection
En l’absence des députés du groupe parlementaire Les Démocrates, les députés des groupes parlementaires Union progressiste le Renouveau et Bloc Républicain ont, par l’intermédiaire de leur président, émis leur avis sur le projet de budget qui a été soumis à leur appréciation.
Après avoir fait la rétrospective de la décennie qui s’achève, avec à la clé les réformes courageuses engagées par le Gouvernement pour révéler le Bénin, l’honorable Aké Natondé a, au nom du groupe parlementaire Union progressiste le Renouveau, félicité le Président Talon et son Gouvernement pour avoir soumis à l’appréciation de la Représentation nationale un budget de consolidation des acquis et de projection.

Ce budget, a-t-il dit, prolonge dix ans de réformes cohérentes. « Il n’est pas un budget d’annonces ; c’est un budget de transformation réelle. Il prépare le futur, notamment à l’horizon 2060, désormais inscrit comme perspective stratégique », a-t-il ajouté.
« Que l’on soit UP-R, BR, LD ou non-inscrit, une vérité s’impose : ce que notre pays a accompli en dix ans, très peu de nations comparables l’ont réalisé. Le Projet de Loi de Finances 2026 n’est pas un budget partisan. C’est un budget de raison, de responsabilité et d’ambition nationale. Il mérite un vote large, un vote fédérateur, un vote qui dépasse les clivages. Car ce budget est cohérent, il est responsable, il est ambitieux, il prépare l’avenir et consolide un Bénin moderne, juste, stable et prospère. Pour toutes ces raisons, le Groupe parlementaire Union progressiste le Renouveau votera résolument pour le budget », a-t-il conclu.
Prenant à son tour la parole, l’honorable Assan Seibou a, au nom du Bloc Républicain, salué la rigueur avec laquelle notre pays, le Bénin, est gouverné. En témoigne, a-t-il ajouté, le taux de croissance de plus de 7 % projeté pour 2026, avec à la clé des mesures fiscales très incitatives.
Il sera appuyé par l’honorable Chantal Ahyi qui, dans son explication de vote, a été on ne peut plus claire. « Aujourd’hui, en adoptant la loi de finances 2026, nous faisons un choix de courage, un choix de cohérence, un choix de responsabilité devant le peuple béninois », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que son vote, tout comme celui de l’ensemble des députés, est : un vote pour la vérité contre les discours faciles ; un vote pour consolider les réformes ; un vote pour la jeunesse contre le fatalisme ; un vote pour le social contre la manipulation émotionnelle ; et enfin, un vote pour la Vision Bénin 2060 contre la myopie politique.

Avant de procéder à la suspension de la séance, le Président Louis Gbèhounou Vlavonou, très satisfait du travail abattu par les uns et les autres, ne s’est pas empêché de dire toute sa gratitude et ses remerciements à tous ceux qui l’ont accompagné dans sa mission qui a conduit au vote de deux lois majeures, notamment la loi de finances pour la gestion 2026 et la loi de règlement définitif du budget de l’État, gestion 2023.
Source : Cell Com Assemblée Nationale



