La forêt sacrée de Tinré dans la commune de Parakou occupe une place importante dans l’histoire de cette ville. Cependant, cet îlot constitué d’une riche biodiversité se voit depuis quelques années, menacer par les activités agricoles menées par les hommes et des pressions anthropiques. Une situation qui a alerté certains enseignants chercheurs de l’Université de Parakou (Up) réunis au sein de trois laboratoires notamment, le Laboratoire d’Etudes et de Recherches Forestières (Lerf), le Laboratoire d’Ecologie, de Botanique et de Biologie Végétale (Leb) et le Laboratoire d’Analyse et de Recherche sur les Dynamiques Economiques et Sociales pour le Développement (Lardes), qui ont décidé d’élaborer le projet Restauration et Gestion Durable de la Forêt Sacrée de Tinré pour la Conservation de la Biodiversité et la Promotion de l’Ecotourisme dans la commune de Parakou au Bénin (Reged-Tinré). Ils ont à cet effet, reçu le soutien de l’université qui a accepté accompagner ce projet dans le cadre de l’édition 2019-2021 de son Programme de Fonds Compétitifs pour la Recherche de l’Université de Parakou (Pfcr-Up). Ce projet a été sélectionné meilleur projet par l’université, parmi un ensemble de huit projets soumis.
Ainsi, pendant 2 ans, le projet Reged-Tinré a travaillé d’arrache-pied pour sauver la forêt de Tinré de la menace de disparition qui pesait sur elle.
Des actions menées
Sous la coordination des 3 laboratoires, trois étudiants dont deux de niveau Master et un de licence, ont pu mener leurs travaux de recherche pour la soutenance de leurs mémoires qui ont porté entre autres, sur l’évaluation de la biodiversité de la forêt sacrée, l’évaluation des représentations des populations locales, le rôle écologique et écotouristique de la forêt de Tinré et sur des expérimentations à la ferme de la Faculté d’Agronomie (Fa) de l’Up.
Ces expérimentations ont été consacrées à des traitements sur les plants des espèces identifiées comme importantes pour la remise en bon état de la forêt, mais qui étaient en voie de disparition. Il s’agit du lingué (Afezelia africana), du kosso (Pterocarpus erinaceus)et du caïlcedrat (Khaya senegalensis).
Par ailleurs, des travaux d’inventaire, des entretiens avec les communautés riveraines et des missions de survol, ont été réalisés par les acteurs de mise en œuvre du projet afin de mieux cerner les problèmes mais aussi, les potentialités de cette forêt. Il ressort de ce fait, que la forêt de Tinré est un patrimoine historique et culturel, un lieu de culte et un grand bassin de plantes médicinales pour les populations.
450 plants mis en terre
De même, pour renforcer l’écosystème de la forêt de Tinré, les acteurs de mise en œuvre du projet Reged-Tinré ont, avec l’aide des populations riveraines, mis en terre 450 plants composé de 200 plants de caïcedrats, 150 plants d’Afzelia et 100 plants de kosso dans l’enceinte de la forêt. C’était le lundi 14 juin 2021, dans le cadre de la célébration de la Journée Nationale de l’Arbre (Jna) célébrée le 1er juin. Ces acteurs, notamment le professeur Christine Ouinsavi représentant le Laboratoire d’Etudes et de Recherches Forestières (Lerf), Thierry Houéhanou et Gérard Gouwakinnou tous deux Maîtres de Conférences des Universités du Cames représentants le Laboratoire d’Ecologie, de Botanique et de Biologie Végétale (Leb) et le Maître de Monférences Julien Hadonou représentant le Laboratoire d’Analyse et de Recherche sur les Dynamiques Economiques et Sociales pour le Développement (Lardes), se sont réjouis des résultats obtenus en 2 ans d’exécution du projet Reged-Tinré. Ils ont invité de ce fait, les pouvoirs publics à poursuivre l’œuvre entamé par l’Up en contribuant à la valorisation de la forêt sacrée de Tinré qui est une grande réserve écotouristique et historique de Parakou.
Samira ZAKARI