Au Bénin, la production, l'importation, l’exportation, la commercialisation, la détention, la distribution et l'utilisation des sachets en plastique non biodégradables est interdite. C'est à travers la loi N° 2017-39 du 26 décembre 2017 que cette mesure a été prise au regard des impacts négatifs sur l'environnement et sur la santé des populations.
Mais huit ans après le vote de cette loi au parlement, les sachets plastiques continuent de régner en maître dans toutes les villes. Ils semblent avoir même plus de pouvoir que les hommes car, il est impossible de circuler sans voir dans les rues ces plastiques qui traînent un peu partout. Pourtant, la mise en place de cette interdiction avait été bien préparée et reçu l'engouement des populations, conscientes des dangers auxquels ils s'exposent avec l'utilisation de ces sachets.
Une décision bien pensée et soutenue au départ
Les dangers sur l'environnement et sur la santé des sacs plastiques non biodégradables sont bien connus. Avec leur durée de vie qui peut aller au-delà de 500 ans, les sachets en plastique constituent l'une des principales causes de pollution de l'environnement. Selon les défenseurs de l'environnement, les sachets plastiques sont responsables de la mort de millions d’animaux comme les oiseaux et les tortues marines détruisant l'océan. N’étant pas biodégradables, les particules de plastiques se dispersent en effet dans la nature, notamment dans les eaux marines et polluent durablement.
Dans un article publié sur son site, le Centre pour le droit International de l'Environnement (Ciel) a fait savoir que «l'utilisation de produits plastiques mène à l’ingestion et/ou l’inhalation d’une grande quantité de particules de microplastique et de centaines de substances toxiques. Ces substances sont cancérigènes, ou soupçonnées de l’être, et ont, ou pourraient avoir, des effets nocifs sur le développement, ou perturber le système endocrinien».
Ainsi au Bénin, les autorités avaient initié des campagnes de sensibilisation pour expliquer les dangers de ces sachets plastiques et les avantages de leur interdiction. Des rencontres avec les populations et même des messages constamment partagés à travers les médias suite à l'adoption de la décision. Tout ceci pour mettre les populations face à la réalité.
Le manque de suivi qui a tout plombé
Le gouvernement était bien parti dans sa lutte contre l'utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Cependant, le manque de suivi rigoureux de la décision sur le terrain développe le phénomène sur davantage. Il faut le dire, la loi n'a pas été suffisamment appliquée et les contrevenants n'ont pas été sanctionnés de manière effective. De même, les alternatives aux sachets plastiques non biodégradables ne sont pas toujours disponibles ou accessibles à tous. Il faut noter aussi la baisse de la garde quant à la sensibilisation et l'éducation des populations pour l'adoption de comportements plus écologiques.
Face à cet échec, les autorités béninoises doivent revoir leur stratégie pour lutter contre la pollution plastique. Il est essentiel de renforcer l'application de la loi, de promouvoir des alternatives durables et de sensibiliser davantage les populations aux dangers de la pollution plastique.
Samira ZAKARI



