ÉDITO
A qui la Résistance ?
Le plus grand mouvement politique foncièrement contre la gestion de Patrice Talon est la résistance. Une organisation spontanée de survie des partis se réclamant de l’opposition qui au départ croyaient en la force de l’unité pour arrêter le chef de l’État Patrice Talon dans ses dérives. Ainsi, de manière naturelle à la veille des législatives du 28 avril 2019, plusieurs politiciens se sont retrouvés subitement dans un mariage incestueux qu’ils ont eu à appeler Résistance.
Mais contre toute attente, en lieu et place d’une résistance à Talon, ce sont les résistants qui résistent les uns aux autres. Par conséquent, au moment où il faut être concentré sur la cible commune, les résistants se sont mis dans de veines suspicions. Alors, bien qu’étant ensemble, la méfiance de l’un envers l’autre n’a cessé de grandir. Au finish, le combat n’a porté aucun fruit, si ce n’est des regrets pour tous ceux qui croyaient en cette initiative.
Comme si l’unité d’actions est un rubicond infranchissable pour l’opposition au Bénin, les mêmes résistants se lancent aujourd’hui dans l’exclusion réciproque. Ainsi, Candide Azannaï qui hier était considéré comme un espion au sein de la résistance, trouve que Boni Yayi et les siens n’étaient pas sincères dans leur lutte. Raison pour laquelle, il préconise que ces « comédiens» soient désormais écartés de la Résistance. Au même moment, les Fcbe ne cessent de clamer haut et fort leur entière appartenance au mouvement. Or, entre temps, l’Usl d’Ajavon avait déjà pris ses distances vis-à-vis du mouvement qui, à un moment donné, présentait l’aspect d’un panier de crabes. Quant au Pcb de Noudjènoumè, il reste droit sur sa ligne historique tout en observant de loin cet imbroglio politique de l’heure. A qui la Résistance alors?
Avec cette guerre de leadership au sein de la résistance, il est clair que l’objectif de départ ne pourra jamais être atteint et au contraire, elle réconforte Patrice Talon dans ses réformes.
Edouard ADODE
