CÉLÉBRATION DE LA JIF AU BÉNIN : L’émancipation de la gent féminine toujours préoccupante

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Le 8 mars prochain, les femmes du monde entier seront une fois encore à l’honneur dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Femme (Jif). « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». C’est le thème retenu cette année pour la célébration de cette fête. Un thème qui est choisi en reconnaissance de la contribution des femmes et des filles du monde entier qui mènent l’offensive quant à l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes. Cependant, malgré les nombreuses célébrations de la Jif, l’émancipation de la femme reste toujours un sujet d’actualité.

Objectif de la fête du 8 mars

C’est une fête qui tire ses origines des luttes ouvrières et les nombreuses manifestations des femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe et le monde occidental, au début du XXe siècle. Des luttes qui se sont généralisées dans presque tout le monde entier et ont amené du coup, l’Organisation des Nations Unies (Onu) à instaurer en 1977, une journée en l’honneur de la femme. Ainsi, dans plusieurs pays, des journées de réflexions et assises sont organisées à cette occasion pour faire le bilan des conditions de vie des femmes dans la société où les hommes sont au-dessus de tous. De façon générale, l’on peut se réjouir du fait que grâce à la célébration du 8 mars, les femmes voient de plus en plus leurs revendications considérées par les gouvernants.

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En Afrique où la femme a pendant longtemps été considérée comme le sexe faible, des efforts sont faits pour accorder à celle-ci une place importante dans la société. Au Bénin par exemple, le gouvernement actuel ne cesse de montrer sa volonté d’œuvrer pour l’égalité entre les sexes. À cet effet, des lois sont votées dans le but de promouvoir les droits de la gent féminine. La dernière prouesse réalisée est la création en juillet 2021, de l’Institut National de la Femme (Inf) lors du conseil des ministres. Rattachée à la présidence de la République, cet institut a pour mission d’œuvrer à la promotion de la femme tant aux plans politique, économique, social, juridique que culturel aussi bien dans la sphère publique que privée.

Cependant, malgré ces efforts, il faut reconnaître qu’un véritable travail reste encore à faire en ce qui concerne l’émancipation de la femme en Afrique en général et au Bénin en particulier

L’émancipation de la femme, un véritable problème 

L’émancipation de la femme a du plomb dans l’aile en dépit des efforts des gouvernants pour renverser la tendance. Les femmes continuent de subir toute sorte de marginalisation souvent sous le regard impuissant des autorités. Dans le domaine politique par exemple, les femmes sont presque absentes dans les instances de prise de décisions, malgré le fait qu’elles se battent au quotidien pour démontrer leur compétence dans la sphère politique. Quand vient le moment de mouiller le maillot pour la victoire de leurs mouvements politiques, elles sont mises au-devant de la scène, mais reléguées au second rang au moment du partage. Les quelques-unes qui essayent tant bien que mal de sortir la tête de l’eau sont très tôt écartées du jeu parce qu’elles sont des femmes. Dans la société et au sein des familles surtout en milieu rural, les femmes font objet de toutes sortes de violences. Sans moyens de défense efficaces, elles sont chosifiées par les hommes qui les considèrent comme des sexes faibles. Chaque jour, les tribunaux traitent des dossiers de violences dont est victime cette couche de la société. Les mariages forcés des mineures et même les mutilations génitales féminines fortement condamnées continuent d’avoir droit de cité dans la société. Alors que les luttes des États et des Ong sont orientées vers l’autonomisation de la gent féminine, des femmes continuent de dépendre financièrement des hommes, car privées de mener des activités pour assurer leur autonomie.

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De même, les femmes en leur sein manquent également d’organisation et de structuration pour arracher leur indépendance. Chaque année, un thème est choisi au plan international et national pour la célébration de cette journée. Mais après les manifestations officielles du 8 mars, le suivi de la mise en œuvre sur le terrain des recommandations n’est véritablement pas fait. L’on se demande alors à quoi sert cette célébration au regard du tapage qui est fait autour.

Il urge alors que la volonté des décideurs soit suivie d’actions concrètes pour que la fête du 8 mars ait véritablement un sens. Les femmes de leur côté doivent également s’armer de courage et faire preuve de solidarité pour prouver qu’elles sont vraiment capables au même titre que les hommes.

Samira ZAKARI

 

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