CHRONIQUES DES US ET COUTUMES : La malédiction de la fausse mendicité rituelle au Bénin

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CHRONIQUES DES US ET COUTUMES

La malédiction de la fausse mendicité rituelle au Bénin

La libéralité fait partie des valeurs très cultivées en Afrique, surtout lorsqu’elle est une exigence cultuelle. C’est d’ailleurs ce qui justifie l’attitude de nos aïeux face aux exigences des premiers missionnaires blancs. Alors, au nom de Dieu, les africains ont laissé à ces missionnaires de vastes domaines pour l’implantation de leurs temples. En plus de ce geste charitable de nos aïeux, ils ont volontairement déployé toutes leurs forces physiques pour la construction de grandes basiliques pour un Dieu qu’ils ne connaissaient même pas. La basilique de Ouidah est un témoin vivant de cette libéralité, puisque ce chef d’œuvre est le fruit du travail des adeptes de la divinité python qui de leurs têtes allaient chercher tout le sable qui a servi à la construction de ce grand temple en face de celui de leur divinité.

Cet esprit de libéralité justifie la multiplicité de certaines pratiques qui aujourd’hui semblent outrepasser les limites du cultuel. Ainsi, certaines personnes poussées par la paresse s’adonnent à la mendicité rituelle pour survivre. Ces personnes sont souvent des femmes qui se promènent à longueur de journée dans les marchés, les buvettes et restaurants avec un plateau comportant des calebasses sur la tête quémandant au nom des jumeaux selon certains rituels des peuples du sud Bénin. Avec le pagne noué au niveau de la poitrine gardant sur elles des amulettes représentant des jumeaux décédés qui selon la tradition sont considérés comme des divinités qu’il faut honorer afin d’avoir plus de bénédiction et la paix, ces femmes qui s’improvisent mères de jumeaux font de cette mendicité rituelle leur gagne pain et vont de ville en ville pour exercer ce job qui souille la tradition.

Du coup, on remarque dans les grandes villes du Bénin que le phénomène prend de plus en plus d’ampleur, semant ainsi la confusion dans le rang de ceux qui croient en cette pratique rituelle. Désormais, on se demande si toutes ces femmes qui se promènent pour quémander de l’argent au nom des jumeaux, sont effectivement des mères de jumeaux envoyées par un prêtre de la tradition pour cette quête rituelle.

Par conséquent, les populations deviennent réticentes même en face de celles à qui il a été véritablement recommandé de faire cette quête qui normalement se déroule dans un temps donné et en lieu bien indiqué par l’oracle.

Or, ces femmes qui se livrent à cette pratique oublient qu’elles attirent sur leur vie des malédictions et des ennuis que les recettes de cette sale besogne ne pourront couvrir. Certes, aujourd’hui elles arrivent à trouver leur pitance à travers cette fausse mendicité rituelle, cependant elles doivent savoir qu’elles sont en train de poser un acte délictuel qui finira par les rattraper.

Alors, les gardiens de la tradition doivent parer au plus pressé afin de mettre fin à cette déviance rituelle qui n’honore pas nos religions endogènes. Pour ce faire, les organisations faîtières des prêtres de Fâ doivent en collaboration avec la police réfléchir à des stratégies pour extirper du rang des vrais mendiants rituels les faux qui polluent nos villes à longueur de journée.

Edouard ADODE

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