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Création annoncée du Sénat au Bénin: Dr Aga Adrien Dogo fait de pertinentes propositions

Création annoncée du Sénat au Bénin: Dr Aga Adrien Dogo fait de pertinentes propositions

Au Bénin, il est annoncé la création du Sénat à travers la révision de la Constitution du 11 décembre 1990. La création de cette nouvelle chambre censée consolider la stabilité politique et renforcer la gouvernance démocratique au Bénin suscite moult commentaires dans l’opinion publique. Dans une publication, Dr Aga Adrien Dogo a apprécié la mise en place en cours de cet organe consultatif et modérateur tout en faisant de pertinentes suggestions et propositions pour son amélioration. Le sujet avait déjà été abordé dans son livre intitulé, « La République Nouvelle », qui sera mis sur le marché très bientôt. Lisez plutôt son analyse.

Wilfried AGNINNIN 


𝐋𝐞 𝐒𝐄𝐍𝐀𝐓 : 𝐋𝐚 𝐁𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐈𝐝𝐞́𝐞… 𝐆𝐚̂𝐜𝐡𝐞́𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐦𝐞́𝐭𝐡𝐨𝐝𝐞𝐬

 𝘈 𝘱𝘳𝘰𝘱𝘰𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘯𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘱𝘰𝘴𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘦 𝘭𝘰𝘪 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘪𝘵𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦

Le débat est lancé, et il est crucial. La question touche aux fondations même de notre République. L'idée de créer une instance supérieure pour garantir la stabilité et la continuité de l'État est, en soi, pertinente. Mais à une condition : la débarrasser des scories qui la dénaturent.

Dans mon prochain livre, « La République Nouvelle », je défends une institution similaire que j'ai nommée : 𝐥𝐚 𝐂𝐡𝐞𝐟𝐟𝐞𝐫𝐢𝐞 𝐝'𝐄́𝐭𝐚𝐭. Placée au sommet de la République, elle aurait pour mission fondamentale d'assurer la continuité de l'État, la stabilité, la cohésion nationale et la protection de la souveraineté contre toutes les menaces internes et externes.

Le bien-fondé ? Une nation ne se construit pas sur l'instabilité ou la discontinuité. "La République Nouvelle" vise justement à briser le cycle de l'éternel recommencement pour imposer une nouvelle temporalité : celle d'un développement national stable et continu.

Cependant, la proposition actuelle, si elle est adoptée en l'état, s'éloigne radicalement de cet idéal de stabilité démocratique. Je soulève trois points d'alerte :

 1. Le gouffre budgétaire : Avec 21, voire 22 membres prévus d'ici 2026, cette instance devient un mammouth budgétivore. Je n'en propose que 5 dans la "La République Nouvelle". L'efficacité ne se mesure pas à la taille, mais à la clarté des missions et à la rigueur des moyens.

 2. La "trêve politique", un poison pour la démocratie : Ce concept, que j'analyserai en détail prochainement, est l'antithèse du débat démocratique. La démocratie est un débat permanent, pas un silence imposé. C'est le cœur battant de la cité qu'on veut étouffer.

3. L'absence de consensus et le contexte d'exclusion : Une réforme de cette ampleur ne peut être l'œuvre d'un camp contre un autre. Elle doit émaner d'un large consensus national. Dans le contexte actuel d'exclusion, elle perd toute sa légitimité et apparaît comme un instrument de consolidation du pouvoir.

En l'état, ces éléments privent la proposition de tout le crédit que le peuple devrait lui accorder.

La voie de la "La République Nouvelle" est différente : 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐭𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐩𝐥𝐮𝐫𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́, 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐢𝐧𝐮𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐮 𝐝𝐞́𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐠𝐫𝐚̂𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐝𝐞́𝐛𝐚𝐭 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐭𝐫𝐞̂𝐯𝐞. 

𝐂'𝐞𝐬𝐭 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐚𝐦𝐛𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐪𝐮𝐞 𝐣𝐞 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞, 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧e Afrique 𝐞𝐧𝐟𝐢𝐧 𝐫𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐜𝐢𝐥𝐢𝐞́e 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐬𝐨𝐧 𝐚𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 et son émancipation.

Dr. Aga Adrien Dogo

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