ÉDUCATION DES JEUNES SUR LA SEXUALITÉ AU BÉNIN : Les parents pour briser le tabou 

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L’éducation sexuelle est très importante pour les jeunes. Elle leur permet d’éviter des relations sexuelles précoces qui pourraient avoir des conséquences négatives sur leur santé. Mais force est de constater qu’éduquer un adolescent sur la sexualité paraît un tabou pour certains parents. Ils sont donc appelés à être ouverts envers leurs enfants afin de très tôt prévenir plutôt que d’avoir à guérir, un peu tard.

Clarisse TAMPÉROUTÉ (Stg)

Éduquer son enfant sur la sexualité, c’est préservé sa santé sexuelle et reproductive. Cela va également du bien-être des jeunes.

Pour Houchamou Lafia Bio Yérima, jeune activiste sur les questions liées aux droits en santé sexuelle de reproduction en République du Bénin précisément à Parakou, l’importance de l’éducation des jeunes sur la sexualité n’est plus à démontrer. Pour lui l’éducation sexuelle n’est pas seulement le fait de parler de sexe, elle se fait de plusieurs manières déjà dès le bas âge. «L’éducation sexuelle commence déjà à l’âge de 4 ans, parce que le simple fait de dire à un enfant va porter ton caleçon c’est déjà une éducation sexuelle», a-t-il fait savoir. Selon Rosaline Okoé, responsable de Centre de Promotion Sociale (Cps) à Parakou, vu l’évolution du monde et l’importance de l’éducation sexuelle, les parents ne doivent pas passer par les histoires drôles pour éduquer leurs enfants sur la sexualité. «Nous devons parler de la sexualité et briser le sigle de tabou de sexualité et leur dire réellement ce que c’est que la sexualité afin qu’ils puissent comprendre pour faire une sexualité responsable», a-t-elle conseillé.

Concernant l’âge auquel un jeune peut aller au sexe, Houchamou Lafia Bio Yérima pense qu’il n’y a pas d’âge spécifique pour un jeune d’aller au sexe. Car pour lui, c’est une question de quand le corps de la personne est réellement prêt pour le sexe tout en rejetant le rapport sexuel précoce. La Cps propose qu’un jeune ait 18 ans avant d’aller au sexe. Elle va loin en proposant que les jeunes élèves doivent aller au sexe après le Bac. «Si la jeune fille ou le jeune garçon va à l’école, moi je lui dirai d’aller au sexe après le Bac. Parce qu’il ‘’n’est pas bon de mettre les deux doigts dans la narine pour respirer’’. Sinon ils risquent de prendre goût à la sexualité et laisser les études», s’est-elle justifiée. La jeune fille doit rester vierge pour honorer son nom et sa famille. «Une fille qui se marie étant vierge a de prix et de la valeur devant son mari», a-t-elle montré

Le rôle des parents 

Le parent a un rôle capital à jouer en ce qui concerne l’éducation de son enfant sur la sexualité. Rosaline Okoé explique l’éducation sexuelle sur trois piliers, la famille, l’école et la rue. Pour elle, ils doivent connaître tout de la maison en ce qui concerne la sexualité. «Les parents doivent apprendre aux enfants à faire un rapport sexuel responsable. La sexualité est un panier dans lequel il y a beaucoup de fruits et les parents doivent en tirer un fruit pour expliquer aux enfants. De zéro à 7 ans, les enfants doivent comprendre un peu de tout. Les parents ont un très grand rôle à jouer car, la vraie éducation vient de la maison.» a t-elle expliqué. Houchamou Lafia Bio Yérima suggère un dialogue entre parent et enfant. Selon lui, «Dire à un enfant ne fais pas et lui dire si tu fais tu auras telle chose est différente, car l’enfant va tenter de faire pour voir.»

Conséquences des relations sexuelles précoces

Les relations sexuelles précoces ont d’énormes conséquences pour les jeunes. Une jeune fille qui entretient une relation sexuelle de façon précoce peut tomber enceinte et se créer des problèmes car, son organisme est encore très fragile. Celle-ci peut avoir une envie d’avorter, ce qui peut lui coûter la vie. «À travers une relation sexuelle précoce, lorsqu’une jeune fille tombe enceinte par malchance, elle peut accoucher par césarienne. Elle peut accoucher un enfant malnutri, parce qu’elle-même elle est malnutrie, elle peut accoucher un enfant mort-né ou bien mal formé. Elle peut même être anémiée ou avoir la fistule obstétricale», a fait savoir la Cps. De son côte, la spécialiste des questions en santé sexuelle Houchamou Lafia Bio Yérima a souligné que «Si l’organisme n’est pas apte à accueillir une grossesse et que la jeune fille tombe enceinte elle peut perdre la vie à l’accouchement et son avenir sera gâché».

Appréciations des parents sur la sexualité des jeunes

Aujourd’hui, les jeunes se donnent à la sexualité de façon irresponsable. Moctar Mouhamadou El-Bachirou, islamologue et parent à Parakou croit savoir que la sexualité est une chose naturelle chez tout être humain et qu’il faut savoir se contrôler. «La plupart des jeunes aujourd’hui sont désorientés, débordés et déséquilibrés par rapport à la question de la sexualité. Ils imitent les amis et aussi il y a beaucoup d’enfants qui sont exposés aux choses qui excitent. Et cela attire leur attention à la sexualité», a-t-il déclaré. Selon Mathieu Alidou Wélé, enseignant et parent, le sexe est mal géré par des jeunes de nos jours. «Aujourd’hui, le sexe est devenu comme du pain qu’on peut trouver au marché à deux 25f, vraiment ce n’est pas encore ça», a-t-il déploré.

L’éducation sexuelle en Islam

Moctar Mouhamadou El-Bachirou parle de comment les jeunes sont éduqués sexuellement en Islam. Dès le bas âge, les parents ne doivent pas exposer leurs parties intimes devant leurs enfants et doivent se priver de certaines paroles. Pour lui, l’éducation sexuelle se fait sous quatre formes: la prévention, la préparation, l’assistante et l’orientation. «Un parent doit préparer son enfant dès le bas âge, l’accompagner car la question de sentiments est naturelle et déjà à partir de 7 ans voire 9 ans l’enfant se pose certaines questions. En Islam, il faut avertir les enfants selon leur niveau. Si les enfants posent la question sur la sexualité ils doivent répondre d’une façon satisfaisante au cas contraire, c’est le dehors qui le fera à leur place. Ce qui n’est pas recommandé. Les parents doivent être l’ami de leurs enfants en Islam et ils doivent leur faire comprendre que chaque chose à son temps», a-t-il expliqué.

Conseils à l’endroit des parents

Les parents doivent prendre conscience sur l’éducation de leurs enfants en ce qui concerne la sexualité. Rosaline Okoé du Centre de Promotion Sociale (Cps) insiste, «Parlez de la sexualité à vos enfants, même si vous surprenez en train de regarder un film pornographique, ne le supprimez pas, profiter de cela pour leur parler. Nous devons faire de nos enfants nos propres amis. Nous devons aussi appeler les choses par leur nom». Mathieu Alidou Wélé appelle les parents à la prise de conscience. «Vu l’évolution du monde, les parents doivent prendre conscience et chercher à savoir qui leurs enfants fréquentent. C’est vrai que la punition fait partie de l’éducation mais le parent doit être ouvert et attentif. Il doit aussi lui parler des dangers qui s’y trouvent et éviter les sujets tabous», conseille-t-il. Aussi, Moctar Mouhamadou El-Bachirou ajouté «qu’en tant que musulman tout parent doit veiller sur l’éducation de son enfant, sinon le maître de l’univers et de monde a interdit un contact avec la femme et l’homme sans le mariage et que c’est eux qui en subiront les conséquences tôt ou tard». Pour finir, il conseille aux jeunes d’éviter la fornication car ce n’est pas recommandé. Les conséquences de cela sont énormes. De même, les jeunes doivent se poser la question de savoir qui aimer, comment aimer et quand aimer car l’amour est naturel et un être normal doit aimer et être aimé.

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