IMPACT DE LA TRADITION SUR LA GENT FEMININE DANS LA SOCIÉTÉ AFRICAINE  : La femme peut-elle exprimer librement ses sentiments amoureux ?

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« A chaque société, sa culture » dit-on. Ainsi pendant longtemps la femme considérée comme le sexe faible, dans la société traditionnelle africaine n’a pas le droit de prendre des initiatives. Plusieurs interdictions existent pour cette couche sociale, d’où il était impossible à la femme africaine de faire part de ses sentiments amoureux à un homme au risque d’être mal vue ou au pire des cas subir des sanctions sévères. Plusieurs ont alors sacrifié leur bonheur, leur sentiment au non de la tradition.

Huguette LAWANI (Stg)

Faire le premier pas, comme on le dit de façon courante, est l’un des actes qui étaient autrefois inacceptable chez la femme africaine. Celles qui s’entêtaient à aller contre cette tradition, étaient automatiquement identifiées de filles faciles, vue de façon désespérée sans dignité. C’est ce que confirme Zénabou Bah- Chabi lorsqu’elle a affirmé, « en notre temps il n’était pas possible de dire à un homme ce que tu ressens pour lui, d’abord automatique tu es mal vue par ce dernier, et ensuite il le dira a presque tout le village. Ton honneur est ainsi bafoué et les sanctions suivront ».Pour fuir ce déshonneur, plusieurs femmes se sont abstenues d’exprimer leur sentiment laissant ainsi leur joie d’aimer s’effondre sous leurs yeux. « Si peut-être j’avais l’opportunité d’exprimer mes sentiments à celui que j’ai aimé, je serai plus heureuse aujourd’hui mais la tradition m’a empêchée et cela sur tous les plans puisqu’à part le fait de ne pas pouvoir dire ce que je ressentais, mes parents avaient déjà promis un homme pour moi», se désole Zénabou. Par contre pour Laurianne Tchalla, le courage de s’exprimer, d’exprimer ses sentiments et également de s’imposer à la décision de sa famille n’a pas manqué, puisque le sentiment était réciproque. « Je m’en souviens encore, j’ai été mal vue, j’ai été dénigrée, ma famille m’a délaissée mais j’ai eu la force de continuer et d’atteindre mon objectif », confie Laurianne. Elle fait savoir par ailleurs, que ses parents sont pourtant fiers d’elle aujourd’hui, « je peux vous assurer qu’aujourd’hui je fais la fierté de ma famille. Si autrefois mes parents avaient rejetés mon choix, c’est parce que l’homme idéal pour eux, c’est celui qui est capable de faire le premier pas ».

La réalité est visible ou semble être visible avec la société moderne africaine. Pour Xavier Aballo, ancien combattant, la fille a toujours été celle qui fait part de ses sentiments amoureux en premier. « Avant que la femme ne soit la cible d’un homme, c’est parce qu’il a été séduit par cette dernière. Séduit soit par son attention, soit par son habillement, soit par son sourire ou encore autres choses ». A l’en croire, puisque l’amour n’attend pas, la meilleure manière de faire part de ses sentiments, c’est le fait de se faire remarquer. Par la suite il a exhorté la jeunesse actuelle à se libérer pour ne pas le regretter plus tard. « Ouvrez votre cœur à celui sur qui vous avez flashé avant qu’il ne soit trop tard », conseille Xavier.

En tenant compte de l’égalité, de la parité que l’on réclame, les hommes ont aussi besoin de se faire draguer. Le monde évolue, l’actualité change ainsi le comportement également en tenant compte de la tendance. L’amour naît du côté de la femme comme du côté de l’homme alors il urge que la société cesse de croire que lorsque la femme fait le premier pas, cela est un signe de faiblesse.

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