Face aux défis croissants liés aux conflits, à l’insécurité et aux fractures sociales en Afrique de l’Ouest, un important colloque international a été lancé le mardi 21 octobre à l’Hôtel Azalaï de Cotonou. Placée sous le thème « Fragilités, conflits, violences et cohésion sociale en Afrique », cette rencontre de haut niveau, organisée par le Projet Cohésion Sociale (Coso) des régions nord du Golfe de Guinée, se déroule jusqu’au 23 octobre et réunit des experts, des universitaires et des praticiens venus du Bénin, du Togo, du Ghana, du Mali et de la Côte d’Ivoire. Soutenu par des partenaires de taille comme la Banque Mondiale et la Coopération Suisse, ce colloque vise à repenser les approches existantes et à renforcer les stratégies de consolidation de la paix, du vivre-ensemble et du développement durable dans la région.
S.A.A
Cotonou se positionne une fois de plus comme un carrefour de réflexion scientifique et d’action stratégique autour des enjeux sécuritaires et sociaux dans l’Afrique de l’Ouest. Le colloque international avec pour thème « Fragilités, conflits, violences et cohésion sociale en Afrique » organisé dans le cadre du Projet Coso des régions nord du Golfe de Guinée, s’inscrit dans une dynamique régionale de mutualisation des connaissances et d’expériences afin d’identifier des solutions concrètes aux menaces qui pèsent sur la stabilité des États.
Dans son discours d’ouverture, le directeur général de l’Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers (Abegief), Dr Adam Youssoufou, a souligné que les fragilités actuelles nécessitent une réponse concertée et fondée sur l’expertise locale et régionale. Selon lui, « l’Afrique de l’Ouest, avec son potentiel humain et économique, ne peut prospérer sans une cohésion sociale solide et inclusive ».
Les participants, issus principalement du Bénin, du Togo, du Ghana, du Mali et de la Côte d’Ivoire, auront trois jours d’échanges intenses articulés autour de panels, de communications scientifiques, d’ateliers pratiques et de témoignages. L’objectif principal est de dégager des recommandations claires pour renforcer la résilience des populations et prévenir les conflits. Ce colloque bénéficie de l’appui technique et financier de partenaires internationaux stratégiques tels que la Banque Mondiale et la Coopération Suisse, deux institutions engagées de longue date dans les actions de prévention des crises et de consolidation de la paix en Afrique. Leur présence témoigne de l’intérêt croissant de la communauté internationale pour les enjeux liés à la stabilité du Golfe de Guinée, une région aujourd’hui en première ligne face au terrorisme, aux migrations forcées et aux tensions communautaires, dira Manuel Figueredo, chargé du projet Coso à la Banque Mondiale.
Des enjeux cruciaux pour le Bénin et la sous-région
Les communications programmées durant ce colloque mettent l’accent sur les causes profondes des violences, les dynamiques locales de résilience et le rôle déterminant des communautés dans la construction de la paix, a indiqué le Professeur Rock Mongbo, Président du comité scientifique. Pour le Bénin, qui fait face aux menaces au niveau des frontières septentrionales, ces discussions arrivent à un moment charnière. « Elles permettront de capitaliser les bonnes pratiques et d’orienter les politiques publiques vers des approches participatives et inclusives », a insité Dr Adamou Mama Sambo, Haut-Commissaire à la sédentarisation des éleveurs et Coordonnateur du projet Coso au Bénin. À l’issue des travaux, une série de recommandations sera formulée pour soutenir les gouvernements, les collectivités territoriales et les organisations de la société civile dans la mise en œuvre de stratégies durables de cohésion sociale. Ce colloque de haut niveau marque une étape décisive dans la coopération régionale pour la paix et le développement.