DYSFONCTIONNEMENT À L’HÔPITAL DE ZONE DE KANDI : La négligence des agents de santé fait des morts ?

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Considéré comme un lieu censé sauver des vies en apportant des solutions aux problèmes de santé des populations, l’hôpital de Kandi semble être transformé en un mouroir. Et pour cause, le mauvais traitement accordé aux patients dans cette formation sanitaire, fortement décrié par les usagers au regard des victimes qui ont déjà subi l’inconscience professionnelle des agents de cet hôpital.

Que se passe-t-il à l’hôpital de zone de Kandi ?

Il est reproché au personnel de l’hôpital de zone de Kandi, la négligence dans la prise en charge des patients, la mauvaise qualité des soins comparativement à ceux offerts dans les autres hôpitaux du département, mais aussi le coût élevé des soins. Des dysfonctionnements qui auraient même coûté la vie à des patients.

Quelques témoignages qui font froid dans le dos

À en croire Alassane Garba, « il n’y a pas longtemps, précisément le vendredi 6 mai 2022, une femme enceinte est allée à l’hôpital pour accouchement. Les sages femmes au lieu de s’occuper d’elle, l’ont laissé à son propre sort dans la salle alors qu’elle était en travail. Ne supportant pas la douleur et face à l’indifférence des sages-femmes, la femme s’est écroulée au sol depuis la table d’accouchement et a perdu sur le coup, ses nouveau-nés qui sont des jumeaux. Et deux jours après, elle a également suivi. C’est triste ». Plus loin, le 17 septembre 2021, une opération chirurgicale d’ablation d’un myome aurait mal tourné laissant la patiente sans vie.

Un autre usager confie aux confrères de la radio Dialogue Fm de Kandi que « Quand on va à l’hôpital, il n’y a pas que les médicaments qui guérissent le patient. Il y a également le traitement accordé aux patients, les mots réconfortants que l’agent de santé doit avoir pour donner du moral à son patient. Mais ce n’est pas le cas ici à l’hôpital de Kandi », a-t-il déploré en précisant que plusieurs patients de Kandi sont désormais obligés de se rendre directement à Bembèrèkè pour ne pas avoir à subir l’humeur désagréable des agents de santé de cet hôpital.

Tout en déplorant les pertes en vie humaine, le Directeur Départemental de la Santé (Dds) soutien tout de même que le décès de la femme et ses enfants n’est en aucun cas du à la négligence des agents de santé. « La femme a succombé suite à une éclampsie qui s’est déclenchée au moment du travail. Donc c’était un cas critique, elle n’a pas supporté », a-t-il témoigné.

Ainsi, face à cette situation qu’il qualifie de calvaire, le mouvement des jeunes pour la défense des intérêts et des acquis de la commune a voulu se faire le porte-voix des habitants de la ville en organisant une marche pacifique le mercredi 11 mai 2022. Mais malheureusement, il s’est vu arrêté dans son élan par le maire Zinatou Alazi Osseini qui a jugé cette démarche impertinente. Elle a pour cela rejeté la demande d’autorisation de marche en intimant aux organisateurs de « sursoir à toutes les dispositions prises pour l’organisation de cette marche », renseigne le quotidien le Grand regard.

Les populations appellent les autorités au secours

Désarmées face à ce comportement des agents de santé qui pourtant ont fait le serment de sauver ses vies, les populations appellent les autorités au plus haut niveau à l’aide afin que l’image d’hôpital de référence du département de l’Alibori qu’à longtemps gardé cette formation soit rétablie. Pour l’actif défenseur des droits de Kandi Alassane Garba, « le limogeage des autorités de ce centre ou même du Dds n’est pas la solution. Il faut une prise de conscience de ceux-ci qui doivent rappeler leurs agents à l’ordre ». La vie humaine n’a pas de prix dit-on.

Le Dds de son côté précise que tout juste après le décès dit-il, un audit a été réalisé comme à chaque fois qu’il y a décès pour en savoir davantage sur ce qui n’a pas marché, ce qu’il y a, à corriger. « Nous espérons que de pareille situation ne surviendra pas car du moment où il y a mort d’homme c’est grave. La vie humaine est sacrée et c’est notre devoir de la préserver », a-t-il reconnu.

Samira ZAKARI

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