La carte diplomatique béninoise connaît de sérieux réaménagements avec le pouvoir de la rupture. Des réaménagements qui entraînent la fermeture de certaines représentations nationales et la transformation de certaines ambassades en consulats.
Ainsi, la diplomatie béninoise sous la rupture se met à l’antipode de ce qu’elle a été sous le régime défunt qui avait opté pour la création tous azimuts d’ambassades et de consulats un peu partout pour assurer une réelle présence physique de l’État béninois dans le reste du monde. De même, depuis 2016, les visites de hautes personnalités politiques étrangères au Bénin sont devenues rares à l’instar des sorties diplomatiques du Chef de l’État Patrice Talon.
Une situation qui semble traduire une baisse de performance de la diplomatie béninoise. Surtout qu’au cours de ce mandat, quelques incidents diplomatiques ont été observés entre le Bénin et certaines organisations internationales, notamment l’Union Européenne. Ainsi, plusieurs béninois s’inquiètent de la qualité de cette nouvelle vision de la diplomatie béninoise.
Mais, se référant à une déclaration du ministre béninois des affaires étrangères Aurélien Agbénonci qui disait, « nous ne voulons plus de cette diplomatie qui ne paie pas ses factures ». On note clairement que cette option de la rupture dans la gestion de la diplomatie n’est que la résultante de l’engagement de l’État béninois à assainir et à rationaliser les dépenses publiques hors des frontières nationales.
Ainsi, avant de s’inquiéter, il est important de faire en amont le point de ce que l’ancienne diplomatie a apporté à la nation en matière de gains de manière significative. Certes, avec la création tous azimuts d’ambassades et de consulats, le Bénin se fait plus proche de ses fils et filles de la diaspora, mais les retombées sont plus morales que financières.
Par ailleurs, Patrice Talon doit très tôt penser retourner progressivement à la normalisation de la diplomatie béninoise pour que le Bénin cesse de donner l’impression d’avancer vers une autarcie suicidaire.
Edouard ADODE