CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : Fermez ces ghettos et ouvrez des couvents !

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CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

Fermez ces ghettos et ouvrez des couvents !

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Une vidéo dans laquelle un soi-disant revenant a été accusé de vol au plein cœur de la ville de Cotonou. Un revenant qui a été contraint par la population à monter sur un taxi-moto suivi de son guide pour se rendre au commissariat afin d’aller s’expliquer dans cette affaire qui à la limite sort de l’ordinaire. Puisqu’il est a priori inconcevable qu’un masque élevé au rang de divinité dans la tradition de plusieurs peuples du sud Bénin et d’une bonne partie du Nigeria, soit cité publiquement dans un cas de vol de téléphone portable. Une situation qui vient renforcer le dédain de certains béninois qui voient en cette divinité un réseau de jeunes gens troubleurs de l’ordre public.
Cette scène est une infirme partie des nombreux cas de profanation des cultes endogènes notamment les masques sacrés que sont les gardiens de nuit communément connus sous le nom de Zangbéto et le fameux revenant appelé  » Egoun-goun ». D’ailleurs, tout récemment, la cour constitutionnelle a même connu d’une affaire relative à des troubles à l’ordre public causés par des Zangbéto. Une affaire dans laquelle la divinité a été condamnée. Ce qui semble aller contre les principes et l’éthique de ces cultes établis par nos aïeux afin de veiller sur l’ordre social et le respect de l’autorité traditionnelle qu’est le roi. C’était à cette époque la police de la cité. Mais avec l’apparition de l’État moderne, on assiste à une désacralisation poussée de ces institutions non seulement du fait des citoyens acculturés, mais également du fait de l’inconscience de certains nouveaux initiés qui se livrent à des déviances au nom des cultes endogènes. Ces jeunes agissent souvent sous l’effet des stupéfiants et de l’alcool. Par conséquent, ces masques qui étaient vénérés par le peuple sont traités comme des délinquants.
J’ai le cœur froissé lorsque des scènes du genre qui ternissent l’image de nos valeurs culturelles et cultuelles se déroulent en plein jour devant des regards profanes. Lesquelles valeurs étaient détestées par nombre de béninois sous l’influence des enseignements des religions révélées qui ont su diaboliser ces inventions ancestrales qui, même si aujourd’hui ont perdu leur force cultuelle, méritent d’être conservées avec respect pour que ne s’effacent les traces de l’histoire et ce pan de nos cultures.
Alors, quel respect les dignitaires de ces cultes veulent-ils qu’on accorde à ces cultes si eux-mêmes ont déjà accepté que les couvents soient transformés en des ghettos où se passent des scènes horribles ? Quel respect pour ces cultes lorsque les couvents sont devenus des coins où coulent toutes formes de drogue et de liqueur ? Quel respect pour ces cultes si déjà les couvents sont des refuges pour les divorcés sociaux qui y trouvent une demeure sûre et paisible après leur forfait? Quel respect pour ces cultes, si les couvents sont transformés en des plateformes de trafic d’organes ? Ainsi donc, vaudrait mieux qu’on ferme ces couvents pour officiellement en faire des ghettos !
Ce désordre doit cesser pour l’honneur de la tradition. Alors, il est temps que certains cultes de chez nous soient adaptés aux réalités de la modernité afin qu’ils continuent de mériter la considération et l’admiration du peuple qui malgré tout reste attaché à ses valeurs ancestrales. Pour ce faire, il urge que les vrais dignitaires de ces cultes se revoient pour extirper de leur rang ces brebis galeuses qui salissent la tradition.

Edouard ADODE

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