CHUTE DRASTIQUE DU PRIX DE L’ANACARDE AU BÉNIN : Aladji Bourè de la Fenapat explique la situation .Le kilogramme cédé à 200 Fcfa

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CHUTE DRASTIQUE DU PRIX DE L’ANACARDE AU BÉNIN

Aladji Bourè de la Fenapat explique la situation

.Le kilogramme cédé à 200 Fcfa

La campagne de commercialisation des noix de cajou au titre de l’année 2019-2020 au Bénin a été officiellement lancée le 19 mars dernier par le ministre du commerce et de l’industrie Shadiya Alimatou Assouman. Le prix plancher du kilogramme (kg) de ce produit a été fixé à 325 Fcfa par le gouvernement en commun accord avec les acteurs de la filière.
Cependant sur le terrain, ce prix n’est pas respecté par les acheteurs pour diverses raisons. Certains l’achètent à 250 Fcfa, d’autres par contre à 200 voire 150 Fcfa dans certaines localités. Une situation qui n’est pas du goût des producteurs. « On ne sait même pas ce qui se passe dans ce pays. Ils nous avaient dit que le prix plancher de l’anacarde cette année est fixé à 325 Fcfa. Voilà maintenant ils viennent acheter ça à 200 F. Ils ne respectent même plus le prix plancher. Vraiment nous sommes découragés », se désole Alassane Mama un producteur de la noix de cajou résident à Tchaourou.
Pour le président de la Fédération Nationale des Acheteurs de Produits Agricoles et Tropicaux du Bénin (Fenapat) Boukari Ibrahima dit Aladji Bourè Batouré, la baisse drastique du prix de la noix de cajou est due à la crise sanitaire du coronavirus qui sévit actuellement dans le monde entier et dont le Bénin n’est pas épargné. A en croire Aladji Bourè Batouré, c’est une crise généralisée qui touche actuellement l’économie des pays du monde entier. « Aujourd’hui avec la pandémie du coronavirus, le marché mondial n’existe pas. Ce n’est même pas au niveau de la filière cajou seule. C’est un phénomène mondial, il n’y a plus le marché. Ceux qui doivent venir ils sont bloqués, ceux qui doivent sortir ne peuvent plus sortir. Aujourd’hui tout est bloqué dans le monde entier », a-t-il fait savoir. Boukari Ibrahima dit Aladji Bourè Batouré, évoque également la mauvaise qualité de certains produits comme raison de la baisse de noix de cajou. Cette qualité parfois douteuse est constatée souvent dans les zones de forte chaleur. Tout en partageant la douleur des producteurs qui sont sous le choc quant à la baisse du prix de l’anacarde, le président de la Fenapat a invité ces derniers à la mise en œuvre des meilleures pratiques en matière de récolte, de vente groupée et d’utilisation d’instruments de mesure certifiée.
Selon le président Boukari Ibrahima, la noix d’anacarde représente la deuxième culture d’exploitation au Bénin après le Coton. A cet effet, le gouvernement entend atteindre le record de 300 000 tonnes d’ici 2021. « Aujourd’hui nous sommes à 130 000 tonnes, alors que au même moment la Côte d’Ivoire est à environ 700 000 tonnes », a-t-il comparé. Pour lui, le chef de l’État Patrice Talon s’est engagé à booster davantage la filière anacarde. Il a invité les producteurs à ne pas comparer le prix du coton qui reste du début de la campagne jusqu’à la fin, au prix de l’anacarde qui est un produit tropical. Le président de la Fenapat a rassuré les uns et les autres que les choses reviendront à la normale dès la fin de la pandémie du coronavirus.
Il faut rappeler que cette campagne de commercialisation prend fin le 31 octobre 2020 et les sorties frauduleuses des noix du territoire national et de la perception de taxes autres que celles prévues par la loi de finances exercice 2020 sont interdites par le gouvernement.

Wilfried AGNINNIN

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