ÉDITO : Pas de compagnons d’infortune ?

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ÉDITO

Pas de compagnons d’infortune ?

A chaque veille d’élections au Bénin, on note un mouvement inhabituel sur l’échiquier politique national. Ce mouvement n’est rien d’autre que les différents ralliements extraordinaires qu’effectuent les personnalités politiques. Hier, c’était les coalitions qui se formaient ; mais aujourd’hui puisque les nouvelles lois ne permettent plus ce genre de gymnastique, la mode est désormais faite de démissions spectaculaires et d’adhésions surprenantes.

A l’approche des communales et municipales de cette année, un seul jour ne passe sans que les deux grands partis de la mouvance n’enregistrent d’adhésions de personnalités politiques autrefois reconnues dans certains anciens partis et dévouées à la cause de leurs leaders charismatiques. Le phénomène prend tellement d’ampleur jusqu’au point où on se demande si ces adhérents des dernières heures sont effectivement convaincus de leur engagement politique.

Juste après la présidentielle de 2016, ce fut une surprise pour le peuple de constater qu’une bonne partie des barons des Fcbe se sont rués vers le nouveau président élu Patrice Talon. Ceux-là n’ont même pas donné un délai de grâce à leur ancien leader charismatique Boni Yayi avant de lui tourner dos. Aujourd’hui, ils sont les premiers à clamer leur fidélité au chef de l’État Patrice Talon. Drôle de fidélité !
L’Usl de Sébastien Ajavon subit actuellement le même sort. En catimini comme à visage découvert, les militants Usl font défection un à un tout en courant vers la mouvance. C’est à croire que Boni Yayi et Sébastien Ajavon sont des oranges qu’il faut jeter après les avoir sucées jusqu’aux os.

Ainsi, ces événements donnent à la jeunesse béninoise l’impression de ce qu’en politique pas de compagnons d’infortune. On reste ensemble tant que chacun y trouve son intérêt, la vision du groupe importe peu. Cette manière de comprendre la politique est un véritable handicap pour les partis qui, au lieu d’être des creusets de défense d’une idéologie commune, sont devenus des regroupements hétéroclites qui ne tiennent que pour un temps.

Edouard ADODE

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